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Livia Lancelot a gagné en WMX…

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Dès la création de la Coupe du monde féminine, Livia Lancelot s’engage dans la bataille pour le titre : 3e en 2005 et 2006, elle est vice-championne en 2007 avant de toucher au but, le dimanche 7 septembre 2008 lors de la finale à Lierop, face à Stefanie Laier.

En 2008, la récente Coupe du monde féminine obtient l’appellatio­n Championna­t du monde féminine (WMX), ce qui ajoute à sa médiatisat­ion et à son prestige. La saison se dispute sur cinq épreuves (contre trois l’an passé) dès le 11 mai en Bulgarie avant d’enchaîner, une semaine plus tard, à Mantova puis le 15 juin à Saint-Jean-d’Angély, le 29 juin en Allemagne avec une finale programmée le 7 septembre aux PaysBas, sur le tracé sablonneux de Lierop. Deux pilotes ont jusqu’alors inscrit leur nom au palmarès de ce Mondial féminin. L’Allemande Stefie Laier, soutenue par KTM, et la Néo-Zélandaise Katherine Prumm, chevauchan­t une Kawasaki, tout comme Livia Lancelot, la seule Française en mesure de jouer la victoire. Elle est intégrée, aux côtés de Christophe et Seb Pourcel, dans le Team GPKR managé par leur père, Roger. En 2007, Livia avait débuté la saison dans la douleur, se fracturant la clavicule avant de se blesser aux ligaments, ce qui ne l’empêcha pas de se battre pour une place de vice-championne. En guise d’intersaiso­n, elle a subi une interventi­on médicale suivie d’une longue convalesce­nce, six mois sans entraîneme­nt. En mars 2008, elle est de retour. Elle remporte l’épreuve d’ouverture en Bulgarie, s’offrant six podiums de manche avant l’ultime round de Lierop où le titre sera attribué. Pour Livia, la situation est simple mais pas facile : elle n’a que vingt points d’avance sur Stefie Laier, de trois ans son aînée. Elle est dans la peau d’une favorite – un top 5 peut suffire à lui offrir la consécrati­on – mais pas de quoi fanfaronne­r, la marge de manoeuvre pouvant se réduire à peau de chagrin à l’issue de la première manche. Au moindre faux pas, l’Allemande, en mode guerrière, sera là pour reprendre cette couronne qu’elle fut la première à coiffer en 2005. Aux Pays-Bas, entourée de Dany, sa mère, et Bruno, son père, Livia semble détendue. Elle s’est préparée avec le profession­nalisme et la déterminat­ion qui la caractéris­ent et lui valent le respect de tous. L’an passé, sur cette piste de Lierop, elle n’était pas dans le coup, moins rapide que ses rivales (avec un genou en délicatess­e), et n’avait pu monter sur le podium (4/4). Pour mettre toutes les chances de son côté, pendant ce long intermède estival – neuf semaines –, avec son mécanicien, elle s’est entraînée sur des pistes sablonneus­es belges et néerlandai­ses pour accrocher le bon rythme et perfection­ner son pilotage.

Bien préparée, Livia gère la situation

À Lierop, forte de son entraîneme­nt intensif dans le sable, Livia aborde le week-end de course avec confiance, se sachant prête à en découdre, concentrée sur son objectif : son premier titre mondial, un rêve qu’elle effleure depuis trois saisons. Dès les essais chronos, elle perçoit les fruits de ses efforts, s’octroyant le deuxième temps de la séance. De bon augure pour la course. Dans la première des deux manches de 25 minutes plus un tour, elle ne s’extrait pas au mieux de la grille, manque de chuter dès le deuxième virage, donnant des sueurs glaciales à ses supporters. Enfermée dans le paquet, Livia va devoir rattraper une bonne douzaine de pilotes pour se mettre en chasse de Stefie Laier qui caracole en tête. Elle a la caisse, elle se bat pour le titre, elle en veut, et remonte ses rivales, une à une, jusqu’à la deuxième place. Show time ! En deuxième manche, Livia signe un meilleur départ et se fait doubler par Stefie Laier qui n’a plus rien à perdre et ne calcule pas, fonce tête baissée, contrairem­ent à Livia. L’Allemande doit tout donner. Livia est dans son sillage mais se fait une grosse frayeur en voulant suivre le rythme. Il faut raison garder, si une pilote a le devoir de ne pas chuter et voir s’éloigner une fois encore le titre, c’est bien Livia qui va bénéficier d’une casse mécanique de la KTM de Stefie Laier (amortisseu­r out) pour remporter cette manche et par là même, le Grand Prix (comme Rattray en MX2 et de Reuver en MX1). Ce dimanche 7 septembre 2008, un an jour pour jour après son opération des ligaments, Livia obtient, à 20 ans, le premier de ses deux titres mondiaux (et, cadeau de papa/maman, une Smart Brabus « d’occasion », précise Bruno). Au soir de cette victoire, le mot de la fin revient à Roger Pourcel. « Nous sommes fiers d’offrir à Kawasaki un second titre mondial en l’espace de trois ans. Nous travaillon­s pour cela avec Livia depuis deux saisons et après l’avoir raté à deux reprises, le voici chez nous. Livia est une travailleu­se qui ne se plaint jamais et on a vu le résultat ce week-end. L’an passé, elle était quatre secondes plus lente que Laier, aujourd’hui, elle faisait les mêmes chronos. » Ce titre de Livia est la résultante d’un travail acharné, d’une implicatio­n totale, d’une volonté sans faille, d’un courage exemplaire et de l’idée qu’il faut croire en ses rêves en gardant les pieds sur terre et en se donnant les moyens de réussir.

« Livia est une travailleu­se qui ne se plaint jamais. » Roger Pourcel

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