MX Magazine

Chronique

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La chronique du mois…

Salut

à tous et bienvenue dans cette chronique spécial confinemen­t californie­n, j’espère que vous allez bien. Pour le sport en général et en particulie­r le monde de la moto, notre passion à tous, la période est inédite. C’est dommage, les hommes politiques prennent les décisions qu’ils veulent, nous sommes des marionnett­es, ce n’est pas nouveau. Du coup, par rapport au SX/MX, la situation en Europe est pire que celle aux USA. Sur le Vieux Continent, plus personne ne roule alors qu’ici, ce n’est pas le cas. Je le comprends très bien notamment vis-à-vis des blessures éventuelle­s, pros comme amateurs. De toute façon, toutes les pratiques sportives sont proscrites en ce moment, pas d’autre choix que de se plier aux décisions. Ici, les mesures sont draconienn­es dans certains états, beaucoup moins dans d’autres. Les infos à la TV montrent ce qu’elles v e ul e nt bi e n montrer. On voit toujours le pire, c’ est la mode des chaînes infos ces dernières années… En Californie, nous ne s o mmes p a s trop affectés par le Covid-19. Les pistes officielle­s sont f ermées, mais il reste des circuits privés et sauvages sur lesquels on peut rouler. Alors on peut dire, OK, c’est vraiment n’importe quoi, s’ils se blessent, qu’ils vont à l’hosto… Il faut savoir qu’ici, aux alentours de Los Angeles, vers Corona, il y a très peu de cas recensés. Les hôpitaux ne sont pas plus surchargés que d’habitude, il y a toujours des cancers, des accidents de la route, des gens malades. Les gros teams ont décidé de ne pas cautionner l’entraîneme­nt des pilotes, mais les riders Kawa Pro Circuit, Honda Geico ou Yamaha Star Racing roulent. Des gars comme Shimoda, McAdoo et Dylan font toujours un peu de moto. C’est quand même mieux de pouvoir poursuivre son activité, exercer son métier de pilote. Ils ne prennent pas trop de risques, j’ai pu le constater moi-même lors de quelques petits roulages avec mon pilote Xylian Ramella. Il y a un peu de retenue, sur une séance de training, il y a plein de choses à faire, des manières différente­s de travailler. On n’est pas obligé de rouler à bloc toute la journée en prenant de gros risques. En Europe, c’est pas du tout la même chose. Le confinemen­t est bien plus strict. En Floride, je sais que ça roule aussi pour des gars comme Roczen et Cianciarul­o, en attendant des jours meilleurs. L’ouverture de l’outdoor est pour le moment repoussée au 13 juin, même si rien n’est figé, bien évidemment, compte tenu de la propagatio­n du virus. Le plus gros problème en fait, ce ne sont pas les pilotes, les teams, les organisate­urs, mais bien évidemment le public. Quelles seront les mesures misent en place pour se protéger, pas se protéger, mettre des masques, pas de masques, nous sommes dans le flou. Voilà, ici l’activité moto n’est pas à l’arrêt complet. Pour ma part, je vais en profiter pour vous parler de mon parcours ici, c’est l’occasion. Je suis arrivé en 2011 avec Marvin Musquin. On venait de gagner deux titres de champion du monde MX2. Avec Marvin et son mécano de l’époque, Jon Primo, nous étions tout excités par ce nouveau challenge. L’idée de débuter aux US, c’était canon. Malheureus­ement, quelques jours avant de partir, Marvin s’est blessé au genou à Bercy. Il est revenu en outdoor et s’est très vite blessé au pouce en se prenant Barcia sur le guidon. Cette première année a vraiment été galère au final. Nous avons arrêté notre collaborat­ion et de mon côté, avec ma famille, nous avons pris la décision de rester aux USA. Le but, c’était de continuer à coacher, ce qui me passionne. Mais je peux vous garantir qu’étant non-Américain, ça n’a pas été simple de faire son trou. Pour prouver que l’on peut être compétent, ce n’est pas simple. Ici, il faut montrer patte blanche, surtout quand tu as un drapeau breton sur la tête et non la bannière étoilée. Et puis je me suis débrouillé, j’ai réussi à faire mon trou. J’ai commencé à bosser avec le Français Dimitri Rolando avant de trouver mon petit Japonais Jo Shimoda. Je suis resté cinq ans avec lui, il a progressé et roule en pro cette année pour la première fois avec une CRF Geico Honda. Ensuite, je me suis mis à travailler avec plusieurs pilotes américains. Avant le break, je bossais avec six riders US à l’entraîneme­nt. Pour un coach, c’est génial d’avoir une telle densité de pilotes. J’espère que la reprise va bien se passer, ils ont tous un programme physique à suivre. Certains habitent loin, dans le nord des États-Unis, dans l’Oregon, certains d’entre eux ont des pistes et peuvent rouler un peu. On bosse à distance, ce n’est pas facile, mais on peut s’adapter. Ici, j’ai l’impression que les Américains commencent malgré tout à comprendre qu’il faut faire gaffe, porter un masque pour faire ses courses si possible. Les distances aux caisses sont respectées. Je suis quand même surpris par cette période où le monde entier est obligé de rester devant sa télé depuis des semaines. Nous avons déjà vécu dans le passé des crises qui n’ont pour autant pas paralysé l’économie comme aujourd’hui. Ici, l’industrie moto tourne au ralenti, mais les concession­naires restent ouverts, pour la plupart. Quand on est passionné, ce n’est pas évident, on est tous un peu coincé en attendant une évolution. On ne sait pas trop, ici on parle de faire l’outdoor pendant l’été, la fin du supercross en septembre/octobre… On verra bien, mais ça sera quoiqu’il arrive un sacré micmac ! On devrait en savoir un peu plus dans les jours qui viennent. Voilà, j’espère que vous vous portez bien et que les nouvelles seront meilleures pour la prochaine chronique !

« Pour le MX, la situation est plus souple aux USA qu’elle ne l’est en Europe ! »

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En attendant la reprise, Ken Roczen continue à s’entraîner en Floride…
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