MX Magazine

JOSSE SALLEFRANQ­UE Un homme pressé!

Boss du team Honda France SR, Josse Sallefranq­ue et son équipe ont signé le doublé MX2/ MX1 en championna­t de France Élite grâce au duo Boisramé/boog. Également promoteur de la Pro Hexis Supercross, JS prépare 2019 avec autant d’idées que de motivation. L

- Par JCV – Photos PH, KF, MX July

Le team Honda SR a signé le doublé MX2/MX1 pour la première fois cette saison en Élite. C’est la plus grosse satisfacti­on depuis que tu as créé l’équipe ? « Oui, clairement, c’est l’une des plus grosses satisfacti­ons ! Cette année, tout s’est bien passé, l’équipe a fait du super boulot. Pour Honda France, pour nos partenaire­s, remporter les titres Élite MX2/MX1, c’est l’un des gros objectifs de la saison. Je suis un team manager heureux ! »

Trois titres MX en deux ans, c’est plutôt pas mal non? « Trois titres en Élite, avec le doublé 2017/18 pour Xavier Boog, une couronne MX2 pour Mathys Boisramé, c’est très bien ! Moi j’ai aussi envie d’ajouter les titres de Fabien Izoird en SX1, le podium au Touquet de Richard Fura, depuis que nous repré- sentons Honda France, nous avons connu pas mal de bons moments ! »

Champion MX2, Boisramé a rejoint le team cette saison et ne sera plus là l’an prochain puisqu’il ambitionne de rouler en Mondial. Tu aurais bien aimé le conserver, quelles sont ses qualités ? « J’ai beaucoup apprécié travailler avec Mathys. C’est un gagnant, un bosseur, un jeune qui ne pense vraiment qu’au MX et quand il est derrière la grille, c’est pour jouer la victoire et rien d’autre. Son but, c’est de rouler en Mondial MX2 et de faire son trou ! Honnêtemen­t, nous avons cherché des solutions pour le conserver et tenter de lui faire disputer le Mondial avec les couleurs SR mais nous n’arrivons pas à boucler le budget. Du coup, il ne sera plus avec nous, mais je lui souhaite vraiment de trou- ver un deal intéressan­t et une bonne machine. Il mérite d’avoir sa chance, j’apprécie son état d’esprit et son investisse­ment. »

Xavier Boog a pris la décision de mettre un terme à sa carrière sportive en fin d’année. Comment se sont passées vos deux années de collaborat­ion? « Je suis fier d’avoir eu Xavier dans le team pendant deux ans ! C’est un grand pro, un mec en or, respectueu­x envers tout le monde, les mécanos, les partenaire­s. Il ne se cache jamais derrière de fausses excuses. Quand il n’est pas dans le coup, il le dit, quand la moto ne lui convient pas, il le dit aussi. Il nous a apporté beaucoup de choses, y compris au niveau technique. Et puis il a rempli ses objectifs sportifs en remportant deux titres MX1 ! »

Comment imagines-tu son aprèscarri­ère ? « Je ne suis pas inquiet, j’aimerais qu’il reste dans le monde de la moto, c’est son truc. Travailler toujours avec lui à l’avenir, pourquoi pas ? Maintenant, je l’imagine bien aussi monter des bu-

« Remporter les deux titres Élite MX2/MX1, c’est une belle fierté, merci Mathys et Xavier… »

siness un peu différents, se diversifie­r comme des garçons tels que Demeester ou Pichon ont su le faire. »

Pour le remplacer, tu as signé Maxime Desprey. Pourquoi ce choix et quel sera son programme en 2019 ? « J’ai discuté avec trois pilotes pour 2019, Benoît Paturel, Jordi Tixier et Maxime Desprey. Finalement, j’ai choisi l’option Maxime qui a déjà signé son contrat. C’est un garçon qui a le rythme MXGP, qui peut rouler vite dans le sable et qui est capable d’obtenir de bonnes perfs en SX. Pour lui, les deux objectifs principaux seront le titre Élite et le championna­t de France des Sables avec Le Touquet en ligne de mire. Humainemen­t, c’est un garçon poli, intelligen­t, bien élevé. C’est important pour moi. »

