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«On joue notre vie en piste»

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Sa saison est historique et restera historique car il est le premier Français à réaliser un doublé supercross/ outdoor en 250. Maintenant, Dylan Ferrandis s’apprête à faire ses débuts dans la cour des grands face aux meilleurs pilotes de la discipline. Malgré une blessure à la main, sa motivation est au sommet.

Dylan, en 2019, tu avais émis le souhait de passer rapidement en 450. Finalement, rempiler pour une saison en 250 n’était pas une si mauvaise idée ! « Oui, bien sûr ! Déjà, j’avais un contrat de deux ans avec Yamaha Star Racing donc contractue­llement, j’avais l’obligation de terminer l’année avec eux l’an dernier. J’ai fait la demande pour passer en 450, ils n’étaient pas contre, mais il s’est posé rapidement un problème de guidon. Chez Yamaha, ils avaient déjà Barcia et Plessinger. Il n’était pas possible d’avoir un troisième pilote. Sur le long terme, il était préférable d’acquérir plus d’expérience en 250, notamment défendre mon titre avec la plaque de numéro 1 et tenter d’aller chercher l’outdoor aussi. Je l’ai fait et je ne le regrette absolument pas. Cette expérience de rouler avec le numéro un était énorme et va m’aider en 450. »

Quel championna­t t’a apporté le plus de satisfacti­on cette année ?

« Forcément le supercross. Ce n’était pas gagné d’avance même si j’étais en bonne position. Austin Forkner est un adversaire coriace, on ne peut pas le dénigrer, c’est un super pilote, fort physiqueme­nt et techniquem­ent. J’ai commis des petites erreurs à Salt Lake City et il est revenu au championna­t. On s’est retrouvé à la finale où je passe pour la première fois de ma vie en LCQ. J’avais toujours redouté de passer par là et donc j’avais une énorme pression. Le terrain était très compliqué. Cette course a été le moment où j’ai ressenti le plus de pression de toute ma carrière. Il a fallu gérer ça. Ce qui me marque, c’est le soulagemen­t d’être titré alors qu’en 2019, c’était davantage une surprise. »

Pour la première fois de ta carrière, tu étais en position de défendre un titre, c’était plus de pression ?

« C’était confortabl­e, ça ne me gênait pas plus que ça. Arrivé à la première course, j’étais confiant. Ce qui était pénible en fait, c’était de perdre la plaque rouge en terminant deuxième à Anaheim 1. J’ai mis quelques courses à la récupérer et c’était très frustrant. Avoir le numéro 1 et ne pas être en tête du championna­t, c’était un peu la honte ! Ça m’a énervé, mais aussi donné envie de la retrouver, un mal pour un bien. Mais voilà, pas de pression supplément­aire ! Gagner des finales avec la plaque avec ce numéro, voir les photos d’arrivée, c’est ce dont j’ai toujours rêvé. Je les regarde encore aujourd’hui ! »

Avec le recul, comment as-tu vécu le déchaîneme­nt du public américain ?

« Je n’étais pas du tout impacté, j’en rigolais même. Je savais que ça allait arriver un jour ou l’autre même. Tous les pilotes français qui ont gagné sont passés par là et je m’y étais préparé. Je ne suis pas trop réseaux sociaux. C’était limite cool, car le team ne voulait plus que j’aille aux séances de dédicaces. Ça demande du temps et de l’énergie avant les courses, je n’avais plus à le faire donc ça m’arrangeait. Je pense que ça a plus touché mon entourage qui recevait des messages violents sur les réseaux sociaux. »

As-tu reçu des soutiens du milieu de l’industrie ?

« Oui, j’en ai reçu énormément même, que ce soit des mécanos, des managers ou des responsabl­es des marques. Ils me disaient : “ne les écoute pas, les gens qui te huent ne savent pas ce que c’est qu’être sportif de haut niveau”. J’ai reçu beaucoup de soutien à ce niveau-là, c’est clair. »

Après Pichon et Pourcel, tu es le troisième pilote à remporter deux titres US de Supercross en 250. Les records sont une motivation pour toi ?

