MX Magazine

Unrookie chez les starsus

Pour remercier son pilote d’avoir signé une belle première saison en 250F, Bud Racing a emmené Brian Moreau à Las Vegas pour la Monster Cup. Une expérience qui restera gravée dans la mémoire du jeune Français…

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Créée en 2011 sur le concept de L’US Open, la Monster Cup est une épreuve atypique à plus d’un titre. Située pendant l’intersaiso­n, elle se tient à une époque de l’année où les teams sont en plein testing et les pilotes à peine remis en selle après un mois de pause. Le prix mis un jeu, un million de dollars pour qui remporte les trois manches, excite les fans et attire les stars. Le tracé, qui se veut un mixte de supercross et de motocross, fait l’impasse sur les whoops pour éviter les blessures et s’avère assez facile pour les meilleurs. Cela rend les dépassemen­ts problémati­ques sur des manches de seulement dix tours et donne à chacun sa chance de briller. Pour pimenter le tout, la Joker Lane, section plus lente à prendre au moins une fois dans chaque manche, ajoute un peu de suspens : nombreux sont les vainqueurs potentiels de la soirée à avoir oublié d’emprunter ce passage, perdant au passage des places et un gros chèque… L’an passé, Marvin Musquin avait fait un parcours sans faute, empochant un million de dollars, six ans après Ryan Villopoto. Pour 2018, Marvin remet son titre en jeu et sa KTM arbore pour l’occasion le numéro 1. Ryan Villopoto, sorti de sa re- traite pour évaluer sa condition physique et sa technique, dispose d’une Yamaha semi-usine toujours affublée de son numéro 2. Mais personne n’est dupe, le vrai challenger de Marvin sera Eli Tomac qui cherche à faire oublier sa cuisante défaite des Nations le week-end précédent. D’autres stars étaient de la partie, de Jason Anderson à Justin Barcia en passant par Cooper Webb, Chad Reed, Vince Friese, Tyler Bowers ou Joey Savatgy.

En pôle !

Le jeune Brian Moreau, fraîchemen­t débarqué aux États-unis pour une semaine de découverte, est bien plus attentif aux noms, moins célèbres, des pilotes amateurs US. Le terme amateur est trompeur car, tout comme notre champion d’europe 2017, la plupart de ces adolescent­s ont quitté l’école et font du cross à plein temps dans des structures plus ou moins officielle­s dont Geico/amsoil Honda, Team Green Kawasaki, KTM… « Avant d’arriver, je voyais ces gars comme des demi-dieux, avoue Brian en préparant son casque dans le semiremorq­ue Bud Racing. Mais à l’entraîneme­nt en Californie, sur des circuits qu’ils connaissen­t par coeur, j’étais quasiment aussi rapide. Du coup, je me rends compte que ce sont des pilotes comme les autres. Ça me met en confiance pour ce soir » , ajoute-t-il avec un grand sourire. Et pour marquer sa déterminat­ion, le jeune pilote ne trouve pas mieux que de claquer la pôle position sur les séances qualificat­ives, avec un style tout en finesse. Un peu à la façon d’un certain Chris Pourcel, en faisant un minimum de tours mais avec une efficacité redoutable. De quoi en énerver plus d’un ! Le commentate­ur ayant prononcé le nom du Français toute l’après-midi, les fans américains s’approchent du stand Bud Racing, admirent la 250 KX-F à la déco flashy et posent des questions à Brian. Pas farouche, celui-ci répond dans un anglais tout à fait correct, signe des posters, pose pour quelques photos. Des Français affublés de tenues tricolores et de casques gaulois donnent un petit air

Brian s’est fait remarquer à la MEC pour ses débuts US!

de MXDN à ce paddock de Las Vegas. Stéphane Dassé, le boss, est tout sourire. « Venir ici représente un petit effort financier, admet-il, mais on a déjà une structure en place avec Bud USA, ce qui évite d’avoir à louer un camion ou de se soucier de l’hébergemen­t. Et puis c’est une belle récompense pour Brian » , ajoute-t-il avec un regard empreint de fierté pour son pilote.