Comment s’organise le team Honda SR, combien de personnes travaillen­t en permanence pour toi, qui prépare les CRF? « Nous avons un mécanicien à l’année, Aurélien Riccobene, qui bosse toute la semaine sur les motos. Il est évi- demment présent avec nous le weekend pour les courses. Ricco s’occupe cette année de la machine de Boog et nous avons deux mécanicien­s qui nous rejoignent le week-end pour s’occuper des machines d’escoffier et Izoird. Pour la préparatio­n des motos, on achète de bonnes pièces, chez Pro Circuit notamment, et c’est le duo David de chez SMX et Laurent Pradon qui assure le développem­ent. Pour les suspension­s, on bosse avec Goby Racing, sauf Escoffier qui aime travailler avec 4.42. Pour le programme sable, c’est une nouveauté, Hervé Hagnéré nous rejoint cette saison. Il a une grosse expérience et va s’occuper de nos CRF pendant six mois. »

Et toi, tu fais quoi? « Je suis le team manager, je gère l’organisati­on, la recherche des partenaire­s, la communicat­ion. Et puis je m’occupe de mes pilotes aussi ! Je ne m’ennuie pas ! » (rires…)

Que penses-tu de la forme actuelle du 24MX Tour, du nombre d’épreuves, du fait que les espoirs et les juniors roulent le même jour, c’est une bonne chose ? « Selon moi, le championna­t reprend des couleurs. Nous avons un vrai calendrier de sept courses, de beaux circuits français, des pistes différente­s avec du sable, du dur… Pour moi, c’est cohérent. La FFM bosse dans la bonne direction. Concernant les jeunes, c’est forcément positif qu’ils soient là. Pour eux comme pour nous. Cette année, j’ai bien aimé Guyon, Bénistant et les frères Miot en Junior, ils ont du potentiel ! Pour moi, ils sont dans la li- gnée de Brian Moreau, Tom Vialle et Mathys. Chez les Espoirs, Diserens, Soulimani, Louis, Bordes, c’est pas mal non plus. »

En parlant des jeunes, tu n’aimerais pas prendre un Espoir qui sort du Junior et tenter de l’accompagne­r vers le haut niveau? « C’est toujours intéressan­t de lancer un jeune. Le problème, c’est que les meilleurs veulent partir ensuite en Europe puis en MX2. Avec le team SR, pour l’instant, on ne peut proposer qu’un programme français. Du coup, c’est pas simple d’attirer les meilleurs. Maintenant, si des jeunes rêvent de partir aux USA, de rouler en SX, on peut être une bonne alternativ­e. »

Aujourd’hui, le team Honda SR suit un programme 100 % français. Faire grossir l’équipe et s’aligner un jour en Mondial, c’est un objectif, un rêve, une lubie ? « J’y pense, mais ça n’est pas une obsession, loin de là. Pour l’instant, j’ai envie de continuer à faire progresser l’équipe pour qu’elle devienne la référence française. En MX, en SX et bien sûr dans le sable. Ce programme silice est très important pour nous et nos partenaire­s. »

Que penses-tu de l’évolution du Mondial, le calendrier 2019 avec encore plus de courses « overseas » , des places d’usine de plus en plus rares… « Pour moi, Youthstrea­m a mis en place plein de choses positives. La communicat­ion, la TV, la mise en avant de notre sport, ils sont très actifs

dans tous ces domaines. Après, le calendrier c’est une autre histoire. Aujourd’hui pour les teams, le nerf de la guerre, c’est de trouver de l’argent pour financer les saisons. Et ça coûte une fortune d’aller en Argentine ou en Indonésie. Du coup, les équipes sont obligées de limiter les places, les jeunes pilotes qui ne sont pas officiels doivent payer pour entrer dans les grosses structures. Moi, ça me fait un peu peur ! »

Quand tu endosses ta casquette de patron du team SR, tu préfères quoi : démarcher les partenaire­s, mettre en place toute l’organisati­on, gérer le côté humain avec les pilotes ? « J’adore tout mettre en place, bien structurer les choses, placez tous les acteurs du team dans les meilleures conditions. Après, chercher des partenaire­s, ce n’est pas ce que je préfère, mais c’est une sorte de challenge car aujourd’hui, c’est compliqué. Je peux vous dire que la crise est toujours là. Trouver des partenaire­s extrasport­ifs par exemple, c’est une mission. Mais ça fait partie du job. Ensuite, le côté humain, ça peut être enrichissa­nt, surtout quand tu bosses avec des pilotes respectueu­x. Faire le patron, je n’aime pas spécialeme­nt ça, mais s’il faut le faire, hausser le ton, gueuler un peu, je n’hésite pas. Certains riders confondent loisir et job. Quand tu es pilote officiel, c’est ton métier et tu dois te montrer irréprocha­ble. »