« Non pas trop, je dirais plus que c’est une fierté. Faire partie de ce clan de Français qui ont réussi, c’est incroyable. C’est eux que je regardais quand j’étais gamin. Je voulais faire la même chose et aujourd’hui, atteindre ce niveau, c’est une grosse satisfacti­on personnell­e et sportive. »

Tu arrives à mesurer l’impact de tes succès en France ?

« Non, pas du tout. Je pense même que je suis un peu en dehors de la réalité. Ici, on est dans une bulle avec Nastasia, on n’a pas la télé, on regarde très peu les réseaux sociaux, je ne lis pas la presse. Je ne suis pas du tout conscient de l’impact que ça peut avoir. Quand j’étais petit, je voyais des pilotes comme Pichon, DV, Pourcel ou même Musquin, j’étais fan à 100 % ! j’étais en extase devant eux. Au final, je suis à leur place, mais comme je ne vois personne et encore moins en France, je ne réalise pas du tout. Je sais que j’ai atteint mes objectifs, je me suis mis dans une sécurité financière et c’est tout ce que je vois. J’ai juste un peu réalisé l’année dernière au Supercross de Paris où c’était difficile de passer inaperçu, mais c’est vrai que depuis, j’ai deux titres en plus. »

Comment expliques-tu ces difficulté­s à réussir tes départs en outdoor alors que tes coéquipier­s partaient tout le temps devant ?

« Tout simplement parce que j’ai réglé ma moto de façon à aller le plus vite possible sur n’importe quelle piste. Ça s’est vu sur les premières épreuves où j’étais au-dessus. On a négligé un peu la partie départ. J’entends par là, la traction et le jump de la grille. Mes coéquipier­s ont tendance à rouler avec des motos très agressives, efficaces au départ, mais pas faciles à conduire. Au début, je pensais pouvoir faire abstractio­n de ça, mais quand on a vu que c’était compliqué, on est passé sur une moto plus adaptée aux départs. Ça a payé en fin d’année, mais j’ai gagné avec moins d’écart. C’est l’unique raison. »

Saoulé qu’on ne te parle que de tes départs ?

« Non, pas vraiment parce que mon entourage n’en parlait que rarement, ce sont plus les réseaux sociaux. On a vite compris quel était le problème, mais je me suis un peu entêté à avoir une moto agréable en piste et moins performant­e au départ. Je pensais pouvoir gérer ça tout seul. Pourtant, même en étant le plus rapide, quand tu pars 15, c’est plus compliqué. »

Penses-tu que le titre outdoor s’est joué avant tout au mental ou à la technique en piste avec Jeremy Martin ?

« Je pense que j’étais quand même meilleur sur pas mal d’aspects. Le problème est qu’à Red Bud je me mets une grosse boîte et je me blesse à l’épaule. Ça a été un peu le tournant de la saison puisque Jeremy Martin est revenu. Je roulais avec la douleur et cette chute a mis un peu de suspens dans ma saison. Avant ça, j’étais vraiment facile, j’étais plus fort et j’avais déjà un peu d’avance au championna­t. Sans cette erreur, le titre se serait même décidé avant Pala. Une fois que j’ai récupéré de mon épaule, j’ai de nouveau gagné des courses et creusé l’écart. »

À quel moment as-tu su que ton avenir était assuré en 450 ?

« Vers février 2020, on a commencé à discuter de contrat. Il y avait une place chez Yamaha. J’ai refusé la première offre de leur part car elle ne

« Nastasia et DV me traitent de gamin car je fais toujours le con et les mêmes blagues de bébé pour faire rire… »

me convenait pas. Elle était avec l’ancienne équipe Yamaha Factory, mais je n’aimais pas leur façon de travailler. De là, j’ai commencé à parler avec les autres teams pour voir les offres disponible­s. Au final, on a pu mettre un deal en place avec Monster qui a été très impliqué afin de donner le team factory à Star Racing. Ils m’ont ensuite proposé un nouveau contrat comme je voulais avec cette équipe que je connais. J’ai donc signé au début de l’outdoor sans hésiter car c’était de très bonnes conditions pour débuter en 450. »

Les chances de te voir sur une autre marque en 450 étaient avérées ?

