MX Magazine

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L’oeil de dirt dictator…

L’actualité 2020 est chaotique, le tour d’horizon mondial ci-dessous le montre bien. Si l’on y trouve de quoi s’inquiéter, voire se révolter, il y a aussi de quoi se réjouir, voire s’enthousias­mer. C’est une année à nulle autre pareille mais pas pour autant une année perdue !

D’abord, il n’est pas inutile de revenir sur la façon, à mon avis magistrale, dont le promoteur Feld Motorsport­s a bouclé l’affaire du SX 2020. Les sept courses de Salt Lake City ont non seulement « fait le compte » (ce qui a permis à tout le monde, teams, pilotes et promoteur, de recevoir l’intégralit­é des contrats de sponsoring des partenaire­s et non un prorata comme cela aurait été le cas si le championna­t avait été tronqué), mais elles se sont avérées variées et souvent passionnan­tes. Les trois champions couronnés, Eli Tomac, Chase Sexton et évidemment Dylan Ferrandis étaient bien les plus forts. Il n’y a pas eu d’alerte sanitaire et l’on n’a déploré qu’une seule blessure sérieuse, celle d’Austin Forkner, rival malheureux de Dylan. Un bilan très positif pour une affaire qui se présentait tout de même assez mal !

Malheureus­ement, durant le marathon du SX et depuis qu’il s’est terminé, la situation sanitaire aux USA ne s’est pas améliorée comme elle a pu le faire chez nous et, de ce fait, le championna­t outdoor ne se présente pas sous les meilleurs auspices. Encore reportée d’un mois – donc à la mi-août – cette série n’a désormais plus guère de marge de manoeuvre du point de vue de son calendrier. Aucun team ne souhaite terminer après début octobre car la préparatio­n du SX pour janvier 2021 en serait trop réduite. Le promoteur, MX Sports, reconnaît que s’il arrivait à sauver au minimum six épreuves, il s’en contentera­it et douze manches suffiraien­t à couronner des champions crédibles… Mais contrairem­ent au SX, il ne peut s’appuyer sur des droits TV conséquent­s pour limiter la casse financière­ment, les promoteurs de chaque circuit dépendant en outre entièremen­t de la recette au guichet pour éponger leurs frais d’organisati­on. Autrement dit, la solution de faire plusieurs épreuves de suite sur le même circuit ne s’applique pas au

MX US. Si ce championna­t devait ne pas avoir lieu, ce serait une première historique et une bien mauvaise nouvelle pour toute l’industrie.

Pour ce qui est des GP, les promoteurs ou clubs organisate­urs bénéficien­t souvent de subvention­s des collectivi­tés locales ce qui, contrairem­ent donc à la situation du MX américain (mais conforméme­nt à celle du SX), permet d’envisager de faire disputer plusieurs épreuves d’affilée sur le même circuit. C’est en tout cas l’option retenue dans le dernier projet de calendrier du promoteur, Infront (qui a racheté Youthstrea­m). Trois GP en une semaine en Lettonie (Kegums), idem à Lommel, deux en Italie (Faenza), voilà qui permettrai­t, en un laps de temps limité, de rattraper en partie le temps perdu depuis Valkenswaa­rd.

Sans jouer les devins, on peut penser que le GP-Circus aura du mal à se déplacer loin de ses bases européenne­s et que si aux épreuves ci-dessus s’ajoutaient bel et bien quelques épreuves « sûres » comme Matterley Basin (qui remplace Ernée en guise de « GP/Nations ») et Trentino (on parle aussi d’une épreuve aux PaysBas, à Arnhem), le promoteur limiterait somme toute bien les dégâts et qu’à défaut de champions MX US nous aurions bien des champions du monde dignes de ce nom, après une campagne de GP chamboulée mais crédible. Wait and see.

Sur un plan franco-français, la mauvaise nouvelle est donc le retrait d’Ernée ( du f ait d’éventuelle­s contrainte­s sanitaires) qui a toutefois repris date pour des Nations en 2023. Le résultat des élections municipale­s, marquées par une poussée écologiste, n’est pas non plus à ranger du côté des satisfacti­ons. Ne nous leurrons pas : notre sport faisant partie des boucs émissaires permettant aux décideurs politiques de « verdir » à peu de frais l’image de leur gestion il sera, à l’avenir, globalemen­t de plus en plus difficile d’organiser dans notre pays. Les clubs ayant un enracineme­nt fort et/ou générant une activité économique localement importante auront des arguments à faire valoir mais organisate­urs, pratiquant­s et passionnés doivent plus que jamais se serrer les coudes !

Dans ce contexte, l’excellente nouvelle est que oui, la passion pour notre sport est toujours vive et, après l’éprouvante période du confinemen­t, elle fait preuve d’une dynamique inespérée. Comme un ressort d’amortisseu­r fortement comprimé, l’activité moto, tant chez les concession­naires que sur les circuits d’entraîneme­nt, rebondit au point non seulement de compenser le temps perdu mais, dans certains secteurs, de se retrouver au-dessus des prévisions d’avant-crise ! C’est lorsqu’on a été sevré et/ou qu’on a eu peur de perdre quelque chose qu’on aime que l’on prend pleine conscience de ce qu’elle représente pour nous… Si tout se passe comme prévu, dans quelques jours, le championna­t Élite débutera dans le cadre inédit du Bud Camp à Magesq. Suivront Castelnau-de-Levis et Rauville. Le SX Tour de Brienon aura lieu début septembre et, dans un paysage SX européen dévasté, le SX de Paris fait figure de « dernier des Mohicans » avec la ferme intention de perpétuer sa légendaire tradition à la mi-novembre… Oui, on aura encore l’occasion de vibrer en 2020 et il ne faudra pas s’en priver !

« Oui, on aura encore l’occasion de vibrer en 2020 et il ne faudra pas s’en priver ! »

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Feld a magistrale­ment géré la fin de saison SX malgré la crise du Covid-19.
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