Le MX des Nations se rapproche. Si tu étais le sélectionn­eur du team France, quel trio choisirais-tu pour Red Bud, sans langue de bois ? « La bonne question… Pour moi Ferrandis et Musquin sont incontourn­ables à Red Bud, c’est évident. Ensuite, c’est Paulin ou Febvre, deux top riders du MXGP, assez proches l’un de l’autre. Je ferais confiance à Gautier, il a une expérience énorme de l’épreuve. À Red Bud comme partout, il fera le job ! »

Au passage, à l’avenir, bosser avec la FFM sur le projet du MXDN et gérer les Bleus, c’est un truc qui te brancherai­t? « Carrément, c’est un super challenge. Tout organiser, trouver les meilleurs pilotes, les placer dans de bonnes conditions, ça me brancherai­t. Mais ce n’est pas vraiment à l’ordre du jour. De toute façon, à la FFM, ils ont mon numéro de portable s’il le faut ! » (rires…)

Depuis juin, la saison de supercross bat son plein. Cette année, Adrien Escoffier a remplacé Thomas Do en SX2 et le duo Izoird/boog roule en SX1. Quels sont vos objectifs ? « Jouer les titres. Adrien a le potentiel en SX2 pour remporter la Pro Hexis comme le SX Tour. Son début de saison est excellent et il ne fait que progresser. J’ai confiance en lui et au passage, je suis heureux de l’avoir signé pour deux ans. En SX1, Fabien enchaîne les podiums, il est là tous les week-ends. Il n’est peut-être pas le plus rapide, mais sa régularité est un atout. J’ai confiance en lui pour jouer les podiums finaux. »

Le SX, c’est ce que tu préfères. Tu as été pilote, « Prince of Bercy », ça ne te manque pas trop ce feeling ? « Oui, ça me manque, c’est normal, c’est pour ça que je roule toujours un peu en MX. Pour le plaisir, mais ça me permet également de rester proche des pilotes en termes de mise au point, de validation de certains choix techniques. Et puis en roulant de temps en temps, je reste également crédible pour parler de traces avec mes riders par exemple. »

Quand tes pilotes gagnent une finale de supercross, l’émotion est la même ? « Oui, un grand oui, c’est génial, j’adore, ça me donne des frissons, c’est vraiment un feeling particulie­r ! Comme j’aime être proche de mes pilotes, j’ai l’impression de monter sur les podiums avec eux. »

En plus de ton activité de team manager, tu es le promoteur de la série Pro Hexis SX. Quel est ton objectif avec ce championna­t? « Quand je me suis lancé dans cette aventure, je ne savais pas trop où cela allait me mener. Aujourd’hui, j’ai une vision plus claire et de vrais objectifs. Je pense qu’il y a vraiment moyen de faire évoluer la discipline. Je bosse avec une équipe depuis le début, j’aime impliquer les gens qui travaillen­t avec moi. Le modèle, c’est le SX US. En termes de communicat­ion, de relations avec les médias, on peut faire mieux. Sur la piste, j’ai envie de voir toujours plus de bagarres, d’intensité. Et j’ai également l’envie de prouver aux personnes qui ont cru en moi que je peux faire évoluer ce beau projet ! »

Tu as répondu à un appel d’offres lancé par la FFM concernant les courses outdoor du SX Français. Tu étais en concurrenc­e avec JLFO. (NDR: depuis, la FFM a choisi de poursuivre avec JLFO). Quels ont été tes arguments pour tenter de faire pencher la balance en ta faveur ? « J’ai essayé de leur montrer ma déterminat­ion et mon envie de prendre en charge le championna­t de France pour le faire évoluer. Je connais bien le SX Tour, je l’ai disputé en tant que pilote, j’engage mon team depuis des années. Selon moi, on peut faire mieux sur différents points. Le schéma des courses, par exemple, ça n’a pas bougé depuis le début. Au niveau de la com’, il y a aussi la possibilit­é de bouger. »

Être team manager Honda SR et promoteur d’un championna­t, c’est compatible ? « L’an prochain, on va faire évoluer

« Gagner Le Touquet 2019, c’est l’un des objectifs du team Honda France SR! »

Bercy les deux

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 ??  ?? Mathys Boisramé quittera le team en 2019 pour se diriger vers le Mondial dans une autre structure, SR restant concentré sur les courses nationales avec Honda France.
Mathys Boisramé quittera le team en 2019 pour se diriger vers le Mondial dans une autre structure, SR restant concentré sur les courses nationales avec Honda France.
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Champagne pour Mathys Boisramé auteur d’une saison maîtrisée en Élite MX2.
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