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L’oeil de dirt dictator…

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De par sa position dans le calendrier et sa crédibilit­é internatio­nale, le Supercross de Paris fait traditionn­ellement office de coup de sifflet marquant le début des choses sérieuses pour la saison officielle à venir. Pour autant, on n’a jamais pu en tirer des conclusion­s définitive­s : David Vuillemin, le King des Kings de Paris, n’a jamais emporté le titre en Amérique ! Pour autant, il a fait vivre à un public de passionnés de grands moments et c’est ça qui compte. Le SX de Paris est une épreuve de prestige internatio­nal, hors championna­t, qui existe par ellemême, avec son histoire et ses spécificit­és.

Depuis l’arrivée à Paris La Défense Arena, du fait de la taille de cette salle unique, dotée d’un toit et chauffée, celles-ci ont considérab­lement diminué et on est désormais tout près du standard US. Au point qu’un Chad Reed a pu se demander, au micro de Racer X, « pourquoi on n’intégrerai­t pas cette course au championna­t officiel ? » (!) « La salle est fantastiqu­e, le public français est au top, la terre est bonne, la piste est incomparab­lement plus large que du temps de Bercy…

On peut retirer d’un week-end à Paris de vrais enseigneme­nts en vue d’un Anaheim! Paris a toujours été la course la plus prestigieu­se hors saison et avec ce stade, elle monte encore d’un cran. À mes yeux, elle est bien plus importante techniquem­ent que la Monster Cup, qui n’est pas vraiment un Supercross » , a conclu l a Légende du SX, dont le week-end s’était pourtant arrêté prématurém­ent (côte cassée)…

Cette nouvelle donne attire davantage les pilotes motivés par un changement de team (Savatgy), un retour de blessure (Stewart, Martin, Friese), le désir de repartir d’un meilleur pied (Barcia, Reed) ou évidemment le retour à la maison (Ferrandis) que ceux qui ont joué la gagne au dernier championna­t. Ces derniers sont soit terribleme­nt usés physiqueme­nt (Roczen, voire Musquin), soit interdits par leurs teams (Tomac), soit occupés à recharger leurs accus (Webb et encore Tomac, pour qui cette période est réservée à la chasse à l’arc). Entre leurs énormes salaires et les bonus trustés en saison, ils sont rassasiés. Le budget a donc été dépensé sur davantage de pilotes de très haut niveau eux aussi mais ayant une motivation réelle, dans le but d’obtenir des courses plus disputées.

Et ça a fonctionné ! Il s’agit là, à mes yeux, du principal enseigneme­nt de la 37e édition d’une épreuve qui, pour se maintenir à son niveau, se doit d’évoluer avec son temps, c’est-à-dire dans un environnem­ent très contraigna­nt. Le degré de performanc­e atteint par tous ces champions et leurs 450 modernes exige un terrain de jeux à la hauteur que seule l’Arena peut proposer. Y lancer une grosse brochette de champions ou anciens champions avec au bout de la confiance et un titre de King à aller chercher, c’est une quasi-garantie d’obtenir de la bagarre et de pouvoir admirer du grand pilotage (point d’orgue avec Mookie dans les whoops !).

Le format « Triple Crown » à durée de courses variable et où toutes les courses comptent favorise la redistribu­tion permanente des cartes et a permis d’obtenir quatre vainqueurs différents en six manches de catégorie-reine, avec de la baston à tous les échelons. Barcia est King avec 3/2/1/4/2/3, Stewart deuxième avec 9/1/5/3/1/1 et Ferrandis troisième avec 1/5/8/6/4/2. On est loin de la monotonie de certaines éditions passées ! Les connaisseu­rs s’y retrouvent car en fin de compte, ce qui est durable, c’est l’intérêt sportif (sans délaisser le show bien sûr et cette année, il était de grande facture aussi).

L’édition 2019 a, au final, attiré plus de public que la précédente, ce qui est encouragea­nt. Paris La Défense Arena réunit autant de spectateur­s en deux jours que Bercy (du fait de sa capacité limitée) le faisait en trois. Ce public reste un mélange (indispensa­ble) de fans connaisseu­rs et de néophytes, lesquels sont toujours ébahis par le freestyle mais ne s’intéresser­ont aux courses que si celles-ci sont spectacula­ires et disputées. L’ambiance à Paris fait toujours l’étonnement et l’admiration des Américains, pour autant, on ne retrouvera pas le délire des cornes de brume, vuvuzelas et autres tronçonneu­ses, désormais i nterdites de stade ( y compris à Bercy). Raison de plus pour miser sur les courses !

« Le public, ébahi par le freestyle, ne s’intéresser­a aux courses que si celles-ci sont spectacula­ires et disputées… »

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