Le MX se mondialise
Après un coup d’arrêt cette saison puisque seuls les rendez-vous argentins et indonésiens emmènent le Mondial hors du continent européen, la mondialisation devrait reprendre de plus belle la saison prochaine avec l’arrivée de la Chine dans le calendrier et le retour des GP au Moyen Orient. Une évolution qui a des conséquences pour les teams et les pilotes.
L’arrivée du Mondial cross en Chine est loin d’être un scoop puisqu’un pré accord avait déjà été signé il y a une dizaine d’années pour un GP qui n’avait finalement pas encore eu lieu. En officialisant finalement lors du dernier MX des Nations l’arrivée d’un GP de Chine au calendrier 2019, le promoteur du championnat poursuit ses efforts pour mondialiser un championnat qui jusqu’au seuil des années 2000 s’était essentiellement produit sur le continent européen. Cette évolution n’est autre qu’une volonté de la Fédération Internationale, qui en confiant les commandes du cross à Youthstream leur avait à la fois demandé d’emmener le Mondial partout dans le monde tout en accroissant le nombre d’épreuves organisées. De 12 GP dans les années 90, on est successivement passé à 15 au début de la présente décennie pour aujourd’hui afficher vingt épreuves au calendrier .« Nous pouvons confirmer que ce nombre de 20 Gpestunmaximum. C’étaitnotre objectif depuis plusieurs années et aujourd’ hui, nous y sommes », confie David Luongo, le directeur de Youth- stream .« Cela donne un championnat sérieux et crédible, qui voyage et va dans le monde entier, qui porte ce sport en dehors des marchés traditionnels, comme la fim nous le demande dans notre contrat. Aujourd’ hui, l’ objectif est rempli, et le but est de pérenniser ces 20 courses », poursuit David qui depuis maintenant plusieurs saisons épaule son père Giuseppe à la tête de la société. Avec vingt GP, la tâche se complique un peu plus chaque année pour les teams qui doivent trouver le financement à leur saison. On sait qu’ils militaient pour un retour à quinze épreuves plutôt que pour un passage à vingt, un chiffre finalement atteint cette saison après le retour de la Bulgarie au calendrier.
Des destinations lointaines
Que le Mondial s’exporte hors du continent européen n’est pas une nouveauté puisque dans les années 70, des pays comme le Canada ou les Etats-unis accueillaient régulièrement des GP, l’amérique du Sud étant en- trée dans le circuit dans les années 80 avant que l’asie ne se trouve à son tour concernée dans les années 90. A l’époque, il n’y avait pas de promoteur en charge du Mondial, et chaque organisateur de GP versait un forfait dans une «cagnotte» destinée à financer l’envoi des quinze premiers pilotes du championnat sur ces épreuves lointaines qui étaient au nombre d’une, voir deux par catégories. Dans un championnat désormais fort de vingt épreuves, il faut s’attendre à voir rapidement six à sept dates emmener le peloton sur un autre continent. «Le ratio du bon nombre d’ o verse as par rapport au total d’ épreuves est compliqué à trouver. dans notre esprit, c’ estd’ a voir 4 à6o verse as solides et le reste en europe. cette année fut exceptionnelle avec trois épreuves lointain es car nous étions à la fois en fin de contrat avec certains et en négociations avec d’ autres, mais l’ an prochain on reviendra à une situation plus normale. il est encore tôt pour annoncer quoique ce soit mis à part legp de chine qui a été officialisé l’ an passé lors dumxdn. en indonésie, nous avons un contrat de longue durée avec les deux organisateurs, et nous sommes en discussions avancé es avec un autre pays d’ asie et avec le Chili», poursuit David Luongo qui ne veut pas confirmer les rumeurs concernant un éventuel GP au Koweït ou en Arabie Saoudite, maintenant
Les rumeurs évoquent un éventuel Grand Prix du Koweït ou d’arabie Saoudite en 2019...
