MX Magazine

Les bleus de France!

Le 10 juin prochain, Saint- Jean- d’angély accueiller­a l’élite du MX mondial pour un GP de France que tous les fans tricolores attendent avec impatience. Depuis trente ans, seize pilotes français ont réussi à s’imposer à la maison. En attendant le dix-sep

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Monter sur la plus haute marche du podium devant ses fans, entendre son hymne national, ressentir ce feeling si particulie­r de triompher à domicile, de porter haut les couleurs de son pays, c’est le rêve de tous les pilotes de MX qui évoluent au plus haut niveau. Dans quelques jours à Saint-jean-d’angély pour le GP de France MXGP 2018, deux hommes ont le potentiel pour s’offrir cette sensation incomparab­le. D’un côté Romain Febvre qui a déjà eu l’honneur de vivre ce moment à deux reprises en 2015 et 2016. Et de l’autre Gautier Paulin qui a souvent goûté aux podiums sans parvenir à gravir la dernière marche. Depuis une trentaine d’années et la saison 1988, le plus performant des Bleus se nomme Mickaël Pichon. Pour lui, la première Marseillai­se a retenti le 10 avril 1994 en Normandie à la suite d’une course dantesque…

Mika le Français !

Deux ans après ses débuts en Mondial et une cinquième place finale obtenue quelques mois plus tôt à l’issue de la saison 1993, Pichon attaque sa dernière année de GP 125. Déjà signé par Kawasaki Pro Circuit pour débuter aux USA en 1995, « Rocket » déboule à Sourdeval pour son GP de France, deuxième round de la saison. Accablé par les ennuis (mécaniques, chute au départ) en Italie pour l’ouverture du championna­t, il frappe un très grand coup. En Normandie, sur une piste transformé­e en bourbier géant, le Manceau étale toute sa classe. Au guidon d’une 125 CR déjà boostée par Mitch Payton, c’est un « Rocket » façon tsunami qui renverse tout sur son passage. Insolant de classe et de facilité dans la boue et les ornières, seul rider à surnager, Mika s’offre le premier GP de France de sa carrière en claquant un doublé imparable. Ce sentiment du devoir accompli, cette fierté patriotiqu­e, Pichon la ressent

de nouveau au début de l’année 2000. De retour en Europe après une parenthèse US de quatre ans et demi chez Pro Circuit en 125 puis Suzuki et Honda en 250, il retrouve le Mondial et les GP au guidon d’une RM factory du team Geboers. Lors de la saison 2001, première année de la manche unique, le Français remporte cinq des sept premières courses avant d’arriver le 15 juillet à Ernée. À quelques kilomètres de chez lui, sur l’une des pistes les plus mythiques du cross français, Mika s’impose avec la manière devant Pit Beirer et Josh Coppins. Champion du monde en fin de saison pour la première fois de sa carrière, il fera honneur à sa plaque de numéro un quelques mois plus tard, cette fois-ci à Saint-jean-d’angély. Le 12 mai, pour le quatrième round de la saison 2002, l’officiel Suzuki s’impose une troisième fois sur le sol français en dominant Fred Bolley et Coppins. Notre homme ne va pas s’arrêter là. Quelques années plus tard, alors qu’il ne roule plus en championna­t du monde, MP s’offre deux piges victorieus­es en MX3. En 2006 au guidon d’une KTM, Pichon gagne les deux manches de l’ouverture du championna­t à Castelnau-de-lévis devant Yves Demaria. Trois ans plus tard, il récidive avec un nouveau doublé, cette fois-ci équipé d’une CRF. Avec cinq GP de France dans les poches, il est le meilleur performer tricolore de ces trente dernières années, juste devant une autre légende du cross français…

Téfli le flamboyant…

Ce phénomène, c’est Yves Demaria. Pour Téfli, tout débute en 1992. Le garçon a vingt ans et roule en Mondial 125 au guidon d’une Suzuki du team Mach1. Coaché par Jacky Vimond cette année-là, fringué Oxbow, il bataille avec Greg Albertyn, Pedro Tragter et Dave Strijbos. Son GP, quatrième étape de la saison après l’espagne, le Portugal et l’italie, est programmé à Plomion. Au coeur de la Picardie, loin de son Sud natal, Téfli domine le pack. À l’époque, les GP comptent trois manches. Vainqueur des deux premières, second de la dernière remportée par l’américain Tallon Vohland, Yves est aux anges et tient enfin son premier GP de France. Un an plus tard, il récidive cette foisci sur le circuit de Laguépie. Régulier avec un solide (3/1/3), le Marseillai­s s’impose au général avant de finir vice-champion du monde quelques semaines plus tard pour sa dernière saison au guidon d’un 1/8e de litre. Durant ses années de GP 250 chez Honda Martin, Kawasaki De Groot

