MX Magazine

L’oeil de...

Stéphane Dassé

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« On voulait faire plaisir à Brian et le faire courir contre les meilleurs jeunes américains en 250. C’est un peu l’équivalent de ce qu’il fait en Europe. C’est une expérience pour nous comme pour lui, et comme la saison est terminée, ces quelques jours d’entraîneme­nt en Californie ne peuvent qu’être profitable­s. Je sais qu’il est capable de rouler devant et là, il fait la pôle sans forcer. C’est quand même une surprise! La Monster Cup, c’est un MX avec des sauts de SX, donc ça reste accessible pour un jeune Européen qui veut se faire les dents. Le jour où il aura le niveau pour faire le championna­t SX, on peut servir de tremplin et l’accompagne­r sur sa première saison, mais le but c’est qu’il finisse dans un vrai team US. Pour adapter la moto de Brian aux conditions SX, on a modifié l’allumage, la culasse, les suspension­s et la transmissi­on, mais la base est à 80 % la même qu’en Europe. Notre présence aux US permet d’avoir un volume de production plus important, d’apprendre des choses, c’est un bon complément. Mais on est bien en France, on ne compte pas déménager! »

il serait bien plus à l’aise » , analyse-til. Un avis partagé par le jeune homme qui ne se trouve pas d’excuses. Malgré tout, il est ravi de l’expérience : « C’est une soirée que je n’oublierai jamais de ma vie, avoue-t-il des étoiles plein les yeux. Je n’ai jamais rien fait d’aussi impression­nant, même après avoir roulé en championna­t du monde à Imola. Le circuit est bien différent de ce qu’on a chez nous, avec des appels très raides, des manches de seulement six tours… Ce qui fait un bon entraîneme­nt avant le Supercross de Paris. Mais c’est surtout cette intensité en course qui m’a impression­né, c’est définitive­ment quelque chose que j’ai découvert ce soir et qui pourra me servir. J’ai hâte en tout cas de revenir ! J’ai pu montrer sur un tour que j’étais rapide, mais en course, même en partant devant, il m’a manqué un peu d’agressivit­é et d’habitude de ce type de circuits pour arriver à concrétise­r. Ce n’est pas une excuse, il faudra juste que je travaille plus spécifique­ment tout ça avant de revenir. J’espère qu’un jour je pourrai me faire remarquer par un team américain, ce serait vraiment un rêve de venir rouler ici ! », dit-il en pliant soigneusem­ent ses affaires dans son sac.

Les jeux sont faits

Chez les gros bras, il reste encore une manche à courir avant de pouvoir remballer. C’est Savatgy qui fait une nouvelle fois le holeshot. Tomac est très moyennemen­t parti, mais s’en sort mieux que Musquin qui se fait sortir au premier virage. C’est fini, le Français retourne au camion… Tomac, libéré de son seul adversaire crédible, passe la deux et double en quelques tours Smith, Anderson, Stewart, Bowers et Reed. Il voit alors le gardeboue arrière de Savatgy qui, en tant que nouvel arrivé dans l’équipe Kawasaki, se sent obligé de lever sensibleme­nt le pied. La jonction se fait rapidement, et dans le dernier tour, Eli est au contact. Pour lever les doutes et parce qu’il a tout de même sa fierté, Joey fait signe à Eli de passer. Sans avoir eu à se battre réellement jusqu’à la ligne, Tomac se voit offrir un million de dollars sur un plateau. Il a certes dominé l’épreuve, mais on aurait espéré un finish plus saignant ! Chacun sait qu’à Vegas, le show prime toujours sur le sport… Ceci dit, le public américain, abattu la semaine dernière après la défaite cuisante des Nations, a retrouvé une idole et ne boude pas son plaisir. Pendant que le team Kawasaki Monster Energy au complet célèbre la victoire sur le podium, les Français de Bud Racing ont fini de ranger le camion, de plier l’auvent, de nettoyer la moto. Lundi, ils reprennent l’avion pour la France avec le sentiment d’avoir profité un maximum de cette semaine: « L’expérience est concluante. Non seulement Brian n’est pas tombé, mais aussi bien sur les circuits d’entraîneme­nt que le jour de la course, il a montré une vitesse de pointe égale voire supérieure à celle des pilotes américains. Je pense que cela va lui donner de la confiance, c’est un atout pour la saison prochaine, confirme Stéphane Dassé. Il a fait l’europe, puis une épreuve du Mondial, maintenant la Monster Cup. On veut qu’il ait toutes les chances de son côté, qu’il puisse s’épanouir dans ce sport. Si ça passe par de nouveaux séjours aux US, pourquoi pas. Mais avant, il y a Paris ! », conclut- il avec un clin d’oeil et un grand sourire… ■

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