MX Magazine

La Rocket de la Pich’

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Bonjour à tous, la grosse actualité c’est forcément le Motocross des Nations. Malgré tout ce qui a pu être dit avant, j’étais positif sur les chances de l’équipe de France. Cette année, c’était les seuls qui avaient une équipe capable de dominer les Américains, tout en sachant qu’ils pouvaient leur arriver un problème. Sur le papier, les Italiens, les Belges, les Néerlandai­s et les Français étaient à égalité. Ils avaient des points forts et des points faibles. Pour le coup, les Américains n’ont même pas été des adversaire­s, ils ont été inexistant­s. Ce qu’il faut retenir, c’est que la piste convenait plus aux Européens qu’aux Américains. La météo a rendu le circuit compliqué avec une espèce de soupe de sable et des rails à n’en plus finir. En Europe, les pilotes roulent et s’entraînent toute l’année sur ce style de circuits. En plus de ne pas faire de courses là-dedans, les Américains ne s’entraînent jamais dans ces conditions. Les Européens ont forcément plus d’expérience sur ce genre de piste. Les Ricains devaient au moins avoir un des deux pilotes sur chaque manche qui part bien. Ils n’ont peut-être pas roulé à leur niveau, mais il n’y a pas un mec qui a réalisé un bon départ. C’était compliqué de faire quelque chose de bien. Les pilotes US roulent généraleme­nt avec des motos basées sur des réglages type SX. Tu vois bien qu’elles sont brutales. J’avais déjà remarqué ça il y a trois ans à Maggiora avec Cooper Webb. Contre les motos européenne­s, c’est beaucoup moins efficace, surtout dans ces conditions. Pourquoi les Américains gagnaient- ils avant et plus maintenant alors que le format des courses est le même chez eux? Ils s’impliquent davantage sur le supercross au détriment du motocross pour des raisons financière­s. En parallèle, on est passé en Europe d’une dizaine de GP à une vingtaine aujourd’hui. Les pilotes font du cross du 1er janvier au 31 décembre entre les courses et la préparatio­n. Les Américains ont donc régressé en motocross alors que les Européens ont progressé. Si Tomac venait en GP, il jouerait le podium, mais il ne se battrait pas avec Cairoli ou Herlings. Pour en revenir aux Français, ils ont eu de la réussite, mais pas plus que certaines années, et ils ont eu leur lot de problèmes aussi avec la casse de Jordi. C’est vrai que gagner face aux Pays-bas qui avaient un pilote en moins, ça avait été déjà le cas il y a trois ans en Italie face aux Américains (ndlr : blessure d’anderson). C’est du jamais vu depuis trente ans. L’avantage de la France, c’est qu’elle possède un gros réservoir de pilotes motivés. En 450, ils étaient quatre pour deux places. On ne peut pas nier non plus que la FFM s’investit comme aucune autre équipe. C’est une stratégie de notre président qui fait de cette course-là sa priorité, au détriment parfois de la communicat­ion qu’on a du mal à comprendre. Mais comme ils gagnent, ils surfent sur la réussite et c’est tant mieux pour eux et pour nous. Concernant un pilote comme Gautier Paulin, il a fait des Nations magnifique­s mais par contre, je suis son patron du team Ice One, je veux des explicatio­ns. Quand il veut, il peut faire des trucs de fou donc on aurait aimé le voir faire ça plus souvent durant la saison. Ça se joue dans la tête et d’ailleurs, je vais vous dire un truc, toutes ces polémiques sont positives pour faire gagner la France. Elles décuplent les motivation­s des pilotes et de l’entourage qui n’ont qu’une envie, prouver qu’ils peuvent gagner pour faire taire les critiques. Au final, Paulin s’est transcendé sur la piste et en dehors comme jamais on ne l’a vu cette saison. Quand on le voit repasser Cairoli en troisième manche avec un scrub d’enfer, ça serait bien qu’il aborde les GP dans les mêmes dispositio­ns que les Nations. Nous concernant, Zach s’entraîne en supercross depuis quelques semaines et se fait plaisir avec Jordi Tixier et les frères Aubin afin d’être prêt pour le Supercross de Paris en vue d’une éventuelle participat­ion. Ça va être une belle épreuve. L’année dernière était déjà une réussite pour une première édition mais cette année sera un ton au-dessus encore. C’est le rendez-vous pour tous les passionnés et il y aura un bon paquet de pilotes américains avec Anderson, Osborne, Brayton, Bowers, Friese et Lamay face aux Français Musquin, Ferrandis, Soubeyras, Tixier et tous les autres. Le spectacle sera très intéressan­t. On ne peut pas rêver mieux avec le champion et le vice-champion SX 450. Jason Anderson aura à coeur de montrer qu’il est en forme après sa blessure et sa belle 2e place à la Monster Cup. C’est la seule course de Marvin Musquin en France et devant son public, il sera motivé pour garder son titre de King of Paris. Même si l’on est nostalgiqu­e de Bercy, on a clairement passé un cap avec l’arena en termes de piste, d’ambiance et de stade. »

Mickaël Pichon revient avec son oeil avisé sur le Motocross des Nations, les Américains et l’équipe de France avant d’aborder l’événement phare de cette fin d’année, le SX de Paris. « Les polémiques sont positives pour faire gagner la France. »

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