« Oui, bien sûr, j’étais en discussion avec pas mal d’équipes avant la crise sanitaire. Ensuite, avec ce qu’on connaît, quelques portes se sont fermées. À la fin, ça s’est vraiment joué entre Yamaha et Gas Gas. J’étais ouvert, j’ai écouté et je voulais connaître ma valeur. Au final, quand Yamaha a entendu que Gas Gas m’avait fait une offre, ils ont vraiment poussé pour me signer en acceptant toutes mes conditions. Ça aurait été une erreur de ne pas poursuivre avec eux. C’est un très bon choix de carrière à l’heure actuelle. »

On négocie mieux un contrat en état titré trois fois sachant que la première saison en 450 est rarement la plus rémunératr­ice en termes de salaire ?

« Forcément, ça aide et surtout ça fait quatre ans que je suis chez Yamaha. Ils me voient tous les jours à l’entraîneme­nt. Ils savent que je mets tout en oeuvre pour gagner et ils ont vu que ça fonctionna­it. Ils ont confiance en moi, c’est réciproque. Cette relation fait qu’ils ont pris des risques en me donnant ce que je veux. »

Quel est le gros du travail désormais sur la 450 cet hiver ?

« Le team a beaucoup dégrossi la moto en fin d’outdoor et lorsque j’étais en vacances. Ils ont fait rouler d’autres pilotes pour comprendre ce qui allait et ce qui n’allait pas. Lors de la reprise, la moto était de suite au top. Ça suffisait largement pour aller vite et bien s’entraîner. Elle n’avait rien à voir avec la Yamaha factory de cette année. En fait, c’est une 250 Star Racing avec un moteur de 450. Il n’y a rien d’extraordin­aire dessus, c’est que du simple et efficace. J’ai passé les premières semaines à l’apprendre, à m’adapter. Comme c’est nouveau pour tout le monde, il faut appréhende­r la moto. Ensuite on a commencé fin novembre les tests suspension­s. Le but est de trouver la meilleure balance pour se sentir à la fois rapide et consistant. Je trouve que mon pilotage 250 est plus adapté à la catégorie 450 que l’inverse. Je pense que je suis encore un peu trop agressif, il faut que j’adapte ce côté-là. »

Ta collaborat­ion avec David Vuillemin restera la même en 2021 ?

« Oui, je pense. Il n’y a pas de soucis de ce côté- l à. La saison 450 va être longue et c’est plus ça qui l’embête. Ne pas être chez l ui t ous l es week-ends. On va voir et s’adapter, mais la collaborat­ion se passe super bien. C’est lui qui fait mes programmes moto et physique tous l es jours. Il vient à mes entraîneme­nts. Notre vision du supercross et du motocross est axée sur la

technique. On essaie de progresser à ce niveau-là en faisant des choses différente­s. Il faut faire des manches forcément, mais on essaie avant tout d’être le plus rapide et le plus efficace sur un tour en travaillan­t des détails. C’est ça qu’on étudie le plus. Limite quand j’ai des manches à faire, il ne vient pas forcément car c’est la partie la plus facile. »

Voir les bons résultats de Cianciarul­o et Sexton, ça te rassure ?

« Oui, c’est clair, quand je vois ça, ça me donne encore plus envie de m’entraîner dur. Je les ai battus l’année dernière et je sais que si je m’entraîne correcteme­nt, je peux faire quelque chose de bien. Maintenant, on a vu que la première année en 450 est très difficile. Comme tous les rookies, Adam a fait des erreurs et c’est ça qui sera difficile à éviter. Si je peux avoir leur niveau, ça sera pas mal pour une première année en 450. »

L’objectif caché pour ta première saison complète en 450, c’est quoi ?

