Bonne occase
Une vedette Azimut AZ60 de 1983 vendue au prix du nouveau Zodiac Pro7, c’est le type de transaction que l’on peut réaliser aujourd’hui sur le marché de l’occasion. Après une négo en bonne et due forme, notre acheteur a déboursé finalement 75 000 euros pour s’offrir ce mini yacht de 18,50 m de long et moins de 500 heures moteur si l’on se fie à l’horamètre. Tout n’est pas parfait évidemment à bord de ce millésime de 34 ans d’âge, et il faudra consacrer un certain budget pour sa remise à niveau (notamment l’électronique) comme a pu le constater le journaliste de Neptune dans son reportage (lire page 82). Malgré tout, son état général laisse penser qu’il s’agit d’une belle affaire pour le nouveau propriétaire. Non seulement le bateau correspond bien à son programme de navigation mais sa vétusté reconnue par l’administration fiscale lui permet de bénéficier d’un abattement de 80% sur le montant de la taxe annuelle de francisation. Quoi qu’il en soit, les beaux coups comme celui-ci sur le secteur du vintage, ça ne manque pas. C’est moins vrai sur les unités plus récentes. Après la bulle des années d’avant et d’après crise où il n’était pas rare de trouver un bateau de seconde main au
«En quelques clics, le client peut aisément comparer et disséquer tous les prix grâce à cette base de données extraordinaire que représente à l’heure actuelIe Internet.»
même prix ou presque que le neuf, le marché de l’occasion s’est considérablement assaini. Notre confrère de l’Argus du bateau le juge même en pleine forme à tel point que le volume de bateaux à vendre progresse moins vite aujourd’hui que la demande. A une cinquantaine de kilomètres au sud de Port Vendres, dans la marina géante d’Empuriabrava où sera organisé bientôt le plus grand salon espagnol de l’occase, les exposants peinent à remplir leurs stands. Les raisons de cette nouvelle donne qui réjouit les professionnels tiennent en deux mots : conjoncture et Internet. Le marché de l’occasion est victime du faible nombre de bateaux neufs vendus pendant les années de crise. La pénurie des années 2008/2013 explique aujourd’hui le volume insuffisant d’unités d’occasion récentes. C’est mécanique ! Internet ensuite : comme pour l’automobile, la Toile a permis de lisser les prix de vente des bateaux. Souvent trop gourmands, les particuliers sont désormais contraints de s’aligner sur la concurrence s’ils veulent espérer vendre leur bateau dans des délais raisonnables. En quelques clics, le client peut comparer et disséquer les prix grâce à cette base de données extraordinaire que représente Internet. Le marché est désormais plus fluide et, au bout du compte, tout le monde y gagne.