MX Magazine

À toute vitesse

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Vice-champion de France espoir l’an dernier derrière Prugnières, Maxime Grau incarne la nouvelle génération du cross français. Engagé cette saison en 125 Junior en France comme en Europe, le jeune pilote KTM Tech 32 compte bien poursuivre sa progressio­n et prouver qu’il a un bel avenir devant lui, rencontre.

Vice-champion Espoir en 2019, cinquième de l’Europe et sixième du Mondial, tu as rangé ta KTM 85 cm3 au garage dans la foulée pour préparer ton arrivée en Junior. Es-tu satisfait de tes performanc­es chez les jeunes ?

« Très content, j’ai commencé à me faire remarquer avec ma Yam 2B et puis je suis passé sur une HVA en 2018. Cette année-là, j’ai eu de gros problèmes familiaux, je n’ai pas beaucoup roulé, mais j’ai quand même montré de belles choses. Et puis l’an passé, j’ai commencé mon aventure chez KTM Tech 32 avec l’aide de l’Autriche et de Diego Clément. J’ai bien progressé et les résultats étaient là. Du coup oui, je suis satisfait. »

Comment se sont passés tes premiers tours de roues avec la 125, tu as rapidement trouvé tes marques ?

« J’ai eu 14 ans en début d’année, je pouvais repartir en Espoir mais avec mon coach Anthony Boissière, on a pris la décision de monter direct en 125. Depuis toujours, j’adore rouler avec des cylindrées plus élevées. Quand j’étais en 85, je prenais parfois la 450 d’Anthony et je me régalais. La 125, ce n’est pas nouveau pour moi, je roule depuis longtemps avec, du coup la transition s’est bien passée. »

Tu travailles justement avec Anthony Boissière depuis plusieurs saisons, comment vous organisezv­ous ?

« Toto m’entraîne depuis 2017. Pour passer un cap cette année, j’ai décidé de quitter la maison familiale de la région de Lyon pour venir m’installer chez lui dans le Sud. C’est bien plus pratique pour les entraîneme­nts moto, le sport, le vélo. J’ai passé un super hiver qui m’a permis de progresser. »

Sans lui, tu penses que tu n’aurais pas progressé aussi vite ? Aujourd’hui, avoir un coach c’est primordial ?

« C’est hyper important un coach. La semaine, il est là pour te pousser, t’encourager, te soutenir pour avancer. Quand tu es seul, c’est plus dur de se pousser dans ses retranchem­ents à l’entraîneme­nt. Et puis le jour des courses, pour la préparatio­n des manches, l’analyse des traces, ça change tout d’avoir une personne compétente avec toi. C’est évident que seul, je n’aurais pas progressé aussi vite. »

Tu roules pour le team KTM Tech 32, comment ça se passe avec eux ?

« Super bien depuis l’an dernier, il y a une top ambiance dans l’équipe. Tout le monde est à fond derrière moi pour me fournir du bon matériel. J’ai un mécano qui s’occupe de mes motos la semaine, qui vient à l’entraîneme­nt, c’est nickel. En plus, ma 125 Katé est vraiment performant­e, on a pu le voir à l’Europe où j’ai pris des départs canon. »

Pendant l’hiver, tu as roulé avec Florian Miot qui était ton teammate

avant de changer de team. Il a gagné le Junior 2019, comment tu te situais par rapport à lui ?

« Forcément au début, il était devant moi, c’est normal. Mais je me suis accroché, c’est comme cela que l’on passe des paliers. Avoir Flo avec moi, c’était un gros plus. Et puis au fur et à mesure, je me suis rapproché de lui. À la fin de l’hiver, nous étions même très proches. Comme nous faisions tout ensemble, la moto, le vélo, la course à pied, ça nous a bien aidés tous les deux. »

Pour ta première course à Matterley Basin en EMX125 (8/8), tu as prouvé que tu avais la vitesse pour jouer les premiers rôles, tu t’attendais à cela ?