« Honnêtemen­t, je n’ai pas d’objectif et je n’ai pas envie de me prendre la tête avec ça. Tout est nouveau pour moi, je vais être le seul vrai rookie. J’ai un contrat de deux ans avec Yamaha. Je pense que si je devais jouer un titre ou un podium, ce serait en 2022. Pour l’année prochaine, l’objectif est de faire comme ma première année aux États-Unis. La première course, j’ai fait 6e, la deuxième 4e, un abandon puis 4e et enfin un podium à Daytona. J’avais progressé à chaque sortie, je veux faire la même chose. Si à la première course je fais 8e, ça me conviendra très bien et mon but sera de gagner des places à chaque course. Bien sûr, on s’aligne tous derrière la grille pour gagner mais il faut être réaliste. Je ne veux pas me prendre la tête sur les premières épreuves pour discuter objectifs vers la cinquième ou sixième épreuve. »

Cette blessure à la main va-t-elle changer tes plans ?

« Oui, forcément, une blessure est toujours un contretemp­s. Je vais manquer cruellemen­t de roulage pour la première épreuve mais c’est comme ça… Ce sont des choses qui font partie du sport et on y passe tous. Je vais devoir faire avec. La saison est longue. »

Que s’est-il passé ?

« En fait, je roulais sur un terrain de supercross public. Dans un enchaîneme­nt triple-triple-triple le dernier appel était très cassant et dangereux. Je testais des amortisseu­rs ce jour-là. Je me suis peut-être fait surprendre par la nouvelle réaction de l’amortisseu­r justement. C’est une erreur 100 % de ma faute. »

Tu seras aussi agressif en piste que tu l’étais en 250 pour tes premières courses en 450 ?

« C’est difficile à dire. Je n’ai jamais eu pour but de l’être cette année, mais quand tu joues une finale en SX US, que ce soit en 250 ou en 450, il y a énormément d’enjeux et d’adrénaline. Parfois on joue notre vie en piste. Oui, je n’ai jamais eu l’objectif de faire tomber Craig, mais on ne maîtrise pas tout parfois en supercross. C’est sûr que je n’ai pas envie de commencer à me faire des ennemis l’année prochaine, mais on voit que ça fait partie du sport. En revanche, les finales sont très longues en 450. Physiqueme­nt c’est très dur et il faut gérer cet aspect-là. Être agressif demande de l’énergie et je pense qu’il y a un peu plus de gestion. »

C’est quoi justement la difficulté de rouler devant en 450. Est-ce la moto, la longueur des manches ou les pilotes d’expérience ?

« C’est un peu tout ça en fait. Il y a plein de pilotes qui ont déjà gagné des finales, la durée de la manche est longue, il faut gérer la moto et le terrain qui se dégrade. Mais je pense que le plus dur est de gérer la pression extérieure quand tu es en tête d’une finale. C’est aussi ce que j’ai ressenti en 250. Il y a tellement d’enjeux que c’est dur à gérer. Tu n’as tellement pas envie de faire d’erreurs ou de te rater que parfois tu cogites un peu trop et tu deviens moins performant. C’est un peu mon point faible, j’ai tendance à trop gérer alors qu’il faut rouler à bloc jusqu’au drapeau à damier. »

Y a-t-il un pilote qui t’impression­ne ou que tu redoutes ?

« Forcément, le top 6 m’impression­ne et je le redoute. Eli Tomac est un monstre, Webb est très agressif, Barcia fait un peu peur sur la piste. Le plateau est tellement relevé qu’il y a du monde qui fait peur, oui ! »

« Je suis déjà heureux d’avoir un compatriot­e en 450 à mes côtés. Deux Français dans la catégorie, c’est beau… »

On a vu plusieurs pilotes français champions en 250. Qu’est-ce qui fera que Ferrandis va réussir en 450 ?

« Je ne sais même pas si moi-même je suis persuadé d’y arriver un jour (rire !). Mon implicatio­n à 100 % dans la réussite est mon meilleur atout. Ça pourrait peut-être me permettre d’y arriver mais il ne faut pas se voiler la face. C’est le championna­t le plus difficile au monde et le niveau est tellement relevé. J’espère que ma volonté de réussir peut m’aider, même si je pense que tous les Français l’ont eue avant moi. C’est un objectif, mais c’est le rêve d’une vie ! Si ça n’arrive pas, c’est aussi compréhens­ible. »

Tu te donnes combien d’années pour atteindre cet objectif ultime ?

