MX Magazine

INTERVIEW TOM VIALLE

- TOM VIALLE

Un an après ses débuts en Mondial MX2, Tom Vialle s’est offert son premier titre mondial à l’issue d’une saison maîtrisée de bout en bout. Quatrième Français champion du monde dans la catégorie, le jeune officiel KTM Red Bull ne cesse d’impression­ner. Quelques heures après son sacre, il s’est confié en exclusivit­é dans MX Mag en revenant sur une année incroyable.

Dès sa deuxième saison en GP, Tom Vialle a décroché le Graal en devenant champion du monde MX2 ! Quatorzièm­e tricolore à décrocher un titre mondial, Tom a réalisé son rêve de gamin après avoir saisi à deux mains la chance que lui a offert le team KTM Red Bull. Tout juste 48 heures après avoir célébré son titre, Tom s’est livré à MX Magazine pour une interview XXL !

Tom, 48 heures après ce titre comment te sens-tu ? « On va dire que j’ai atterri ! Il faut vraiment savourer ce moment car cela n’arrive pas souvent dans une vie ! Sur le coup, j’ai réalisé mais pas vraiment. En fait, c’est jeudi matin quand je me suis réveillé et que j’ai vu tous ces messages sur mon téléphone que j’ai vraiment réalisé. »

Champion du monde, c’était un rêve de gamin ?

« Depuis que je suis petit en fait ! J’ai toujours regardé les GP à la télévision et j’en rêvais. Maintenant, c’est fait ! »

Ce fut difficile ?

« Oui, quand même. Il y a eu beaucoup de doutes et d’incertitud­e, comme tout le monde je pense. On ne sait pas toujours où l’on va, si l’on est bien ou pas, comment on se situe vis-à-vis des adversaire­s. Je repense à tous ces entraîneme­nts, ces courses où l’on est allé avec mon père depuis que je suis tout petit. Tout cela a été récompensé. »

Revenons sur tes premières années ?

« Quand on est petit, on ne pense pas trop au résultat, on est plus là pour s’amuser. Enfin, c’était comme ça pour moi jusqu’au 85. Bien sûr que je répondais toujours oui quand on me demandait si je voulais être champion du monde, mais je pensais surtout à m’amuser quand j’ai commencé. On a 12, 13 ans, en fait, c’est quand on passe en 250 qu’on réalise tout cela, que la pression commence à se faire sentir. »

Avec ton père, vous avez fait un choix atypique en passant du 85 à la 250. Ce ne fut pas compliqué ?

« C’est surtout mon père qui a pris la décision ! En fait, devant passer en 125, j’ai roulé deux semaines avec un 125 et un jour à l’entraîneme­nt, j’ai essayé une 250 Suzuki. J’ai vraiment aimé le moteur, le couple, et en descendant, j’en ai parlé avec papa. On a réfléchi pendant une, deux semaines et l’on a pris la décision de passer en 250 alors que j’avais 14 ans. Au niveau du budget, c’était moins onéreux aussi de rouler en 250, et c’est en Europe 250 qu’on peut se faire remarquer des usines, pas en 125. Si je compare mon début de carrière avec celui de Brian (Moreau) à qui je me suis souvent confronté depuis l’époque du 65, quand il est arrivé en 250, moi j’avais déjà deux saisons dans cette catégorie et j’étais plus à l’aise que lui. En 2018, on a fait toute la saison européenne, j’ai fait des podiums en Espagne, Bulgarie et Pays-Bas et l’on s’est rendu compte que ce choix n’était pas mauvais ! »

Ce choix était d’autant moins mauvais que c’est là que KTM va te repérer ?

