MX Magazine

Jeunes pousses

- Par Pascal Haudiquert

La moto, le MX, pourquoi et comment y êtes-vous venu? Tom: « J’ai vu une moto dans le garage familial et j’en ai voulu une ! Mon père faisait du motocross, il m’a acheté une petite moto avec laquelle j’ai commencé dans le jardin, comme beaucoup de pilotes je pense. Après, j’ai eu une 50 puis une 65 avec laquelle j’ai débuté en compétitio­n à l’âge de 7 ans. Une semaine après mon anniversai­re, je faisais ma première course à St-jean-d’angély et j’ai adoré cela ! C’est monté petit à petit, jusqu’à ce que j’intègre l’hiver dernier une structure pro, le team KTM VRT 3As. » Thibault : « Depuis que je suis petit, j’ai toujours vu des motos à la maison puisque mon père et mes oncles faisaient du motocross. J’ai accroché. J’ai eu ma première moto à 3 ans et à 5 ans, je faisais ma première course. On a fait la ligue, le championna­t de France 65 où j’ai rencontré Tom (Vialle) et Brian (Moreau) et puis aujourd’hui les championna­ts de France et d’europe 125 avec le team Yamaha MJC. »

Le meilleur souvenir de votre jeune carrière c’est quoi? Tom: « Je n’en ai pas vraiment, j’ai plein de souvenirs mais pas un qui se détache. Allez, on va dire quand on a été champion d’europe des Nations à Trentino. J’avais vraiment bien roulé en 85. » Thibault : « Je dirais Kegums, que ce soit cette année avec mon premier podium en Europe ou l’an passé quand je termine quatrième, ce qui était ma meilleure performanc­e jusque-là. »

Qu’est-ce qui a changé entre l’an passé et cette année pour vous ? Tom: « Tout ! La moto, le pilotage, le physique, le mental ! Cet hiver, j’ai énormément bossé et cela se ressent chaque week-end. Ma vie a changé en travaillan­t aux côtés de Valentin (Teillet). J’ai un coach sportif que je vois chaque semaine, on s’entraîner régulièrem­ent à moto, j’ai changé mon hygiène de vie, je mange beaucoup plus équilibré, tout est cadré, je suis plus pro. » Thibault : « Je suis resté dans le même team, on se connaît bien maintenant ! J’ai gagné de l’expérience avec une saison de championna­t d’europe et côté matériel, le team a bien travaillé avec Yamaha pour développer encore plus la 125 qui est à la fois plus légère et plus puissante. Côté physique, je travaille depuis toujours avec Jean-marc Charpin. »

Intégrer un team, ça change la vie ? Tom: « Oui, rien que le fait d’avoir un mécanicien dédié qui s’occupe de la mécanique les week-ends de course mais aussi la semaine. Désormais sur les courses, je n’ai plus qu’à penser à moi et à mon roulage. Le reste est pris en charge par quelqu’un d’autre. » Thibault : « Le gros changement, c’est que tu n’as plus qu’à te concentrer sur toi-même. Tu vas sur les courses en avion, tes proches sont à fond derrière toi sans avoir à s’occuper des commandes de pièces, de la mécanique. »

Une semaine, c’est quoi pour vous ? Tom: « Lundi, on fait un décrassage avec Valentin. Ça peut être une séance de piscine ou un sauna. Mardi, on commence à faire du sport intensif. Mercredi, on fait du sport et l’on va rouler à moto. Le jeudi, cela dépend du programme du week-end à venir et des circuits qui sont ouverts. Des fois on roule mais de toute façon, tous les jours, je fais du sport. » Thibault : « Lundi un décrassage, mardi et mercredi ce sera footing le matin et moto l’après-midi avec mon entraîneur. Jeudi encore du sport, souvent c’est du vélo, et le vendredi on reprend l’avion ou la route pour aller sur la course suivante. »

Et l’école ? Tom: « J’y allais en début de saison mais j’ai eu tellement d’absences que j’ai dû quitter le lycée où j’étais. Je suis des cours au CNED. On en a longuement parlé avec mes parents et l’an prochain, on va trouver une solution pour éviter que je sois complèteme­nt déscolaris­é. »

« Tom manquait encore un peu de physique mais ce n’est plus le cas… » Thibault Bénistant Adversaire­s dans le championna­t de France Junior et dans le top cinq du championna­t d’europe 125, Tom Guyon et Thibault Bénistant sont nos deux meilleurs représenta­nts dans la catégorie 125. Coup de projecteur sur deux des plus sérieux espoirs du cross français.

Thibault : « J’essaye d’en faire un peu avec le CNED, mais c’est compliqué. J’ai stoppé l’école en début d’année. Cela devenait compliqué de concilier les deux et j’ai choisi, en accord avec mes parents, de me consacrer au sport. »

L’europe 125, vous en dites quoi? Tom: « C’est vrai que ça roule vite cette année. Il y a un groupe homogène d’une dizaine de pilotes. Mon objectif est de terminer sur le podium. Au vu des premières épreuves, je sais que c’est possible. Je sens que je prends de plus en plus confiance en moi, ce qui n’était pas forcément le cas en début de saison. » Thibault : « C’est une très bonne école. La majorité des champions du monde y sont passés et beaucoup ont commencé à gagner là. Le niveau est très homogène. Il y a vingt mecs qui vont fort alors qu’en championna­t de France, on est trois-quatre à rouler devant. Il faut prendre de bons départs et avoir une bonne condition physique pour obtenir de bons résultats. »

Vous êtes plutôt MXGP ou SX US? Tom: « MXGP! J’ai fait un peu de supercross cet hiver et j’ai moins accroché qu’en motocross. Je suis allé aux US, je pensais que c’était tout beau tout rose mais ce n’est pas vraiment le cas. » Thibault : « Un peu les deux, MXGP au début et pourquoi pas SX US dans quelques années ? »

2019, vous le voyez comment? Tom: « Il va y avoir une grosse marche à franchir puisque je vais passer en 250 quatre-temps en championna­t d’europe, normalemen­t avec VRT car je me sens bien dans cette équipe. J’espère aussi faire des GP. Cela va vite en Europe mais je pense que le Mondial, c’est encore autre chose. » Thibault : « Ce sera en 250, sans doute avec Yamaha puisque je suis entré dans leur filière, mais c’est encore trop tôt pour savoir. »

Vous avez un modèle de pilote ? Tom: « Herlings et Cairoli. Ils vont vraiment vite tous les deux. Je pense que ce sont les deux pilotes les plus rapides au monde, y compris aux US. » Thibault : « Ken Roczen. Il a un beau style, il est gentil avec les fans, il roule fort. »

Un mot sur votre adversaire #1 ? Tom: « On se tire la bourre sur chaque course, c’est très serré entre nous. À Bitche, j’ai su creuser l’écart avec lui en seconde manche. L’objectif est d’être vraiment devant en fin de saison. » Thibault : « C’est un bon pilote, ça fait longtemps qu’on roule ensemble et aujourd’hui, il est plus rapide qu’avant. En début de saison, je pense qu’il manquait encore un peu de physique mais depuis quelques courses, ce n’est plus le cas. Il est toujours présent aux avant-postes en championna­t de France. C’est un sérieux rival. »

« L’objectif est d’être vraiment devant Thibault en fin de saison… » Tom Guyon

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