MX Magazine

Éric Geboers La fin d’un géant

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Petit par la taille, Eric Geboers était géant de par son palmarès, lui qui a été le premier à coiffer une couronne mondiale dans les trois catégories avant d’être rejoint par Everts. Talent précoce mais aussi infatigabl­e travailleu­r, Eric laisse un grand vide dans le monde du cross après sa tragique disparitio­n.

Ceux qui ont connu Eric se souviendro­nt à jamais de ce petit bonhomme qui ne pouvait tenir une discussion sans vous faire rire à un moment. Soit du fait de son accent ou plus souvent du fait d’une facétie ou d’une anecdote. Eric débordait d’énergie, que ce soit sur une moto comme dans la vie de tous les jours. C’est en sautant dans un lac pour secourir un chien qu’il nous a quitté. Triste fin pour le premier « Mister 875 » de l’histoire, que l’on voyait de moins en moins souvent sur les circuits.

Le petit dernier

Dans la famille Geboers, le motocross a toujours été omniprésen­t. Le jour de la naissance d’éric, son frère aîné, Sylvain remporte une course sur le circuit de Namur ! Avec quatre frères pratiquant le MX, Eric ne peut que suivre cette voie et en dépit de son petit gabarit, c’est sur une 500 Maïco qu’il dispute à 16 ans sa première course aux côtés de ses frères. Le ton est donné. Quand Suzuki lui donne une chance en l’engageant deux ans plus tard sur quelques GP 125, il saisit immédiatem­ent l’opportunit­é en signant un bon résultat dans les sables d’hechtel avant de s’imposer quelques jours plus tard à Verdun ! Dans des conditions difficiles, le jockey belge marque à tout jamais l’assistance en devenant à 17 ans le plus jeune vainqueur d’un GP 125. Dans la foulée, ses amis se cotisent pour l’aider à financer un mondial où il récupère rapidement une moto usine après qu’everts se soit blessé. Troisième du mondial 125 1980, second l’année suivante derrière Harry Everts, Eric décroche la timbale un an plus tard au terme d’une saison impériale face aux Yamaha de Vimond et Velkeneers ou aux Gilera de Maddi et Rinaldi. Gros bosseur, capable de courir sur le circuit de Lavaur la veille d’un GP en tenue pour s’habituer à la chaleur, Eric pousse assez loin sa préparatio­n physique pour s’imposer comme la référence de la catégorie 125 en 1982 comme en 1983.

Quand Suzuki se retire subitement du cross mondial fin 83, Eric est rapidement mis dans la confidence et tire superbemen­t son épingle du jeu en rejoignant André Malherbe, Dave Thorpe et André Vromans au sein du team Honda HRC. Ses deux premières saisons sont marquées par des hauts et des bas. Avec quelques succès mais aussi plusieurs blessures l’em-

pêchant de jouer le titre dans une catégorie reine à priori peu adaptée à son petit gabarit. Quand Honda lui propose de s’aligner en 250 à l’aube de la saison 87, Eric relève le défi et relance du même coup sa carrière. Intouchabl­e sur la 250 CR face à la Cagiva de Vehkonen et la Suzuki de Rinaldi, il retrouve une couronne mondiale et peut revenir en confiance dans cette catégorie 500 qui jouit toujours du statut de « catégorie reine » aux côtés de David Thorpe. Cette saison est la bonne pour le kid de Mol, qui malgré une fin de saison compliquée décroche son quatrième titre mondial devant Kurt Nicoll et réalise un vieux rêve en parvenant à s’imposer dans les trois catégories.

Une sortie surprise

Troisième du Mondial 89, Eric se remotive alors pour décrocher à 28 ans un cinquième titre, assurant son sacre deux GP avant le terme de la saison 90 sur le circuit de Namur. Mais à peine franchie la ligne d’arrivée, il quitte précipitam­ment le circuit pour annoncer en direct son retrait de la compétitio­n sur les écrans de la télé- vision belge. Comme souvent, Eric prend de court tout son monde avec cette annonce surprise, mais ce n’est pas pour autant qu’il quittera le milieu. S’investissa­nt dans la société EG Events (Eric Geboers Events) qu’il crée pour s’occuper d’évènementi­el, tant du côté organisati­on que de la production TV, il continuera à vivre à 200 à l’heure au volant de ses bolides ou aux commandes de son hélicoptèr­e, frôlant la mort dans un dramatique accident de la route. S’impliquant dans l’organisati­on du GP de Namur (Eric était amoureux de la Citadelle) puis de celui de Lommel une fois Namur jugé inapte au MX, il viendra également prêter main forte à son frère Sylvain aux commandes du team Suzuki avant de se retirer progressiv­ement du monde de la compétitio­n.

 ??  ?? 5ème titre mondial en 1990 sur la 500 CR au terme d’une finale sur le circuit de Namur.
5ème titre mondial en 1990 sur la 500 CR au terme d’une finale sur le circuit de Namur.
 ??  ?? Number one toujours en 1983 avant de monter en 500 suite au retrait de Suzuki.
Number one toujours en 1983 avant de monter en 500 suite au retrait de Suzuki.
 ??  ?? En visite en Belgique chez Eric avec trois des motos qui ont marqué sa carrière énorme.
En visite en Belgique chez Eric avec trois des motos qui ont marqué sa carrière énorme.
 ??  ?? Troisième puis second du Mondial 125, Eric Geboers s’impose enfin en 1982 avant de claquer un titre supplément­aire dans la catégorie en 1983.
Troisième puis second du Mondial 125, Eric Geboers s’impose enfin en 1982 avant de claquer un titre supplément­aire dans la catégorie en 1983.
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 ??  ?? On n’oublie pas qu’eric Geboers a aussi donné à Honda des succès marquant sur l’enduro du Touquet. Trois victoire retentissa­ntes en 88, 89 et 90.
On n’oublie pas qu’eric Geboers a aussi donné à Honda des succès marquant sur l’enduro du Touquet. Trois victoire retentissa­ntes en 88, 89 et 90.
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