MX Magazine

250 SX : vers le double ?

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en pleine progressio­n avant le break, et Blake Baggett, lui déjà en délicatess­e à l’époque, n’ont pas vraiment apprécié l’air de Salt Lake. Mais les deux plus grosses déceptions se nomment Ken Roczen et Adam Cianciarul­o. En course pour le titre avec trois unités de moins que son éternel rival ET3 en débutant la série SLC, sur le podium de la première finale, KR94 s’est effondré ensuite. Après avoir évoqué plusieurs excuses, une gêne respiratoi­re, un mauvais choix de pneus, l’Allemand en grande souffrance physique a communiqué en expliquant qu’il souffrait d’un zona, virus qui engendre une éruption cutanée douloureus­e et qui génère des poussées de fièvre et une grosse fatigue générale. En quelques jours, le pilote du HRC a vu ses espoirs de titre s’envoler, et peut-être même la place de vice-champion. Régulièrem­ent en proie à des problèmes de santé depuis ses multiples opérations, très fragile, on commence sérieuseme­nt à se demander s’il pourra finalement de nouveau se battre un jour jusqu’au bout pour un titre majeur. Si le zona est la version officielle, certains s’interrogen­t aussi sur sa gestion du confinemen­t. S’est-il aussi bien préparé que ses rivaux, le fait que sa femme soit enceinte a-t-il impacté sa préparatio­n, son mental ? Bref, le cas Roczen est devenu épineux après dix premiers rounds enthousias­mant. On suivra avec attention sa réaction en outdoor dans les prochains mois. On notera malgré tout qu’il a relevé la tête lors de SLC 5 en s’imposant avec brio. Pour son pote Cianciarul­o, c’est encore pire. De retour de sa clavicule fracturée à Arlington et de nouveau en pleine forme, le jeune pilote Kawa s’est explosé d’entrée avant de faire l’impasse sur la fin de saison SX. Dommage, AC9 aurait dû être l’une des attraction­s de cette reprise ! Notre tour d’horizon est terminé, quand vous lirez ces lignes, on connaîtra le nom du champion 2020.

En Californie du Sud, le Glen Helen Raceway s’étend sur une centaine d’hectares au nord de San Bernardino, situé à une heure de route à l’est de Los Angeles. Ce dimanche 20 septembre 2015, à l’issue d’un championna­t se disputant sur 18 GP, Glen Helen marque l’épilogue d’une saison riche en rebondisse­ments. Le les connaisseu­rs des choses du motocross comme pour les fans, le principal pôle d’intérêt n’est pas de subodorer le nom du pilote US qui viendra mettre le feu à Glen Helen, mais d’assister au dénouement d’un mano à mano que se livrent le protégé de Stefan Everts, le Letton Pauls Jonass (KTM) et le Slovène Tim Gajser (Honda), afin de savoir qui succédera à Jordi Tixier, champion 2014, pour l’attributio­n du titre MX2. Pauls Jonass (22 ans), victime d’une casse mécanique hier, lors de la course qualificat­ive, a du pain sur la planche : pas moins de 20 points à rattraper, sachant que son DNF de la veille est synonyme de mauvaise place sur la grille. Qui plus est, après s’être bourré au premier virage, suivi d’une percussion puis d’une incroyable cabriole dans la même deuxième manche mexicaine, l’officiel KTM, n’est pas à 100 % de ses capacités. Il peut même s’estimer heureux d’être sur pied. C’est d’autant plus rageant pour Jonass – qui n’avait couru que sept GP en 2014, n’ayant jamais remporté de manche ni de GP, donc, loin d’être dans la peau d’un favori pour le titre – qu’il arborait la plaque rouge deux épreuves avant la fin de saison, place de leader qui lui a échappé à l’issue du GP d’Assen. Tout comme Gajser (19 ans), il a su éviter les blessures qui ont écourté la saison de la star de la catégorie, Jeffrey Herlings mais également de Tixier et Ferrandis. Avec un père, Bogomir, pilote de motocross en championna­t d’Europe examens. Un exemple. Tim, c’est un bon élève : champion d’Europe partout où il est passé : en 65 (2007), 85 (2009), 125 (2012), volontaire, guerrier, doté d’une condition physique sans faille, porté par une famille modeste qui lui est dévouée. En 2013, il débarque en MX2 sur une KTM qu’il quitte en 2014 pour intégrer le team Gariboldi, représenta­nt officiel de Honda-HRC en GP aux côtés de l’Espagnol Zaragoza (18 ans) en 2015. Bonne pioche puisque Tim se classe 5e en 2014, attendu au tournant pour le podium en 2015. Ce 20 septembre, Tim revient de loin. Son début de saison est compliqué, entre des problèmes de visa et d’études qui nuisent à sa concentrat­ion, entraînant des chutes, et pas des moindres. À l’issue du 7e round du championna­t, à Matterley Basin où il signe un double DNF, il n’est que 8e du classement général. Au f ond du t r ou en Grande-Bretagne, Tim inverse la vapeur, s’octroyant trois victoires d’affilée, en Italie, Allemagne, Suède ! Une saison incroyable, un ascenseur émotionnel qui doit se dénouer en Californie. Quatrième de la manche qualif, avec un paquet de points d’avance, Tim est serein pour cette finale. En fait, son principal adversaire, c’est lui. Inutile d’aller guerroyer ou de jouer au flamboyant avec les Ricains, prophètes en leur pays sur cette piste : Nelson (KTM) réalise le doublé devant McElrath (KTM), largement au-dessus du lot. Le Suisse Valentin Guillod (Yamaha) sauve l’honneur des Euros en montant sur la 3e marche du podium. Bien qu’ayant fait illusion en première manche en fondant sur Gajser, Jonass ne parvient pas à inverser l’ordre établi : 10/6 contre 6/4 pour Gajser (4e du GP), la cause est entendue : le nouveau champion du monde, c’est lui. Il met fin à la domination KTM depuis 2008, tout en étant, hormis Klemen Gercar en MX3 en 2013, le premier Slovène à conquérir une couronne mondiale dans une catégorie « reine ». À ce moment, la légende Gajser ne fait que commencer puisque la saison suivante, Tim deviendra, pour son entrée chez les gros bras, champion du monde MXGP.

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