Leur sang est bleu!
Comme tous les ans, l’Enduropale du Touquet est l’un des principaux objectifs de Yamaha. Pour se préparer, les Bleus s’alignent bien évidemment sur l’intégralité du championnat de France des Sables sous la houlette de Jean-Claude Moussé, quadruple vainqueur sur la côte d’Opale. Nous vous proposons de plonger au coeur de leur aventure en mode inside.
Cette année, Yamaha aligne deux teams. Une équipe officielle composée de Milko Potisek, notre leader naturel, et de Todd Kellett, jeune pilote britannique que nous avons décidé de recruter pour cette campagne 2019/2020. Pour assurer une présence forte de Yamaha aux avantpostes, nous soutenons également la structure Bonneton 2 Roues qui a la charge de faire rouler Richard Fura et Maxime Sot. » Responsable sportif du tout- terrain chez YMF, JeanClaude Moussé est bien sûr très impliqué dans le programme sable des bleus. Tous les fans de la silice connaissent bien évidemment le palmarès de JCM dans la discipline : « Pour nous, il est important de créer un véritable esprit d’équipe chez Yamaha, même si au final, Le Touquet comme les courses du CFS restent des courses individuelles. Mais dans la préparation des épreuves, dans l’approche, à l’entraînement, je suis persuadé que cette approche du sport facilite la progression et l’émulation. Depuis début septembre, nous bossons ensemble, avec la même envie. Tout le monde tire dans le même sens avec un objectif de performances et de résultats. Même si le jour de la course, c’est la course, c’est important que l’ambiance générale du team soit bonne. » Tête de gondole des bleus, Milko Potisek s’impose naturellement comme le leader. De par son expérience et ses résultats passés, MP32 assume son statut avec sérénité. Dernier pilote à s’être imposé sur la plage du Touquet il y a deux ans, en bagarre l’an passé pour la gagne avant d’abandonner dans les dernières minutes sur problème mécanique, le Lion des Flandres n’a pas perdu une once de sa légendaire motivation.
Le Lion a faim…
À bientôt trente ans, il les fêtera le 27 décembre prochain, le Dunker
quois s’est remis en mode sable il y a déjà plusieurs mois après s’être offert une belle place de vice-champion de France Élite MX1 cette année. Pour Milko, le Championnat de France des Sables reste une priorité absolue avec en point d’orgue Le Touquet : « Quand tu as déjà gagné une fois là-bas, tu ne penses qu’à une seule chose, remporter l’épreuve une nouvelle fois. Le Touquet, c’est incomparable, c’est un feeling énorme. Tous les matins, je me lève avec un seul but, celui-là ! Pour y arriver, il faut s’investir et ne penser qu’à cela. Je pars pour ma troisième saison consécutive avec le sable comme principal objectif. Il y a Le Touquet, mais le classement du championnat est aussi très important. Pour les partenaires, ça compte un titre de champion de France. D’autant que le CFS est en plein développement et prend de l’ampleur médiatiquement. »
Sur le sujet team, équipe, MP32 est sur la même longueur d’onde que son team manager : « C’est bien pour moi d’avoir cette année un vrai teammate avec Todd Kellett. C’est la première fois que j’ai un coéquipier avec qui je peux m’entraîner et échanger sur la moto. Ça n’était pas le cas avant. On roule aussi de temps en temps tous les quatre avec Maxime et Richard, c’est bénéfique pour tout le monde. » Mûr, sûr de ses forces et du chemin à emprunter pour réussir, le jeune marié qui a convolé en justes noces il y a quelques semaines dégage une impression de sérénité. Au soir de Berck, premier round du championnat, il est resté très calme en dépit d’une finale pas aussi bien gérée que les deux manches de qualification : « Mon roulage n’était pas aussi bon, j’ai chuté, j’ai ensuite dû économiser un peu la moto car j’ai rencontré un petit souci. Une cinquième place, ce n’est pas ce que j’espérais, mais je prends de bons points. Ce n’est que le début. » Après avoir longuement débriefé avec toute son équipe, MP avait déjà le regard tourner vers Loon-Plage, deuxième étape du championnat, mais surtout première véritable course d’endurance de trois heures : « Berck, c’est un format particulier. Ce que j’aime moi, ce sont les courses longues. Je suis préparé pour cela, enchaîner les tours, gérer l’évolution du circuit et tous les paramètres qui entrent en ligne de compte. » À Loon, le Lion des Flandres s’est offert son premier podium de l’année après une superbe bataille de 2 h 30 avec Nathan Watson et Jeffrey Dewulf. Troisième sur le podium, Milko Potisek occupe cette même place au classement provisoire du championnat, dans le sillage de l’Anglais et du Belge, avant de filer à Magesq pour disputer le troisième round. Pour JCM, il f aut avant t out conserver le positif : « À Loon, Milko a fait une belle course
« Pour nous, l’esprit d’équipe est important cette année! » JCM
alors que je l’ai senti un peu moins bien qu’à Berck, moins présent. Mais au final, il termine dans la roue des deux premiers malgré deux erreurs dont une bonne chute. Monter sur le podium dans ces conditions, c’est de bon augure. On a aussi validé de nouveaux choix techniques, c’est important pour la suite. »
Welcome Todd !