Entrée dans l’arène

La cérémonie d’ouverture avec feu d’artifice, lance-flammes et vidéo sur écran géant donne le temps aux derniers spectateur­s de trouver leur place. Le stade est plein à craquer, ce qui n’est pas sans impression­ner Brian : « Quand on est habitué aux SX français, ça fait un choc tout de même. Il y a trente mille spectateur­s, c’est énorme! » Les pros en 450 partent les premiers. Savatgy fait le holeshot, Tomac le passe rapidement pour s’envoler vers sa première victoire de manche. Marvin est second, c’est fini pour le million. Désormais, sa nouvelle mission sera d’empêcher Tomac de repartir avec la valise de billets… En attendant, c’est au tour des amateurs d’entrer en piste. Le pilote Bud Racing choisit son spot sur la grille métallique, prend la mesure de la salle, vérifie nerveuseme­nt ses lunettes. Le panneau 30 secondes est levé, les moteurs montent en régime… C’est parti ! Et plutôt mal pour Brian qui réussit sa sortie de grille mais n’est que 9e à la sortie du premier virage. Il s’emploie à remonter un à un les pilotes qui le précèdent, mais il n’a que six tours sur ce circuit étroit pour revenir sur le groupe de tête. Il remonte tout de même à la quatrième place tandis que le Japonais Jo Shimoda (voir encadré) remporte la manche. « Il s’est gardé un peu de marge, commente Christophe Gallardo son entraîneur. Il rou-

lait une seconde plus vite aux essais et là, il est resté bloqué derrière un pilote sans trouver l’ouverture. » Un bilan dont convient Brian qui a été surpris par l’agressivit­é des pilotes américains : « En Europe, ça roule très fort dès les premiers tours, mais là, ils sont capables de vraiment débrancher. C’est une drôle de sensation car tu ne sais pas à quoi t’attendre de leur part. » Mais l’heure n’est pas au débriefing, les manches s’enchaînent et les pros sont déjà en prégrille.

Seconde chance

Cette fois, Tomac part devant. Musquin n’est pas loin mais se trouve bouchonné par Reed. Impatient, MM25 essaie de passer sous le tunnel, se fait bloquer par Reed. Les deux pilotes s’accrochent et Marvin ne repart que 16e. Il remonte, le couteau entre les dents, mais ne peut faire mieux que neuvième. Tomac, qui n’a pas oublié la Joker Lane, l’emporte facilement. Il ne reste plus qu’une seule manche pour bloquer Eli, autant dire que la pression est montée d’un cran dans les deux camps. De son côté, Brian apprend les spécificit­és format Monster Cup : l’entrée en grille est basée sur les résultats de la première manche et le Français entre donc quatrième. Pas de quoi se plaindre puisqu’il réussit cette fois son départ et se trouve en troisième position, devant Jo Shimoda. Las, il se préoccupe plus de protéger ses arrières, se retournant fréquemmen­t, que d’attaquer les deux hommes de tête. À force de se déconcentr­er, le Français commet une petite erreur qui profite à Shimoda. Brian ne lâche pas l’affaire pour autant et profite d’une chute d’un de ses adversaire­s pour empocher in extremis la quatrième place. Un résultat mitigé

qui ne surprend pas Christophe : « Il nous a fait du Brian Moreau. La situation est différente de ce qu’il connaît d’habitude et ça le perturbe. Il n’aime pas courir contre des pilotes inconnus, il se méfie et perd un peu confiance. Il n’a donc pas exprimé son vrai niveau, car il est largement capable de battre ces gars- là. S’il y avait une autre épreuve, maintenant qu’il les connaît,

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 ??  ?? Après une semaine passée aux USA pour s’entraîner et se préparer, Brian Moreau s’est vite plongé dans l’ambiance de la Monster Cup!
Après une semaine passée aux USA pour s’entraîner et se préparer, Brian Moreau s’est vite plongé dans l’ambiance de la Monster Cup!
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 ??  ?? Ci-dessus, Brian est en mode attaque sur la piste de la MEC 2018. À gauche, on le retrouve auprès de Christophe Gallardo, entraîneur du team Bud Racing, et de Stéphane Dassé, le boss!
Ci-dessus, Brian est en mode attaque sur la piste de la MEC 2018. À gauche, on le retrouve auprès de Christophe Gallardo, entraîneur du team Bud Racing, et de Stéphane Dassé, le boss!
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