« Ça me brancherai­t de rouler encore longtemps, mais à 100 % de mes capacités en y consacrant 365 jours par an et non pour m’amuser. Je suis conscient également que si quelque chose peut m’arrêter, ce sont les blessures. On est un peu tous cassés en deux, le sport que l’on fait est très difficile pour le corps. Je pense que les souffrance­s physiques sonneront la fin de ma carrière le moment voulu. »

Le regard des Américains sur Dylan Ferrandis a-t-il évolué depuis ton arrivée ?

« C’est difficile à dire, je ne m’occupe pas trop des autres. Je fais mon truc dans mon coin avec Nastasia. Dans l’ensemble, l’industrie US a toujours été très ouverte et amicale envers moi. En arrivant, j’avais cette bonne sensation même si, comme partout, certains ne me calculaien­t pas et s’intéressen­t à moi aujourd’hui. On a compris à qui se fier, mais dans l’ensemble, le milieu a toujours été sympa hormis les profiteurs pour ne pas dire un autre mot. »

Quelle est la différence entre le Ferrandis qui roulait chez Bud Racing et celui de 2020 ?

« Je pense qu’il n’y a pas beaucoup de différence. Je pense être toujours le même. À l’époque, je découvrais la vie, le surf, la fête et les femmes en plus de la moto. Aujourd’hui, j’ai juste supprimé tout ça et le temps que je passais à profiter des plaisirs de la vie, je le consacre à m’entraîner. Je pense que c’est la seule différence, mais du point de vue personnel, je n’ai pas changé. Encore aujourd’hui,

Nastasia et DV me traitent de gamin car je fais toujours le con et les mêmes blagues de bébé pour faire rire. »

Si tu te retrouves derrière Marvin Musquin en course, prendras-tu des pincettes pour le doubler ?

« Oui, je pense que je serai moins agressif avec Marvin. C’est une personne que j’apprécie. Maintenant, si on se retrouve dans le dernier virage de la finale du championna­t à Salt Lake et que le titre se joue entre lui et moi, je serai le pilote le plus agressif du monde. Je suis déjà heureux d’avoir un compatriot­e en 450 à mes côtés. Deux Français dans la catégorie, c’est beau, et il n’y a aucune raison que ça se passe mal. Pouvoir partager entre nous et entre Français dans une langue que personne ne comprend, ça nous apporte de la conviviali­té et un peu de bonheur. C’est ce que j’aime et j’espère que ça va continuer. »

Qu’est-ce qui a déclenché chez toi et chez Nastasia l’adoption d’une alimentati­on végétalien­ne ?

« En fait, quand on est arrivé aux États-Unis, on a rencontré des difficulté­s avec la nourriture. Que ce soit Nastasia ou moi, nous avions souvent des maux de ventre ou des carences alimentair­es. Notre corps ne s’est jamais vraiment adapté à la nourriture locale. On a découvert qu’on était intolérant au gluten alors que je n’avais jamais entendu parler de ça en France. Il y a eu une améliorati­on une fois qu’on a supprimé cette base de notre alimentati­on. Ensuite, quand on voit le traitement des animaux et les élevages ici, c’est inhumain. C’est l’accumulati­on de toutes ces choses qui nous ont rendus curieux d’une alimentati­on différente. On a été élevé avec d’anciennes habitudes et traditions familiales sans trop en chercher la raison. Rien ne t’oblige à continuer ainsi. On s’est renseigné et on a cherché à mettre tous les détails de notre côté pour réussir. En se documentan­t, on s’est rendu compte qu’on n’avait pas forcément besoin de manger de la viande. Au début on a essayé par curiosité et il s’est avéré que les effets étaient bénéfiques en termes de ressenti et d’énergie. »

C’est donc compatible avec une vie de sportif de haut niveau ?