Dans la reconstruction du team voulu par JCM, on trouve un jeune Anglais méconnu du grand public, Todd Kellett. Triple vainqueur de la Weston Beach Race sur ses terres britanniques en 2016/17/18, septième l’an passé du côté d’Hossegor, le jeune homme déboule avec beaucoup de fraîcheur et d’ambition. Très heureux d’avoir eu l’opportunité d’intégrer un team officiel, le rider british se montre enthousiaste : « Pour moi, c’est un grand pas en avant. J’étais pilote privé jusqu’à présent et là, je reçois le soutient total de Yamaha. Pour progresser, j’ai fait le choix de venir habiter en France, dans le Nord. Ça me permet de rouler souvent avec Milko, d’apprendre, de découvrir les pistes ici. C’est le meilleur moyen de progresser. » Pour Moussé, les débuts de sa recrue sont fidèles à ce qu’il imaginait : « Todd, c’est un pilote généreux, un attaquant. Il apporte un petit vent de fraîcheur. Il a très bien roulé lors de la course de préparation de Loon avant de confirmer à Berck en revenant chercher le top quatre. Il est costaud, ne lâche rien. Il va apprendre aux côtés de Milko et ses progrès sont déjà conséquents. » Cinquième à Loon, Kellet s’est montré sérieux et poursuit son apprentissage. Quatrième du provisoire après les deux premiers rounds, il est complètement dans ses objectifs sportifs. Chez les bleus, on compte également sur Richard Fura, de retour chez Yamaha dix ans après
un titre de champion de France Junior décroché au guidon d’une petite 125 YZ. Pour le Picard, ce retour aux sources est important : « Pour moi, c’est comme un nouveau départ. Même si je suis monté sur le podium du Touquet l’an passé, j’ai vécu une saison très compliquée à cause de mon épaule. En fin de saison, je me suis retrouvé à pied, sans grande opportunité. C’est là que Jean-Claude a décidé de me donner un coup de main en me proposant une place dans la seconde équipe Yamaha. Sans cela, je ne sais pas ce que j’aurais fait cette saison. J’ai repris l’entraînement il y a quelques mois après une nouvelle opération de l’épaule qui s’est très bien passée. C’est un chirurgien belge très compétent qui s’est occupé de moi et la confiance revient peu à peu. Je retrouve mes sensations et je sais que je vais monter en puissance au fil des épreuves. » Très bon dans les manches de qualifs à Berck en dépit de départs moyens, Richard est revenu chercher la dixième place en finale malgré des petites erreurs et un problème de lunettes. Une semaine plus tard, du côté de Loon, après une première partie de course délicate, il a mieux terminé pour s’offrir la septième place, position qu’il occupe également au provisoire avant Magesq. Quatrième du championnat de France des Sables 2018/19 derrière le trio Watson/Potisek/Dewulf, septième du Touquet, Maxime Sot est le coéquipier de Fura chez Yamaha Bonneton 2 Roues. Champenois comme JeanClaude Moussé, originaire de Troyes, il est également venu s’installer dans le Nord le temps du championnat : « Je roule Yam depuis un moment, faire partie de l’équipe cette année, c’est un gros plus. Ça me permet de rouler avec des garçons comme Milko et Richard qui ont une grosse expérience de la discipline. Pour moi c’est forcément bénéfique. Je sais que j’ai encore pas mal de points à travailler, je dois m’accrocher pour progresser. C’est le but, je souhaite me rapprocher des meilleurs. » Malheureusement blessé à la hanche quelques jours avant Berck, Sot s’est présenté amoindri au départ de la saison. Dix-huitième de la finale en serrant les dents, il s’est malheureusement de nouveau fait mal à Loon en chutant fort. Finalement touché au scaphoïde, cette blessure pourrait bien avoir de lourdes conséquences pour la suite de sa saison…
En route vers Le Touquet…
Cette année, l e championnat de France des Sables poursuit son développement puisque sept courses sont au calendrier. Les deux premières se sont disputées à Berck et Loon plage en octobre. Les suivantes se tiendront sur la nouvelle piste du Bud
Racing Training
Milko Potisek vise une seconde victoire au Touquet!
