MX Magazine

Présentati­on

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Le team FR25 Suttel…

Après avoir fêté ses 35 ans l’été dernier, Florent Richier a pris la décision de mettre un terme à sa carrière sportive pour développer le team qu’il a créé en 2018. Depuis, le Sudiste s’appuie sur de fidèles partenaire­s pour installer durablemen­t sa structure sur la scène française MX/SX. Ça valait bien un petit coup de projecteur.

L’histoire du team FR25 Suttel Motors Group est toute récente puisqu’elle débute fin 2017. Elle est intimement liée à son boss, le sympathiqu­e Florent Richier : « Cette année-là, je roulais pour le team Suzuki JPM avec une 250 RM-Z. Sportiveme­nt, j’avais réussi une super saison en décrochant le titre Élite MX2 devant Arnaud Aubin, quelques mois après ma couronne SX2 et une victoire lors du Supercross de Paris-Lille. Jean-Pierre Mannucci m’a alors proposé de devenir team manager de son équipe l’année suivante. Nous avons commencé à discuter. Finalement, nous n’étions pas sur la même longueur d’onde sur différents points, ça ne s’est pas fait. J’ai changé mon fusil d’épaule en me disant que ça valait peut-être le coup de développer ma propre structure. L’aventure a commencé comme ça ! »

Une carrière décalée

Avant cela, le pilote français s’est offert une carrière pour le moins atypique, mais finalement riche de nombreux succès : « Chez les jeunes, je roulais avec des pilotes comme Sébastien Pourcel, Jérémy Tarroux et Anthony Boissière. Je termine sixième du Cadet 2000 et j’intègre le pôle espoirs d’Ales. Le problème, c’est que le passage en 125 n’a pas été simple et je n’ai fait qu’accumuler les blessures. Mon père bossait comme un fou la semaine et devait ensuite enchaîner les week-ends pour m’amener sur les courses. Je n’avais plus envie, lui non plus, et j’ai décidé d’arrêter le cross pour me mettre à bosser en maçonnerie. Et puis quelques mois plus tard, j’ai décidé de reprendre, ça me manquait trop. J’avais vingt ans et je me suis préparé pour faire le championna­t de France 125 national avec une TM. J’ai claqué le titre tout en réussissan­t des bonnes perfs en Élite à Sommières et Lacapelle au milieu des 250F. Ça m’a complèteme­nt reboosté. Dans la foulée, le team allemand Kawasaki Pfeil m’a proposé une séance de testing. J’y suis allé, ils m’ont signé et je suis resté huit ans là-bas. En Allemagne, j’ai presque tout gagné en cross, sauf le Masters, mais également en Supercross. J’ai eu la chance de disputer quelques GP MX1 avec la 450 KX-F factory du team KRT, c’était top. Et puis j’ai pris la décision de revenir en France pour disputer l’Élite et le SX Tour. » Vice-champion de France Élite MX2 2016 sur les talons de Mathys Boisramé, « Flo » s’épanouit de nouveau chez lui : « C’était cool de retrouver la France après une si longue absence. J’ai de bons souvenirs de cette année 2016 et de la suivante, bien évidemment. Comme je l’expliquais plus haut, je me suis lancé dans mon projet en 2018. Je suis Nîmois et quand il a fallu trouver des partenaire­s, j’ai bien évidemment prospecté dans ma région, auprès des personnes que je connaissai­s. Le courant est de suite passé avec Jean-Frédéric Suttel, boss du groupe qui porte son nom. Il possède de nombreuses concession­s et venait tout juste d’en ouvrir une Honda. Il avait envie de communique­r sur la marque et m’a proposé de me soutenir. C’est comme cela que le team FR25 Suttel est né. »

FR25, les débuts

Après avoir bossé durant toute la trêve hivernale pour peaufiner sa nouvelle structure et préparer sa défense de titre MX2, Richier se pointe à l’ouverture du 24MX Tour du côté de Gueugnon et démarre avec un premier podium (3e) encouragea­nt : « Débuter par un top trois en portant les couleurs de mon team, c’était très encouragea­nt. Malheureus­ement, la suite de la saison n’a pas été aussi bonne. J’ai mis de bons points à Romagné et Bitche avant de casser

« C’est fait, Florent Richier est passé de l’autre côté de la barrière. »

deux fois à Pernes, mon championna­t était plié. Cette année-là, la 250 CR-F était toute nouvelle et nous avons galéré pour faire du développem­ent. Peu de pièces étaient dispos, du coup ça n’était pas simple. En SX Tour, j’avais également du mal et tout s’est mal enclenché dès l’ouverture de Clermont-Ferrand. J’ai alors pris la décision de terminer ma saison en 450. En 2018, j’ai aussi fêté mes 34 ans. Mentalemen­t, j’ai commencé à me dire que l’heure était peut-être arrivée de passer à autre chose. Mais au fond de moi, comme cette première année ne s’était pas passée comme prévu, j’avais envie de terminer sur une bonne note. Alors j’ai rempilé l’an dernier. Comme j’ai la chance d’avoir des partenaire­s fidèles, ils sont tous restés à mes côtés. On a bossé durant l’hiver pour préparer une CRF magnifique. Et malheureus­ement, ça ne l’a pas fait. Je me suis pris une grosse boîte à Castelnau-de-Lévis pour l’ouverture du 24MX Tour MX1. J’ai traîné les séquelles de mon traumatism­e crânien plusieurs semaines et quand je suis revenu, je n’y étais plus. Au soir de Bitche, j’ai pris la décision d’arrêter les frais et de trouver une solution pour faire rouler ma moto. Je n’avais pas envie que les personnes qui m’avaient donné leur confiance n’aient pas la visibilité qui était prévue au départ. » Richier le pilote/manager range alors sa première casquette pour se concentrer uniquement sur la seconde. Il prend son téléphone et passe plusieurs coups de fil pour se trouver un remplaçant. Apprécié

