MX Magazine

BEN WATSON Le patient anglais!

Auteur d’un début de carrière exceptionn­el chez les kids britanniqu­es, Ben Watson a dû se montrer patient avant d’enfin exploser cette saison en MX2 au guidon de son YZ-F Kemea. À tout juste 20 ans, la révélation du Mondial 2018 est lancée !

- Par PH – Photos PH, Yamaha Racing

Ben, cette saison 2018 est plutôt positive ? « Oui, c’est une belle saison. Je suis vraiment content de la façon dont cela s’est passé. Mis à part une chute à Loket en seconde manche, je me suis montré super régulier. Se battre pour le podium final jusqu’au bout, ça prouve que j’ai bien roulé. Je suis audessus de mes objectifs de début d’année. »

Les podiums justement, tu en as loupé un paquet en terminant plusieurs fois quatrième. Ce n’est pas trop frustrant? « Si, je termine six fois quatrième d’un GP, plusieurs fois cinquième, c’est dur à encaisser ! À trois ou quatre reprises, cela s’est joué à un point. Mais d’un autre côté, on ne peut pas être vraiment déçu quand on prend la quatrième place d’un GP. »

Qu’est-ce qu’il t’a manqué pour l’accrocher plus souvent ce podium? « Ce n’est pas vraiment la vitesse car je l’ai. Je dirais que mes deux manches sont souvent bien différente­s. Par exemple en Indonésie je fais 6/2 et 6/3. Je dois être plus constant dans les manches. Globalemen­t je suis régulier, j’ai dû faire une dizaine de top cinq. Mais il faut que mes premières manches soient meilleures. Mon problème, c’est qu’il me faut toujours quelques tours pour donner le maximum. Même quand je pars bien, il me faut souvent trop de temps pour doubler mes adversaire­s. Je mets parfois trois ou quatre tours quand il faudrait doubler en un ou deux tours. Il faut que j’arrive à être plus performant au départ et plus incisif dans mes dépassemen­ts. »

« Bosser tous les jours avec Jacky Vimond, ça change tout! »

L’arrivée des plaques métallique­s sur les grilles, tu apprécies ou pas ? « Ça ne me dérange pas plus que cela. Le problème, c’est que je suis plus lourd que certains pilotes de la catégorie. Sur le métal, le grip est maximum et c’est assez difficile d’avoir toujours le parfait timing quand la grille s’abaisse. J’ai pris quelques excellents départs depuis le début de saison, mais j’en ai aussi pris de mauvais. C’est sans doute un point qu’on doit continuer à travailler pour être plus régulièrem­ent dans le pack de tête dès le premier virage. »

Tu aimes les circuits de sable ? « Ce sont ceux que je préfère ! En fait, ce sont les pistes dures que j’aime le moins. Et c’est pourtant là que j’ai signé le premier podium de ma carrière (Russie) ! Les courses comme Lommel ou Assen sont parmi les plus difficiles de la saison mais j’ai grandi dans le sable et depuis que je suis un kid, j’ai toujours aimé cela. Depuis que je suis en GP, c’est sur les circuits béton que j’ai le plus de mal. Et ce n’est que depuis que je suis chez Kemea qu’on est allé s’entraîner sur le dur en France et en Sardaigne pour que je m’améliore dans ces conditions. Et cela donne de bons résultats ! »

En l’espace d’une saison, tu es passé de la quinzième place à la

quatrième. Comment expliques-tu cette progressio­n? « C’est lié un peu à tout, le team, la moto, l’entraîneme­nt. Aujourd’hui, je suis vraiment un profession­nel. Je suis tous les jours avec mon entraîneur Jacky Vimond pour travailler le physique et le pilotage, j’ai une très bonne moto, un bon encadremen­t. Cet hiver, je suis monté vivre en Belgique près du team. C’est un tout qui explique cette progressio­n. Le team est vraiment à fond derrière moi, je suis souvent avec eux et cela est important. J’habite à dix minutes de chez Jacky et c’est parfait pour progresser. »

Comment as-tu réagi l’an passé quand le team t’a contacté ? « C’était un peu la chance de ma vie ! Jusque-là j’avais montré que je pouvais avoir la vitesse, mais cela ne s’était jamais vraiment concrétisé au niveau des résultats. Ils ont vu que j’avais un potentiel et m’ont donné ma chance. Et cela m’a encore plus motivé à travailler dur ! »

Tu es entouré de Français que ce soit ton mécano de course, ton mécano d’entraîneme­nt, ton coach… Ça se passe comment? « Super bien, même si je ne parle pas un mot de votre langue ! On s’entend bien, on bosse fort la semaine et je passe toutes mes journées avec Jacky. Avec lui je travaille beaucoup plus que l’an passé. Mais c’est aussi beaucoup plus facile pour moi parce que je sais ce que je dois faire chaque jour. L’an passé, je n’avais personne pour me guider, certains matins je ne savais pas trop ce que je devais faire et j’en faisais de trop ! Maintenant chaque semaine, je connais mon programme des jours à venir. Je peux me concentrer pleinement sur mon entraîneme­nt. »

Venons-en au MX2. Ce n’est pas compliqué parfois d’aller derrière la grille en sachant que les deux KTM vont être difficiles à battre ? « Ils sont très forts. Ils ont montré qu’ils avaient peut-être un meilleur package que n’importe qui d’autre. Mais l’on a aussi vu qu’ils pouvaient être battus. Ce sont des humains et ils ne sont pas imbattable­s, on est plusieurs à avoir montré qu’on pouvait le faire et il faut continuer à bosser, on ne doit pas chercher d’excuses pour expliquer qu’on ne gagne pas. » Quand tu étais jeune tu gagnais tout en Angleterre et après il y a eu une sorte de passage à vide jusqu’à cette année. Que s’est-il passé ? « Quand j’étais petit j’ai gagné tous mes championna­ts, j’ai aussi gagné aux Pays-bas en 2011, et quelques manches de l’europe. Je suis passé directemen­t du 85 au 250, c’était peutêtre une erreur de ne pas passer par le 125. Dès ma seconde saison en 250, j’ai roulé en Europe. Et c’est vrai que je n’ai pas obtenu de super résultats. Je n’avais pas une vraie structure derrière moi, je continuais à travailler dur mais les résultats ont tardé à venir. Kemea m’a donné une vraie chance et c’est top de se battre pour le podium alors que jusque-là c’était plus souvent pour un top quinze… »

Ton frère Nathan t’a aidé ?

« Oui, bien sûr, on était tous les deux en GP pendant une saison entière en 2015. On voyageait ensemble, mais on ne s’entraînait pas souvent ensemble puisqu’il roulait en 450 pour Ice One et vivait en Belgique jusqu’à ce qu’il parte en enduro. De mon côté l’enduro ne m’attire pas, pour l’instant c’est le motocross que j’aime. »

Les pilotes britanniqu­es ont souvent brillé ces dernières saisons en MX2, un peu moins en MXGP. Tu appréhende­s ce passage en 450 ? « Non, pas du tout ! J’adore rouler sur une 450, je ne vais pas dire que je suis pressé d’y aller mais cela ne me gêne pas du tout. Mais avant de penser à cela, il va falloir mettre les bouchées doubles pour progresser encore en MX2! »

« Ce contrat Yamaha Kemea, c’est la chance de ma vie… »

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