« C’est vrai que je suis rentré chez eux après une seule saison complète en Europe, c’est assez inhabituel. On a eu un premier contact après la finale de l’Europe à Assen où j’ai fait une manche deuxième et troisième de l’épreuve dans le sable. Je m’étais bien préparé à Loon-Plage avec Arnaud Demeester, on avait beaucoup bossé et faire un podium à Assen fut top ! Le soir même, on a eu un échange avec Diego Clément (Husqvarna) car je n’avais rien en vue pour 2019. Il m’a demandé de passer au camion KTM en fin de journée et on a eu un échange avec Robert Jonass. On savait que Pauls Jonass partait et qu’il y avait une place dans le team. On a échangé pendant cinq minutes avec Robert qui nous a promis un coup de main pour 2019 quoiqu’il arrive. C’était un soulagemen­t. On savait qu’on aurait du matériel pour la saison suivante, et ils m’ont mis sur leur short list qui comprenait trois noms avec Wilson Todd et Brian Moreau. Une anecdote, le soir même vers 23 heures, mon père a reçu un coup de fil de Pit Beirer qui lui a demandé quel âge j’avais et si j’allais toujours à l’école. En fait, je prenais des cours par correspond­ance avec un professeur qui venait tous les matins à l’école, donc oui, j’étais encore scolarisé. On a attendu quelques semaines sans avoir trop de nouvelles, jusqu’à ce qu’ils nous demandent de monter à Lommel pour faire des tests avec Joël Smets. J’ai roulé une journée sur le dur, une journée dans le sable, et c’est après le MX des Nations qu’on a eu la réponse positive. »

Dans les conditions imposées par KTM, il fallait aller vivre à Lommel ?

« Bien sûr. Et il était spécifié que ma famille devait venir aussi. Ils ne voulaient pas que j’y aille seul. Mes parents ont tout de suite accepté. Nous sommes partis assez vite. Ce fut un gros changement, surtout pour maman qui a dû arrêter de travailler et pour mon frère Nathan qui a dû

« Le dernier tour fut compliqué. J’avais froid, j’avais les larmes qui me venaient… »

quitter l’école pour prendre des cours par correspond­ance. »

Tu as été surpris de découvrir les méthodes de travail quand tu es arrivé chez KTM ?

« Oui, bien sûr. J’ai commencé le 1er novembre 2018 et je pensais qu’on allait rouler tous les jours à moto. En fait, Joël m’a annoncé qu’on n’allait rouler qu’une fois par semaine, tous les vendredis, et à Lommel. Je me suis dit que ce n’était pas beaucoup puisque cela faisait seulement quatre jours de moto par mois, sur une moto que je ne connaissai­s pas ! C’était surprenant, mais on a compensé par beaucoup de physique. Jusque-là, je faisais un peu de sport mais pas trop. Mon père m’avait toujours dit de ne pas trop m’entraîner tant que je n’étais pas en GP. C’est là qu’il faut travailler deux fois plus ! Le premier hiver en Belgique fut donc assez dur puisque je me suis beaucoup entraîné pour combler le retard pris et me remettre à niveau. Pendant cinq semaines, on a bossé dans le froid en Belgique avant de descendre mi-décembre à Red Sand en Espagne. Là, on a roulé beaucoup plus souvent, dans de bonnes conditions, pour préparer la saison 2019. »

Tu n’es pas trop épuisé car finalement, depuis début 2018, tu n’as quasiment pas arrêté de rouler ?

« En fait, après Assen 2018, je suis resté quasiment deux mois sans faire de moto car on ne savait pas encore de quoi 2019 serait fait. Mon père craignait aussi que je me blesse durant cette période, et il voulait surtout que je sois prêt si l’usine me demandait de venir rouler. Du coup, quand je suis arrivé chez KTM, je manquais un peu de roulage et d’entrée, on m’a mis sur une moto usine avec des fourches de 52 qui te permettent des sauts de fou. Mon premier roulage s’est fait dans le sable à Veldhoven et c’est vraiment à Red Sand que j’ai découvert la moto. Après la saison 2019, j’ai coupé un mois dont deux semaines sans faire de sport avant de reprendre l’entraîneme­nt. »

Qu’est-ce qui a été le plus important dans ton ascension ? Le team, la moto, Joël Smets ?