Les stars Pichon, Demaria, Bolley, Tortelli et Vuillemin ont tous gagné à la maison!

ou Yamaha Freetime, Téfli ne remportera pas de GP de France. La machine à gagner se remet en marche en 1999. Pour ses débuts en 500 cm3 chez HVA, Yves frappe un grand coup d’entrée de jeu en gagnant l’ouverture du championna­t organisée à Castelnau-de-lévis. Sur ce pur circuit de Sudiste, il domine l’épreuve (2/1) devant Puzar et Smets. Sept ans plus tard, alors engagé en Mondial MX3 au guidon d’une KTM factory, il débute une fois de plus son championna­t sur un succès arraché dans le Tarn. Ce doublé imparable sera son qua- trième et dernier décroché à domicile.

Le clan des 2 victoires!

Derrière le duo Pichon/demaria, trois riders ont eu la chance de remporter deux GP de France: Marvin Musquin, Sébastien Pourcel et Romain Febvre. Le 7 juin 2009, une semaine tout juste après s’être imposé en Angleterre pour sa première sortie au guidon de la 250 KTM Red Bull d’usine, MM25 débarque à Ernée avec la plaque rouge de leader du championna­t et une confiance à son zénith. En

Romain Febvre est le dernier bleu à s’être imposé en France lors du MXGP 2016!

Mayenne, « Marv’attack » ne va pas faire dans la dentelle. Meilleur temps chronos, vainqueur de sa manche de qualif, il s’envoie les deux manches tranquille­ment avec dix secondes d’avance sur Boissière puis Roczen. Sur le podium, Musquin affiche un large sourire, d’autant que ses compatriot­es Boissière et Larrieu sont à ses côtés pour un triplé tricolore. Un an plus tard jour pour jour, le champion du monde MX2 2009 signe un second succès de prestige à SaintJean-d’angély. Avec un nouveau doublé obtenu devant Herlings et Simpson, le pilote KTM file ensuite vers son second sacre mondial. Les deux pistes de ses exploits, Musquin les retrouvera un peu plus tard avec l’équipe de France des Nations en 2011 puis 2015 avec à la clé une deuxième place à Saint-jean puis une victoire à Ernée. Comme Marvin, Sébastien Pourcel s’est lui aussi claqué deux GP tricolores, avec la particular­ité d’avoir réussi cette performanc­e la même année. Quatrième du Mondial MX1 2007 pour son année de rookie en 450, SP90 attaque 2008 avec sa 450 KX-F. Pour se préparer et emmagasine­r du roulage, il s’aligne au départ du GP de France MX3 de Castelnau. Facilement vainqueur des deux manches devant le futur world’champ Breugelman­s, Séb décroche sa première victoire française. Quelques semaines plus tard, il récidive devant tous les cadors du MX1. Sixième du classement provisoire au soir de l’angleterre, déjà vainqueur au Portugal, l’aîné de la famille est en pleine forme à l’heure de se rendre à Saint-jeand’angély. Le 15 juin, l’officiel Kawa est au sommet de son art et gagne les deux manches avec la manière devant Coppins. Si la suite de sa saison ne sera pas aussi brillante, il termine une nouvelle fois son championna­t en septième position. Le troisième mousquetai­re à deux victoires, c’est Romain Febvre. En 2015, l’officiel Yamaha Monster effectue ses grands débuts en MXGP. Vraie surprise du début de saison, il décroche son premier podium en Espagne (4/2) puis gagne sa première manche en Grande-bretagne. En quittant Matterley Basin pour Villars-sous-écot, Romain est cinquième du provisoire. À Villarssou­s-écot, sur une piste qu’il apprécie, l’officiel Yam va faire coup double. Second de la première manche derrière Cairoli, il gagne la deuxième devant Nagl. Devant un public en fusion 100 % acquis à sa cause, RF461 monte pour la première fois de sa carrière sur la plus haute marche du podium d’un MXGP! Il ne le sait pas encore, mais ce déclic à domicile sera suivi d’une série extraordin­aire le menant vers le titre mondial. En fin d’année,

cerise sur le gâteau, il gagne ses deux manches du MXDN à Ernée et propulse la France au sommet en compagnie de Musquin et Paulin. Neuf mois plus tard, il récidive à Saint-jeand’angély pour le GP 2016. Dauphin de Gajser en première manche, il remporte la seconde pour vivre un nouveau moment riche en émotions. RF et la France, c’est donc une belle histoire d’amour que l’officiel Yam aimerait relancer de plus belle en juin prochain…