que le Mondial ne se rend plus au Qatar. Si le retour de GP en Australie, en Afrique du Sud, aux Etats-unis ou au Japon ne surprendrait personne compte tenu de l’histoire du MX dans ces pays qui ont accueilli à plusieurs reprises le Mondial, certaines desti- nations exotiques laissent songeur dans la mesure où le sport est embryonnaire, voir n’ existe pas dans certains pays .« Il y a des critères différents pour expliquer pourquoi nous nous rendons dans certaines destinations. certains pays comme au moyen Orient veulent recevoir ungp pour mettre en avant le pays, le tourisme, faire une publicité positive. en amérique du sud, les gens sont fous de motoetilyadoncunedemande.vu d’ europe, on peut penser que le sport se passe sur le vieux continent et nul part ailleurs mais quand tues en argentine par exemple, tu vois bien comment les gens sont passion nés. en Asie, c’ est une logique de marché. L’ indonésie est l’ un des plus gros marchés de constructeurs comme y a ma ha et honda. ils’ y vend chaque année 7 millions de moto. dans ces pays, les gens sont potentiellement capables
de faire du sport dans les années qui viennent. quand dec os ter est allé rouler aux et at s-unis, le sport balbutiait là-bas. on sait qu’ il faut des années pour développer le sport. Ce qu’ on voit en asie est un développement des académies, les championnat s nation aux deviennent de plus en plus solides et le but dans le futur est d’ avoir de nouveaux pilotes venir en Mondial», explique David Luongo. Pour l’heure, le réservoir est princi- palement européen, qu’il s’agisse de teams ou de pilotes. Mis à part les teams «usine», peu sont capables de financer une telle saison. On l’a encore vu en Russie, un déplacement lointain sans être ‘oversea’ où l’on retrouvait moins de 25 pilotes derrière la grille de chaque catégorie mondiale. «Notre volonté a toujours été d’ amener dans ces pays lointains le top, même si dans l’ esprit des gens, un beaugp,c’ est 40 pilotes. notre objectif premier est de sécuriser la présence des 25 meilleurs pilotes mondiaux. après, c’ est sûr que c’ est plus compliqué d’ en amener 40 mais la pyramide que nous avons construit avec la fim depuis des années fait que si le mondiale st le top du top, juste en dessous il y a les championnat sd’ europe qui sont un palier. On ne demandera jamais à un te am privé devenir en indonésie, tout le monde sait que leur chance d’ être champion du monde sont faibles .» En sports mécaniques, tous les championnats voyagent aux quatre coins du globe mais pour la majorité des disciplines, que ce soit le Motogp, le Superbike, le Jet ski ou les courses Offshore c’est le promoteur qui finance ces déplacements. En Motocross, la donne est bien différente et ne favorise pas la participation de nombreux pilotes à ces épreuves. «On accorde une aide au niveau du fr et. Les te a ms qui sont dans le top 20 reçoivent 200 kilos de fr et gratuit. c’ est une grosse aide pour un te am privé mais nous savons bien que ce n’ est pas grand chose pour un te a mu si ne qui emporte beaucoup de matériel », reconnaît David qui comme son père considère que c’est aux usines de prendre en charge ces dépenses. «Notre rôle est de développer avec le championnat une plate forme pour que les te a ms et les usines fassent leur promotion, vendent des motos et aient un retour sur investissement. Nous fabriquons le championnat, nous le pro motionnons, nous produisons des images télé, nous emmenons le championnat sur différents marchés et après, c’ est aux usines de donner des moyens à leurs pilotes .» Si les usines jouent le jeu avec leurs teams officiels, cela ne concerne au mieux qu’une vingtaine de pilotes, plus quelques teams privés bénéficiant de généreux sponsors bien souvent passionnés. Il faudra donc attendre quelques années, à moins que les droits télévisés n’explosent (ce sont eux qui permettent à Dorna d’aider financièrement les teams en Motogp, alors qu’en Motocross la production télé coûte toujours plus qu’elle ne rapporte) pour trouver des grilles de départ bien fournies sur toutes les épreuves du Mondial.