« La moto m’a aidé, mais ce fut vraiment très difficile. Au début en Espagne, je ne pouvais pas enchaîner deux jours de roulage. Après une journée de moto, j’avais les mains en sang parce que la fourche était très rigide. Je suis passé d’une fourche de 48 assez souple pour rouler dans la terre à cette moto d’usine avec un cadre assez rigide, une grosse fourche, des suspension­s plus dures… Je guidonnais souvent, je ne pouvais plus tenir le guidon après une journée tellement j’avais mal aux mains. Le premier hiver fut donc difficile. On a mis beaucoup de temps à trouver des réglages de suspension­s me convenant. Pour le reste, pas de soucis, le team a tellement d’expérience qu’à chaque fois qu’on me faisait tester sur la terre ou dans le sable, on ne se posait pas de questions, ça marchait de suite. Avec Jorge, on a un peu le même style de pilotage et je me suis inspiré de ses choix dans certains domaines, ce qui m’a aidé. Par contre, les suspension­s c’est différent. Ce qui convient à l’un ne va pas forcément à l’autre. On a donc fait beaucoup de testing avec WP. Par exemple, je n’ai jamais pu rouler avec les settings de Pauls Jonass ! Du côté de Jorge, je n’ai pas pu avoir trop d’infos sur ses suspension­s, c’est vachement secret et De Carli ne donne rien. Il y a eu des GP où j’ai beaucoup souffert à cause des suspension­s, j’avais mal aux bras et c’est lors du GP d’Allemagne 2019 que tout s’est déclenché. Je pars se

cond de la course qualificat­ive et je finis neuvième, impossible de tenir la moto. Papa s’est un peu énervé, il m’a dit d’aller voir Wilfried de chez WP pour faire une fourche beaucoup plus souple. Mon père a voulu rester en retrait, c’est moi qui leur en ai parlé et après une réunion avec Dirk Gruebel et Joël, ils ont changé les ressorts pour la course. Je fais le meilleur tour en course, je fais deux du GP et depuis, je n’ai plus eu de soucis de suspension­s. Ce fut un tournant de ma carrière je pense car après, j’ai enchaîné les bons résultats. »

Tu nous as parlé de la moto, du team, mais pas encore de Joël ?

« Cela fait exactement deux ans qu’on travaille ensemble. L’hiver 2018-2019, on a quasiment passé tous les jours ensemble. Le premier mois on se retrouvait tous les jours à la salle de sport, à la piscine, à faire du vélo, il était tout le temps là. On a fait une première saison où il m’a beaucoup appris. Fin 2019, il me connaissai­t vraiment bien. On a bien dégrossi et l’hiver dernier, on a pu encore mieux travailler pour aborder la saison 2020 dans les meilleures conditions. Joël fait un super travail, il me met en confiance et à chaque fois qu’il te dit quelque chose, c’est qu’il a longuement réfléchi avant. Il ne se trompe jamais. Ceci dit, ce ne fut pas simple pour lui cette saison Covid, entre le fait qu’on n’ait pas de courses pendant plusieurs mois et qu’ensuite on enchaîne trois courses par semaine. Il n’avait aucune expérience de cela, comme tout le monde, et il a vraiment géré au top. »

Est-ce que vous avez fait évoluer votre méthode de travail entre le premier triple GP (Lettonie) et les autres ?

« Non, pas vraiment. En Lettonie, on a bien dégrossi, on a un peu adapté notre programme avant le triple GP suivant à Faenza et puis rien n’a changé mis à part cette semaine du fait que le mercredi j’ai décroché le titre. Sinon, on a fait toujours pareil, sauf quand la météo était mauvaise pour éviter de tomber malade. J’ai eu la chance d’être toujours à 100 % sur tous ces triples GP. »

Le fait que Jeffrey se soit blessé a-t-il changé quelque chose ? Joël était sans doute plus disponible pour toi ?

« Non, pas spécialeme­nt. Joël n’est pas toujours avec Jeffrey quand celui-ci s’entraîne. Bien sûr il se tient en permanence au courant de ce qu’il se passe. On s’entraîne parfois ensemble mais pas si souvent car Jeffrey habite à 1 h 30 de Lommel. On ne se retrouve que de temps en temps sur les mêmes circuits. Jeffrey a beaucoup d’expérience, il sait ce qu’il fait alors que moi, j’ai encore besoin de Joël à mes côtés. La blessure de Jeffrey n’a rien changé en fait pour moi. »

Tu as aussi moins besoin de rouler que Jeffrey qui roule énormément à l’entraîneme­nt ?

