Des bleus bien pâles !
2018 ne restera pas dans les annales du cross français. En MX2, nos jeunes tricolores ont peiné à se faire une place dans la nouvelle hiérarchie mondiale. Côté MXGP, Romain Febvre et Gautier Paulin terminent loin du podium. Seul rayon de soleil, le doublé européen signé par Thibaut Benistant et Mathys Boisramé.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2018 et avant la finale d’imola, les riders français n’avaient pas gagné un seul GP. Que ce soit en MX2 ou en MXGP. Sur les dix dernières années ( voir encadré), cela n’était jamais arrivé à nos bleus ! Pire, ils n’ont quasiment jamais fréquenté les podiums non plus. Gautier Paulin s’en est offert seulement trois en Lettonie (3e), Allemagne (3e) et Lombardie (2e). Romain Febvre en a fait de même en Angleterre (3e), Indonésie (3e) et Suisse (2e). Et puis c’est tout ! Sur le front du MX2, nos jeunes tricolores n’avaient pas encore le niveau cette saison pour prétendre jouer un top trois et l’on ne peut les incriminer. Mais le constat est là, la réussite n’était pas de notre côté cette saison. Côté MX2, en l’espace de trois saisons, Jordi Tixier, Benoît Paturel et Dylan Ferrandis ont quitté la catégorie en accord avec la réglementation en vigueur concernant la limite d’âge. Les deux premiers sont montés en MXGP et n’ont pas confirmé leur potentiel pour diverses raisons, le troisième s’est envolé vers les USA pour poursuivre sa carrière en 250 SX/ MX avec beaucoup plus de réussite. Le problème, c’est qu’ils n’ont pas été remplacés. Cette année, seul Stephen Rubini disposait d’un contrat chez KTM Silver Action pour rouler toute la saison. Rappelons que l’exchampion de France Junior ne disputait que sa seconde année de GP après une saison 2017 difficile chez Kawasaki. Il s’est malheureusement blessé à plusieurs reprises tout en ayant montré ponctuellement une très belle vitesse de pointe (7e en Russie). Les bonnes places étant de plus en plus rares en MX2 et tous les guidons d’usine ayant déjà été attribués, le Sudiste ne sait pas encore de quoi son avenir sera fait. De son côté, Zach Pichon était là pour apprendre et man- quait bien évidemment d’expérience pour rouler devant. Comme pour Rubini, on ne sait pas encore comment s’organisera la prochaine saison du jeune Manceau. Compte tenu de l’investissement financier que réclame une année de GP quand on dispose d’une aide limitée, rien n’est simple ! Aujourd’hui, trois tricolores sont confirmés en MX2 l’an prochain. Maxime Renaux qui a signé de belles piges cette année, Mathys Boisramé sacré champion d’europe et l’excellent Brian Moreau impressionnant pour ses débuts en 250F chez Kawasaki Bud Racing Monster. Les trois hommes ont le potentiel pour jouer devant et devraient, on l’espère, relancer les bleus dans la catégorie en 2019. Pour info, le dernier Français à s’être offert un GP MX2 se nomme Benoît Paturel, c’était le 13 août 2017 lors du GP de Suisse. Depuis treize mois, aucun bleu n’a eu la chance de monter sur un podium.
Avant la finale d’imola, aucun Français ne s’est imposé en Mondial cette saison!
Dur en MXGP…
Chez les gros bras, notre duo vedette formé par Gautier Paulin et Romain Febvre n’a pas connu la réussite escomptée non plus. Troisième du Mondial 2017 pour ses débuts chez HVA Rockstar, vainqueur du GP d’europe à Valkenswaard et auteur de plusieurs podiums, Paulin s’était parfaitement relancé après sa dernière saison noire chez Honda. Cette année, dans un championnat écrasé par Herlings et Cairoli, le Français aurait dû se battre pour le podium final avec Desalle, Gajser et Febvre. Ça n’a finalement pas été le cas. Dans le coup pour le top trois jusqu’en Allemagne, l’officiel Husky a perdu le contact ensuite après un GP d’angleterre cauchemardesque. Très bon en Lombardie, Gautier est ensuite retombé dans un rythme qui ne reflète pas son vrai niveau. En fin de contrat chez HVA et non conservé l’an prochain, décision
qui a semble-t-il impacté les résultats et le mental du Français, Paulin va changer d’air dans quelques semaines. À 28 ans, il devrait retrouver Yamaha en intégrant le team Wilvo. Pour Febvre, 2018 n’a pas répondu non plus à ses attentes. Après un début de saison régulier, de nombreuses quatrièmes places, l’officiel Yamaha Monster jouait lui aussi la troisième place du provisoire jusqu’au GP de Lettonie où un abandon et une blessure en seconde manche lui ont fait perdre de gros points. Diminué sur quelques courses, RF461 est bien revenu avant de se refaire mal en Indonésie puis en Turquie. Comme son compatriote Paulin, on l’imaginait bien plus proche du podium final. Pour les deux hommes, cette saison 2018 n’a donc pas apporté les résultats attendus. L’an prochain, ils seront toujours nos deux seules têtes d’affiche en MXGP. Souhaitons-leur à tous les deux de terminer en beauté du côté de Red Bud avec un nouveau succès aux Nations.
JH au paradis !
C’est fait, une course avant la finale d’imola, Jeffrey Herlings s’est offert son premier titre MXGP chez lui à Assen. Auteur du doublé, le 14e de l’année et le 7e consécutif, l’officiel KTM Red Bull a confirmé sa domination sans partage. Son tableau de marche fait frémir, d’autant que l’on rappelle qu’il s’est cassé la clavicule en milieu de saison. Sur JH84, tout a déjà été dit, nous ne pouvons que nous
incliner devant le nouveau roi du MXGP. Second à Assen (2/2), Cairoli s’est assuré la place de vice-champion alors que Clément Desalle, troisième du provisoire, devra défendre ses vingt points d’avance sur Tim Gajser dans quelques jours à Imola. En Italie, Febvre et Paulin s’expliqueront pour la dernière place du top cinq. Absent aux Pays-bas, l’officiel Yam compte trois points d’avance sur son teammate du MXDN auteur de deux top dix (7/8) à Assen. Pour le titre MX2, Jorge Prado a fait un grand pas vers le titre. Avec un doublé imparable sur la piste qui l’avait révélé il y a deux ans, le jeune Espagnol abordera Imola avec 46 points d’avance sur Jonass, ce qui devrait largement suffire. Pas dans le coup à Assen (8/6), le Letton a probablement laissé sur place ses derniers espoirs. Troisième à Assen, Kjer Olsen terminera à la même place sur le podium final alors que Watson (585 pts) et Covington (575) sont encore à la lutte pour la quatrième place. Second aux Pays-bas (3/3), l’américain disputera à Imola son dernier GP MX2 avant de filer aux USA. Rendez-vous le mois prochain pour le bilan complet de fin de saison !