Red Bud, tournant de l’histoire? J’ai
vécu de mes yeux les deux tournants précédents de l’histoire moderne de ce monument du sport mondial qu’est le Motocross des Nations. C’était à Lommel en 1981 et à Maggiora en 1986. De ces deux coups de massue, le premier avait révélé le potentiel et le second l’implacable réalité de la domination du cross américain sur celui du reste du monde. Les conséquences furent massives et durables. Aux US les plus gros budgets, les stars les mieux payées et les efforts prioritaires des constructeurs japonais. À l’europe les coupes budgétaires, les constructeurs laissant place à des teams « semi-officiels », les pilotes beaucoup moins payés que leurs homologues US, des championnats en berne de crédibilité, voyant des « seconds couteaux » US faire de belles carrières « mondiales » (Donny Schmit, Trampas Parker, Bobby Moore)… Certes les choses se sont peu à peu rééquilibrées sur le plan sportif avec l’avènement de la France aux Nations et sur le plan financier où les stars US restent payées plus cher mais pas forcément deux fois plus, alors qu’ils disputent deux championnats. Cependant, il subsiste une énorme différence au niveau des bonus par exemple (beaucoup plus élevés aux US et identiques pour SX ou MX). Et les top « Américains » (Musquin et Roczen inclus) bénéficient toujours d’une aura particulière du fait de leurs capacités prouvées en SX. Quant à l’implication ne changerais pas grand- chose au « top 10 » que je vous proposais ici même il y a deux mois. Le résultat des Nations ne change cependant rien au fait que le trio Tomac-andersonMusquin reste globalement le mieux payé et, en sport professionnel, il s’agit là d’un critère incontournable. Tandis que le MX traditionnel a définitivement incorporé les techniques de pilotage modernes issues de la pratique du SX, les deux disciplines restent séparées, côté européen, par une barrière à la fois technique et psychologique. Herlings a prouvé qu’il était