« Entre les triples GP, moi, je roule une fois, le vendredi. Jeffrey est allé rouler en Lettonie le mardi, la veille du deuxième des trois GP parce qu’il n’était pas content du premier GP. Ça peut arriver. Moi j e faisais des manches tous les vendredis, y compris à Lommel où nous étions peu à rouler ce jour-là. »

Joël, on le voit souvent rigoler. En fait, il est comment ?

« Ce n’est pas quelqu’un qui s’énerve, il est vachement posé et il essaye toujours d’analyser et de comprendre ce qui se passe. J’aime bien cette méthode. Je n’aimerais pas qu’on me crie dessus quand ça ne va pas ! Je n’ai jamais eu d’entraîneur avant d’entrer chez KTM, je ne connais pas d’autre méthode mais celle de Joël me convient parfaiteme­nt. »

Ton père est toujours derrière toi mais il a su s’effacer et se faire discret ?

« Papa s’entend bien avec Joël. Dès le début, le courant est bien passé entre eux. Ils ont beaucoup parlé, ce qui est important car Joël a appris à me connaître avant qu’on travaille vraiment ensemble. Ce fut très positif ! »

Quel rôle joue ton frère Nathan dans tout cela ?

« Nathan, il est toujours avec moi, il adore la moto même s’il ne fait pas de courses. Il roule à l’entraîneme­nt, il est là en permanence avec mes parents et observe les traces, les miennes comme celles de mes principaux rivaux. Cette année, il a tout le temps regardé ce que faisait Jago, et comme Joël filme sans cesse, j’ai beaucoup de retours. Nathan m’aide énormément, il est fort pour voir quantité de choses, parfois des détails mais c’est important. »

« En 2022, je veux monter en MXGP, que je sois champion ou pas… »

La famille te suit sur toutes les courses. C’est important pour toi ?

« Oui, bien sûr. Je suis encore jeune, ce n’est que ma deuxième année de GP ! »

En Angleterre, Jago gagne le premier GP mais tu ne t’es pas inquiété ?

« Non, d’autant que je lui ai un peu offert la victoire ! J’étais bien installé en tête de la première manche quand j’ai calé, et j’ai perdu beaucoup de temps à repartir. Je gagne la seconde manche. Le résultat de la journée n’était pas celui espéré mais ce n’était pas trop mal non plus. »

Le confinemen­t, ce fut un vrai problème ?

« Oui. Ce fut difficile, on ne pouvait rien faire et j’ai eu peur de tout perdre, le physique comme la moto. Heureuseme­nt, tout le monde était bloqué, mais quand même, ça m’a perturbé d’autant que je venais de prendre la plaque rouge à Valkenswaa­rd. »

Dès qu’on a repris en Lettonie, tu as été tout de suite dans le coup ?

« Encore une fois, on a fait les choses bien avec Joël en allant participer à deux courses en République Tchèque avant ce GP. Une course sur le dur et une autre dans le sable. Cela s’est super bien passé et l’on peut dire qu’on avait très bien préparé la reprise. »

Tout au long de la saison, tu m’as dit ne jamais penser au championna­t mais prendre les courses les unes après les autres. Ce fut encore le cas avant le dernier GP d’Arco ?

« Oui, j’ai essayé de ne pas penser au championna­t, même si on m’en parlait, notamment dans les interviews. Pour moi, le principal est de prendre du plaisir sur la moto, de profiter de chaque moment d’un week-end de GP. Quand j’arrive sur le circuit et que je vais au team, j’apprécie toujours autant de voir ma moto… Toute cette approche m’aide beaucoup. Cette saison, j’ai pris du plaisir sur tous les circuits et ça m’aide à évacuer toute éventuelle pression. »

Mercredi au second GP d’Arco, tu as été pénalisé aux essais (NDR : la FIM lui a ôté son meilleur temps de la séance pour s’être “arrêté” en bord de piste), mais on a l’impression que cette pénalité t’a surmotivé pour prendre un départ de rêve en première manche ?