« Honnêtemen­t, pas du tout, d’autant que mes premières courses de préparatio­n à Lacapelle et en Italie ne s’étaient pas bien passées. Pour cette première de l’Europe, je suis arrivé relax, détendu et j’ai réussi à rouler comme je sais le faire, en prenant du plaisir. Et finalement, ça a bien fonctionné. J’ai passé un cap et gagné en confiance. »

Quelles sont tes ambitions pour cette année ?

« Pour l’EMX125, c’est une année de découverte, je n’ai pas de but précis hormis de prendre de l’expérience et de progresser. J’aborde vraiment 2020 comme ça. Si j’arrive à rouler en course comme je sais le faire, il n’y a pas de raison que ça ne marche pas.

Dans tous les cas, personne ne me met la pression. »

Et après, tu as déjà des idées ? Les GP, les USA, le cross, le supercross, tu as des préférence­s ?

« Oui, bien sûr. J’aimerais progresser en 125, passer en EMX2 puis en Mondial dans la foulée. Et puis à 23 ans, plutôt que de monter en MXGP, plutôt partir aux USA pour faire du SX. Si je devais avoir un plan de carrière idéal, ça serait celui-ci. Le Supercross, je pratique depuis l’âge de sept ans, j’adore ça. Je m’entraîne régulièrem­ent encore aujourd’hui. Il n’y a rien de mieux pour la technique.

« J’ai plutôt bien digéré mon passage en 125, j’adore cette cylindrée !»

Marvin Musquin en est un bel exemple, lui aussi a débuté hyper tôt. »

Pendant la longue période de break, comment tu t’es organisé, tu as bien vécu ce confinemen­t ?

« Je suis rentré à la maison et j’ai suivi les programmes physiques préparés par Anthony. Tout s’est bien passé, même si c’était un peu long. Ensuite, je suis redescendu dans le Sud pour reprendre le training moto. »

Ton père est proche de toi, mais il semble assez détaché de la moto…

« C’est vrai, mon papa n’est pas sur mon dos à me pousser, m’engueuler sans arrêt, à me mettre la pression. Il veut avant tout que je prenne du plaisir quand je roule à moto. Ça me va très bien comme ça, nous avons une très bonne relation, nous sommes proches. »

La saison a enfin redémarré à Magescq, quel sentiment tu avais ce jour-là, stressé, relax, heureux de retrouver l’ambiance des courses, concentré ?

« J’étais trop content, les entraîneme­nts c’est bien, mais rien ne remplace l’adrénaline de la course, la petite pression avant les départs. Ça m’a trop manqué pendant ces longs mois de break. »

Selon toi, quelles sont tes principale­s qualités et quels sont tes défauts à travailler ?

« J’ai une bonne capacité à écouter les conseils et ensuite à les mettre en pratique sur la piste. Dans l’ensemble, je suis plutôt un pilote technique je pense. En revanche, j’ai des lacunes dans le sable, c’est un point sur lequel je dois bosser et m’améliorer dans le futur. »

L’an dernier, Xavier Cazal et Saad Soulimani sortaient tous les deux du championna­t espoir et sont montés sur le podium final du Junior directemen­t, tu penses pouvoir faire la même chose ?

« Bien sûr, le but c’est de gagner des manches, de monter le plus souvent possible sur le podium, je me suis préparé pour ça. Je veux rouler devant et prouver que je peux jouer les premiers rôles pour mes débuts en 125. »

« En EMX125, je suis là pour apprendre, mais j’espère jouer la gagne en Junior. »

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 ??  ?? Maxime Grau est prêt pour affronter sa première saison en 125.
Maxime Grau est prêt pour affronter sa première saison en 125.
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Si sa première épreuve du Junior ne s’est pas passée aussi bien que prévu, Maxime reste confiant pour la suite.
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MG359 a prouvé lors de l’ouverture de l’EMX125 que la vitesse était déjà là !
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Maxime travaille avec Anthony Boissière depuis 2017, les deux hommes sont sur la même longueur d’onde.
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