MX Magazine

l’oeil de yannig kervella

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Entraîneur de Jo Shimoda, teammate de Lawrence depuis fin 2018, Yannig Kervella connaît très bien l’Australien. Notre chroniqueu­r mensuel nous dresse le portrait d’un pilote en qui il croit beaucoup.

Le potentiel : « J’aurais tendance à dire que pour ce garçon, c’est du lourd à ce niveau-là. Il sait à peu près tout faire sur une moto. Pour moi, il a du talent. Contrairem­ent à mon pote David Vuillemin, je considère que ça existe, il a du feeling. En termes de pilotage, son frère Hunter lui a montré la route. Sur le papier et compte tenu de tout cela, il a tout pour devenir un futur très grand. Techniquem­ent, il roule très souvent debout, se positionne quasiment constammen­t dans l’axe de sa moto. Ce type d’attitude, ça me parle puisque je bosse depuis des années dans ce sens-là avec les pilotes que j’entraîne. C’est ma tasse de thé. Avec Jo Shimoda dont je m’occupe, on travaille dans cette optique aussi. »

Ses points forts : « Sa technique, son feeling et sa déterminat­ion. En début d’année en SX, quand il était proche de gagner A2, il a fait des petites erreurs, Dylan est remonté, l’a doublé et au lieu de se dire qu’il pouvait terminer second et de signer son premier podium, il en a voulu encore plus et s’est retrouvé par terre avec une clavicule cassée. Ce môme de lâche rien. C’est un excès de jeunesse, mais ça prouve le mental. Il ne baisse jamais les bras. Jett a de la confiance, c’est ce qui manque un peu à Shimoda. »

Ses points faibles : « Ils sont peu nombreux, mais présents quand même. Je pense que Jett à un ego à la hauteur de son pilotage et de son potentiel. Il a tendance à se montrer arrogant comme le sont régulièrem­ent les gamins de 17 ans. C’est sûrement un peu de famille, dans le team Geico, on sentait par exemple que son père avait beaucoup d’assurance. Jett est comme lui. Il faut se méfier de cela, rester dans certaines circonstan­ces à 98 % au lieu de se mettre à 102, c’est parfois plus intelligen­t. Je pense aussi qu’il n’a pas la meilleure moto. La 250 CRF est bien évidemment compétitiv­e, avec un très bon châssis, mais il en manque dans le moteur. Du coup, il faut compenser un peu. »

L’entourage : « Son entourage proche se compose de son frère et son père, sa maman reste très discrète. Aujourd’hui, il est passé devant son frère. Le père a bien bossé en s’inspirant des meilleurs pour les faire progresser. »

Le caractère : « Il a un caractère de petit con, c’est normal compte tenu de son âge. Tu as 17 ans, tu es pilote d’usine, tu commences à rouler devant, à gagner des courses aux US. Il a du tempéramen­t, mais c’est aussi un garçon sensible. Quand son frère s’est déboîté l’épaule à Pala pour la millième fois sans tomber, il s’est mis à pleurer pendant dix minutes. On sent qu’ils sont proches. »

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