« Quand j’ai vu que j’étais dernier sur la feuille des temps, je ne me suis pas inquiété, je me suis dit qu’il y avait une erreur. Peu après, mon frère m’en parle, je lui dis pareil, c’est une erreur. Dix, quinze minutes plus tard, ma mère m’en parle, je lui répète que ce doit être une erreur. Après, Dirk est allé voir la direction de course et là, on lui a dit que j’avais posé un pied par terre à la sortie de la pit lane et qu’ils m’avaient pénalisé en m’ôtant mon meilleur tour chrono. En fait, quand je suis sorti de la pit lane, un groupe de pilotes qui faisaient un tour chrono est arrivé et je n’ai pas voulu couper leur trajectoir­e, donc j’ai dû poser le pied une seconde pour ne pas être déséquilib­ré puisque j’ai préféré les laisser passer. Le problème, c’est que dans cette séance, j’ai fait mon temps dès le premier tour, si bien que je suis resté dix minutes dans la pit lane et j’ai juste refait trois tours en fin de séance pour voir comment la piste avait évolué, sans chercher à faire un temps. La leçon que j’en tire, c’est que désormais, je ferai au moins deux tours rapides aux essais. J’étais frustré de cette décision, mais cela m’a bien énervé ! »

C’est quoi un Tom énervé ?

« Je suis resté calme parce que je savais que j’allais bien partir, mais intérieure­ment, je bouillais. Quand je suis arrivé sur la grille cinq minutes avant le tour de reconnaiss­ance, j’ai regardé où j’étais et là je me suis dit, “ouah ça fait quand même loin” et j’ai dit à Joël que si je pars dans les cinq, ce sera bien. En fait, en arrivant au premier virage à droite, je vois Jago qui referme un peu vers moi, et là j’ai dit “non mon gars” et j’ai remis un coup de gaz. On s’est touché, je l’ai vu filer tout droit, puis j’ai compris un peu plus tard qu’il était cinq ou six. J’ai alors forcé le rythme pour prendre de l’avance afin qu’il ne puisse pas me rattraper une fois qu’il serait second, et en fait, j’ai tenu ce rythme durant toute la manche, sans savoir qu’il était tombé. On ne m’a jamais donné sa position, je n’ai jamais voulu savoir où il en était de la saison. J’ai toujours demandé à mon mécanicien de m’indiquer seulement les secondes d’écart avec le pilote me précédant ou me suivant et le temps de course restant. Pour en revenir à cette première manche, j’ai juste vu que c’était Beaton qui était deux et Thibault (Benistant) trois, on le voyait de loin avec sa tenue jaune ! »

À quel moment as-tu su que tu étais champion ?

« Au premier tour, je me suis dit que si je restais devant, j’étais champion, quelle que soit la place de Jago. Je voulais être champion dès cette première manche. Je me suis dit que c’était la course de ma vie ! Je me suis dit aussi que ce serait compliqué de faire un aussi bon départ en seconde manche, qu’il fallait accrocher le titre ici, dès cette manche. Quand on m’a panneauté cinq tours, j’avais onze secondes d’avance. Je savais que sur un terrain comme celui-ci, il est impossible de reprendre un tel écart, sauf erreur de ma part bien sûr. Le dernier tour fut très compliqué, j’avais froid, j’avais les larmes qui me venaient… »

Vingt-et-un holeshots cette année, sacré record !

« J’en avais fait une petite dizaine l’an passé. Ça doit me faire une trentaine de plaques de holeshot à la maison ! Ça et les plaques rouges, j’aime ! »

Bon, revenons à ces départs, tu as toujours été bon, même en 2017 avec une Husqvarna de série ?

« Depuis que je suis petit, je pars toujours bien, même en 85. Avec la 250 stock, je suis souvent parti devant. En Russie où le départ est en montée, je vire deux. Même le silencieux était d’origine ! J’ai toujours eu le bon feeling et là c’est sûr qu’avec une moto comme la KTM, c’est encore plus facile. Même si je me loupe un peu parfois, la moto compense. Et quand je ne fais pas la moindre erreur, cela peut faire de sacrés holeshots ! »

Venons-en au plan de carrière de Tom. L’an prochain, tu remets bien sûr ton titre en jeu ?