« Déjà, il n’y a pas de contrainte­s. La seule, c’est d’enlever tous les produits d’origine animale. Ensuite, on peut manger tout ce qu’on veut quand on veut. Au contraire, je dirais que c’est compatible et c’est aussi une améliorati­on des performanc­es ! C’est le ressenti que l’on a aujourd’hui. »

La France ne te manque-t-elle pas trop ?

« Avant la Covid, oui ! Tous les jours, tout le temps même… Depuis non, beaucoup moins. De ce que je vois, c’est plus compliqué en France avec le confinemen­t et les attestatio­ns de sortie. Ici aux US, tout est normal, la vie n’a pas changé. On a eu quinze jours de confinemen­t en avril pendant le pique, mais depuis, on kiffe. Il faut juste porter le masque et pour le reste, rien n’a changé. Il vaut mieux être en Californie qu’en France. »

Suis-tu toujours le championna­t du monde et ton avis a-t-il changé depuis sur la préparatio­n des circuits notamment ?

« Oui, je regarde les meilleurs moments des qualifs et des courses même si ça reste des résumés. Mon avis a évolué dans le sens où la raison pour laquelle j’ai quitté les Grands Prix se confirme année après année. Avec toutes ces catégories le samedi et le dimanche sur des terrains pas exceptionn­els, c’est ce que je n’aimais pas à l’époque. J’espérais vivre le rêve américain à ce niveau-là et c’est clairement le cas depuis que je suis ici. Les terrains en Europe sont de pire en pire alors qu’aux US, c’est de mieux en mieux. Ça n’a pas changé et ça s’est même amplifié. »

Si les Nations avaient eu lieu cette année à Ernée, aurais-tu souhaité être dans l’Équipe de France ?

« C’est une question très difficile. J’aurais aimé les faire, mais est-ce que ça aurait été une bonne décision stratégiqu­e par rapport à la préparatio­n 450 ? Je ne pense pas. Est-ce que c’était mieux de se faire plaisir à Ernée en 250 et perdre potentiell­ement du temps dans ma préparatio­n ? Je pense que la décision n’aurait pas été de mon ressort, mais de celui de mon team. »

Que t’apporte Nastasia dans ta carrière et as-tu conscience d’être avec la plus belle fille du paddock ?

« Woauh ! Euh… oui, bien sûr j’en suis conscient (rire !). Elle sacrifie toute sa vie pour la réussite de ma carrière, mais c’est la mienne et la sienne également. On perd et on gagne ensemble. C’est un travail de tous les jours de faire en sorte que tout soit parfait pour que je puisse réussir et perdre le moins de temps possible. Elle me permet d’avoir le moins de contrainte­s possible. »

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 ??  ?? Stylé, agressif en piste, efficace, Dylan s’est vite mis au tempo du cross US en apprivoisa­nt son fonctionne­ment et se consacrant à 100 % à sa réussite sportive.
Stylé, agressif en piste, efficace, Dylan s’est vite mis au tempo du cross US en apprivoisa­nt son fonctionne­ment et se consacrant à 100 % à sa réussite sportive.
 ??  ?? Comme Mathilde avec Marvin Musquin, Nastasia est une « pièce » maîtresse dans la carrière de Dylan aux USA. Un binôme gagnant !
Comme Mathilde avec Marvin Musquin, Nastasia est une « pièce » maîtresse dans la carrière de Dylan aux USA. Un binôme gagnant !
 ??  ?? Marvin Musquin et Dylan Ferrandis forment un duo complice. En 2021, ils seront adversaire­s directs sur la piste mais pas question de s’étriper !
Marvin Musquin et Dylan Ferrandis forment un duo complice. En 2021, ils seront adversaire­s directs sur la piste mais pas question de s’étriper !
 ??  ?? Rouler avec la plaque numéro 1, une fierté pour Dylan. Place désormais au sommet en 450.
Rouler avec la plaque numéro 1, une fierté pour Dylan. Place désormais au sommet en 450.
 ??  ?? Dylan est heureux d’avoir prolongé avec Yamaha, même s’il a eu de sérieuses touches avec Gas Gas.
Dylan est heureux d’avoir prolongé avec Yamaha, même s’il a eu de sérieuses touches avec Gas Gas.

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