On ne les oublie pas…

Depuis trente ans, onze autres pilotes français ont connu les honneurs de leur GP national et quatre d’entre eux l’ont fait en 125 cm3. Le premier a marqué l’histoire de notre sport et s’appelle Jean-michel Bayle. En 1988, JMB est à la lutte pour le titre avec Dave Strijbos. Entre les deux hommes, la tension est réelle et très peu de points les séparent. Le dixième des douze GP qui composent cette saison a lieu à Blargies. En Picardie, l’officiel Honda va se relancer en signant un doublé dans la boue après trois victoires consécutiv­es de son rival. Fin août en Suisse, après un nouveau doublé, Bayle est sacré champion du monde, deux ans après Jacky Vimond. La voie est alors ouverte et plusieurs Français vont s’y engouffrer. En 1996, Sébastien Tortelli gagne lui aussi son rendez-vous national. Le 16 juin à Cussac, l’officiel Kawasaki claque son troisième doublé de l’année. Au sommet de son art, Tortell’ atomise le championna­t et relègue son dauphin Paul Malin à cent neuf points. L’année suivante, c’est au tour de Frédéric Vialle de connaître la joie de triompher devant ses fans. Cette année-là, le deuxième round du Mondial 125 se dispute à Pernes-les-fontaines, la patrie de Viallou. Quatrième de la première manche, l’avignonnai­s se montre plus rapide que tout le monde dans la seconde. Fred gagne son GP devant Chiodi avant d’être imité douze mois plus tard par David Vuillemin. Excellent pour sa dernière année en 125, le Cobra se bat pour le titre 1998. Le 9 août, pour l’avant-dernière étape de la saison, le Cobra s’impose à Château-duLoir (1/2) avec la manière. Il terminera finalement vice-champion du monde derrière Alessio Chiodi avant de monter en GP 250 dans la foulée. Cette saison-là, le GP de France à lieu à Ernée, mais Saint- Jean- d’angély accueille le GP d’europe. DV remporte brillammen­t l’épreuve, une victoire qui n’entre pas dans notre classement bien qu’elle se soit déroulée sur le sol français. En l’an 2000, c’est au tour de Fred Bolley de se faire plaisir à domicile. Champion du monde 250 en titre, « Bobol » est à la lutte avec Pichon pour une seconde couronne. Depuis le début de saison, les deux hommes se rendent coup pour coup. Le 11 juin, ils se retrouvent à Brou. Mika gagne la première manche devant Bolley qui inverse la tendance dans la seconde. Devant un public enchanté, les deux rivaux signent le doublé. L’officiel Honda profite de son meilleur résultat en deuxième manche pour faire péter la Marseillai­se! Onze ans plus tard, Steven Frossard s’offre le même bonheur du côté de SaintJean. Impression­nant pour ses débuts en 450, l’officiel Yam Rinaldi est l’un des rares à mettre des bâtons dans les roues d’antonio Cairoli. Au top ce jour-là, SF83 (1/2) signe l’une des plus belles courses de sa carrière. Dans la foulée, il s’offre un parcours exceptionn­el pour terminer vice-champion du monde 2011. Moins médiatique et relevé que les championna­ts du monde MX2 et MX1, lancé en 2004 puis arrêté en 2013, le Mondial MX3 a également permis à cinq pilotes tricolores d’inscrire leur nom sur les tablettes de la FIM. Thierry Béthys à Ernée en 2004, Julien Vanni à Castelnau l’année suivante, Pierre-alexandre Renet et Xavier Boog du côté de Lacapelle et Villars en 2009 puis Cédric Soubeyras à Castelnau en 2012 composent cette liste. Notez que Pela Renet s’offrira également le titre mondial de cette catégorie avant d’exploser en enduro. Pour voir un bleu gagner chez lui en 2018 rendez-vous le 10 juin à Saint-jean!

Public en ébullition, podium, Marseillai­se, c’est beau de gagner sur ses terres…

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 ??  ?? En 2015 à Villars puis en 2016 à Saint-jean, c’est Romain Febvre qui a fait résonner la Marseillai­se!
En 2015 à Villars puis en 2016 à Saint-jean, c’est Romain Febvre qui a fait résonner la Marseillai­se!
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 ??  ?? Mickaël Pichon a marqué l’histoire des GP de France 125, 250 et MX3.
Mickaël Pichon a marqué l’histoire des GP de France 125, 250 et MX3.
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 ??  ?? En 2008, Sébastien Pourcel s’est offert deux GP de France, le premier en MX3, le second en MX1 !
En 2008, Sébastien Pourcel s’est offert deux GP de France, le premier en MX3, le second en MX1 !

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