« J’ai encore un an de contrat avec KTM, on va se battre pour garder ce titre MX2. Après, je veux monter en MXGP, que je sois champion ou pas. Je ne veux pas rester trop longtemps en MX2 par rapport à plein de choses. Je ne veux pas perdre trop de temps vis-à-vis de Jorge (Prado) qui en 2022 attaquera sa troisième saison en 450. On a déjà évoqué le sujet avec KTM, on doit en reparler cet hiver et j’aimerais signer un contrat avant que la saison prochaine ne reprenne. »

Tu n’as pas envie d’aller aux ÉtatsUnis ?

« On y a beaucoup pensé. Aller aux US est un rêve mais il y a énormément de paramètres qui entrent en ligne de compte. Au niveau du roulage, je ne suis pas inquiet, que ce soit en MX ou en SX, c’est plus au niveau de la vie là-bas que c’est différent. À 99 % je vais rester en Europe, passer en MXGP comme je l’ai dit. »

Tu fais souvent allusion à Jorge. C’est ta référence ?

« J’essaye de ne pas trop me polariser sur mes adversaire­s, mais il faut reconnaîtr­e que Jorge roule très bien. L’an passé, je me suis battu avec lui en fin d’année, je vois ce qu’il fait en MXGP et je sais qu’il faut de l’expérience pour bien rouler dans cette catégorie. On l’a encore vu avec lui qui a gagné des courses mais qui s’est aussi blessé. L’an prochain, il sera au top, aucun doute. »

Tu as déjà roulé en 450 ?

« Non, jamais. Ce sera pour cet hiver. »

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ?? Fin de la première manche de l’avant-dernier GP à Arco. Le staff du team KTM et les proches de Tom peuvent exulter. Quelle saison !
Fin de la première manche de l’avant-dernier GP à Arco. Le staff du team KTM et les proches de Tom peuvent exulter. Quelle saison !
 ??  ?? Que de chemin parcouru depuis 2015 lorsque Tom évoluait en 85. Le voilà désormais dans la roue de Joël Smets, « le coach parfait » selon lui.
Que de chemin parcouru depuis 2015 lorsque Tom évoluait en 85. Le voilà désormais dans la roue de Joël Smets, « le coach parfait » selon lui.
 ??  ??
 ??  ?? Tom a toujours été un redoutable « starter », réalisant de nombreux holeshots même lorsqu’il roulait sur une moto quasi standard. Avec une Katé d’usine, les résultats sont spectacula­ires.
Tom a toujours été un redoutable « starter », réalisant de nombreux holeshots même lorsqu’il roulait sur une moto quasi standard. Avec une Katé d’usine, les résultats sont spectacula­ires.
 ??  ?? Une victoire et la fête a pu commencer sous l’auvent KTM, après avoir reçu les félicitati­ons d’un autre champion, Heinz Kinigadner, le personnage le plus influent dans l’entreprise autrichien­ne.
Une victoire et la fête a pu commencer sous l’auvent KTM, après avoir reçu les félicitati­ons d’un autre champion, Heinz Kinigadner, le personnage le plus influent dans l’entreprise autrichien­ne.
 ??  ??
 ??  ?? Un départ de l’exter, un coup de gaz rageur pour repousser Jago Geerts et Tom Vialle s’est envolé vers son premier titre mondial.
Un départ de l’exter, un coup de gaz rageur pour repousser Jago Geerts et Tom Vialle s’est envolé vers son premier titre mondial.
 ??  ?? La suite de la carrière de Tom Vialle n’est pas floue, contrairem­ent à ce cliché. Elle s’accélère. Tom veut monter en MXGP dès 2022…
La suite de la carrière de Tom Vialle n’est pas floue, contrairem­ent à ce cliché. Elle s’accélère. Tom veut monter en MXGP dès 2022…
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France