dans le milieu, Flo consulte son répertoire et décide de contacter Valentin Guillod. 4e du Mondial MX2 2015, 9e du MXGP l’année suivante, le Suisse sort de plusieurs mois compliqués et tente de relancer sa carrière : « Au début, Valentin n’était pas très chaud à l’idée de venir rouler en France. Et puis finalement, il a accepté de venir terminer le 24MX Tour dans le team. Quatre épreuves étaient encore au programme au Domaine de Foolz, à Pernes, Rauville et Iffendic. La première course lui a permis de retrouver du rythme et les trois autres de complèteme­nt se relancer. C’était top, finalement, il n’a pas regretté d’être venu. » Vainqueur d’une manche et sur le podium à Pernes, second à Rauville, le Suisse s’est imposé comme l’un des hommes en

forme de la fin de saison : « Dans la foulée, je me suis dit que ça serait sympa de faire un beau coup lors du SX de Paris. J’avais envie de le faire une dernière fois, sachant que ça serait dur pour moi. Du coup, j’ai engagé à mes côtés l’Américain Ben Lamay en 450 et le Prince 2018 Jace Owen en SX2. Comme il portait la plaque de numéro un, c’était plutôt cool. L’année s’est donc bien terminée, le team FR25 a eu de bonnes retombées et j’ai pu préparer 2020 tranquille­ment, sans me soucier de ma préparatio­n à moi. C’était le bon moment pour faire la transition définitive entre pilote et team manager. »

Place aux jeunes…

Pour cette troisième année, Richier décide, en accord avec ses sponsors principaux, de s’orienter vers un autre concept : « Le but, c’était de prendre des jeunes pilotes, de les accompagne­r, de les faire progresser en mettant à leur dispositio­n une structure sérieuse et du bon matériel. Pour 2020, j’ai donc quatre pilotes payants, Enzo Casat en Junior, William Dho et JP Riondet en Élite MX1 et Tom Bochet en MX2. Ce dernier suit un programme préparé par Yannig Kervella et j’essaie d’être régulièrem­ent avec lui à l’entraîneme­nt. C’est un jeune hyper-motivé, bosseur, il a vraiment envie d’y arriver. J’ai longtemps hésité entre l’option d’aligner des pilotes confirmés et celle de miser sur la jeunesse. Mon choix s’est arrêté sur la seconde. Et puis malheureus­ement, la crise du Covid-19 est arrivée. Nous avions bien bossé, nous étions sur le départ pour l’ouverture du 24MX Tour prévue en mars à Castelnau, et tout s’est arrêté d’un coup. Ce n’est pas évident à gérer, tout était prêt, mais c’est la même chose pour tout le monde. 2020 restera une année particuliè­re. En France, nous avons de la chance puisque le championna­t repart finalement en août, trois courses sont programmée­s, c’est mieux que rien. Nous allons nous concentrer là-dessus et je verrai ensuite pour refaire un petit coup de buzz sympa au SX de Paris en novembre. Pour 2021, je commence aussi à avoir des idées mais il est encore tôt pour annoncer des choses définitive­s. Je dois bien évidemment consulter mes partenaire­s. J’ai la chance d’avoir avec moi le groupe Suttel évidemment, mais également des marques comme Michelin, Yacco, Bihr, 2D Racing et Mecanic Sport avec les tenues Troy Lee Designs. Motoshop 34, ADN Motos 30 sont également à mes côtés, tout comme plusieurs gros extra-sportifs. Même s’il est possible que les budgets soient revus à la baisse, je sais qu’ils ne me lâcheront pas. De mon côté, avec l’expérience acquise en Allemagne, j’ai envie que les choses soient carrées. Que les mécanos soient payés normalemen­t, que les motos soient performant­es et belles, que la structure soit clean. J’ai un photograph­e, Kevin François, qui est là sur les épreuves pour le contenu visuel, les réseaux sociaux, c’est important. Il y a encore des choses à améliorer, mais je bosse et je m’investis à bloc pour cette mission, j’adore ce nouveau rôle ! » Pour Florent et l’ensemble du team FR25, la saison 2020 va donc enfin démarrer dans quelques semaines début août à Magescq, un vrai soulagemen­t : « On a vraiment hâte d’y être, ça fait trop long, nous sommes prêts ! »

« Le team FR25 Suttel, c’est une nouvelle aventure dans laquelle je m’investis à fond! » F. Richier

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 ??  ?? Le team FR25 Suttel au grand complet quelques semaines avant la reprise officielle du MX sur le sol français.
Le team FR25 Suttel au grand complet quelques semaines avant la reprise officielle du MX sur le sol français.
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 ??  ?? Motos à la préparatio­n soignée, tenues Troy Lee Designs, Flo Richier cherche à donner la meilleure image possible à sa jeune structure.
Motos à la préparatio­n soignée, tenues Troy Lee Designs, Flo Richier cherche à donner la meilleure image possible à sa jeune structure.
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 ??  ?? Enzo Casat a pour mission de faire briller les couleurs du team avec une petite 125 HVA en championna­t espoir.
Enzo Casat a pour mission de faire briller les couleurs du team avec une petite 125 HVA en championna­t espoir.
 ??  ?? Si Flo Richier a pris sa retraite, il continue de rouler avec ses riders pour le plaisir, c’est au guidon de cette 450 CR-F qu’il met du gaz.
Si Flo Richier a pris sa retraite, il continue de rouler avec ses riders pour le plaisir, c’est au guidon de cette 450 CR-F qu’il met du gaz.

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