Camp de Magesq dans les Landes le 17 novembre puis à Saint-Léger-deBalson (08/12), Hossegor (15/12), Grayan (12/01) et enfin sur la côte d’Opale pour la finale du Touquet prévue le 2 février 2020. Le but ultime, c’est bien évidemment de remporter cette épreuve pour laquelle les bleus ont une affection toute particulière depuis toujours. Créé en 1975 par Thierry Sabine, c’est cinq ans plus tard que la course nordiste a vu la première victoire Yamaha signée Serge Bacou. Ensuite Jean-Paul Mingels (1981) et Leif Persson (1987) ont ajouté leurs noms au palmarès avant que ne débute la période Arnaud Demeester, recordman de victoires avec la bagatelle de sept victoires, la dernière remontant à la saison 2008. Les autres pilotes Yamaha ayant également fait briller la marque japonaise, vous les trouverez dans notre encadré « Touquet, les victoires Yam depuis 10 ans », sachant que JCM avait déjà gagné en 1999 en plein milieu de l’ère Demeester. Aujourd’hui, les plus grandes chances de succès repose sur les épaules de Milko Potisek, Nordiste 100 % pure souche, dont l’image est indissociable de sa 450 YZ-F préparée dans les ateliers de Guillaume Davion, le sorcier maison de la silice. Situé a une vingtaine de minutes de la piste de Loon-Plage, c’est chez Drag’on Tek qu’une grosse partie de la saison se joue. Pour cette nouvelle campagne 2019/2020, les quatre machines de Potisek, Kellett, Fura et Sot ont été développées par Guillaume Davion et son équipe. Selon Jean- Claude Moussé, Guillaume est le rouage essentiel de l’équipe : « Il fait partie de la famille Yamaha depuis une vingtaine d’années. Guillaume, c’est un gagnant, une vraie tête de mule qui ne cherche que la victoire. Sa réaction à l’arrivée de la course de Berck quand Maxime Renaux s’est imposé, ça résume bien l’état d’esprit du personnage ! Avec toute son équipe chez Drag’on, ils sont toujours à bloc, sans compter leurs heures. Sa qualité, c’est ça, Guillaume est un vrai passionné, un gros bosseur. Contrairement aux idées reçues, il ne faut pas croire que nous disposons d’un budget sans limite pour le programme sable, c’est loin d’être le cas. Le marché de la moto, tout le monde le connaît, ce n’est pas simple. La force de Davion, c’est de savoir optimiser au maximum les ressources que nous avons pour préparer des machines qui gagnent. On commence à bosser souvent sur des YZ-F de présérie qui arrivent au mois de mai, lorsque la moto évolue beaucoup d’une année sur l’autre. Mais le gros du boulot, ça débute en septembre, un mois et demi avant la première épreuve du CFS. À partir de ce moment- l à, c’est non- st op jusqu’au Touquet ! » Les bleus sont en campagne, bilan en février prochain !