Le salon des gros opens
Planté au milieu d’un décor de carte postale, le salon nautique de Miami est la vitrine dynamique et glamour de la plaisance américaine mais aussi internationale. Neptune était une fois de plus au rendez-vous.
Le Miami Boat Show, qui s‘est tenu en février, reste un salon haut en couleur, avec des bateaux toujours aussi spectaculaires et des puissances démesurées.
Le Miami Boat Show commence la veille de son ouverture, dans l’Airbus A380 d’Air France qui relie Paris à la capitale floridienne. Tous les professionnels du secteur nautique français semblent avoir pris le même vol. On y retrouve les directeurs commerciaux des marques d’équipements (motoristes, électronique, accastillage...) mais aussi les grands patrons des principaux chantiers made in France, Bénéteau et Jeanneau en tête. Dans les travées, on peut aussi croiser le regard du directeur général du groupe Ferretti ainsi que les designers italiens les plus en vogue. Dire que le Miami Boat Show est le plus grand rendezvous annuel mondial du bateau de plaisance à moteur n’est pas exagéré. Le marché américain est devenu un tel enjeu pour les chantiers européens et du reste du monde, qu’il est inenvisageable de ne pas se rendre en force sur le salon floridien. Avec un volume de vente trois fois supérieur à l’Europe, les Etats-Unis pèsent lourd dans les chiffres d’affaires des majors européennes. Pour le groupe Azimut, c’est officiellement 50 % des ventes totales, pour le groupe Bénéteau presque autant. Ces grands constructeurs ont investi dans d’impressionnants stands flottants qui se succèdent sur plus d’un kilomètre le long du canal Indian Creek, face aux hôtels historiques de Miami Beach, Fontainebleau ou Eden Roc.
Deux sites d’exposition
Ici, les bateaux neufs côtoient les yachts d’occasion, la plupart très récents, qui se négocient à des prix cassés comparé aux nouvelles
productions de taille égale. Drôle de cohabitation. Si la majorité des marques européennes ont pignon sur rue à Miami Beach, il faut se rendre de l’autre côté de la ville, plus au sud pour rejoindre le second site d’exposition.
Moins de course au gigantisme
Le Miami Boat Show s’est déplacé l’année dernière autour d’ une immense friche au bord de l’eau à Key Biscayne, tout près du pont géant du même nom. C’est un salon plus populaire où sont concentrées petites et moyennes unités américaines, des coques opens fortement motorisées qui se livrent à une concurrence féroce. Cette année, les nouveautés sur ce segment plébiscité par les plaisanciers américains semblent avoir marqué le
pas. Après le lancement l’année dernière de l’Hydra-Sport 53 Suenos (15 m de longueur avec quatre ou cinq hors-bord), la course au gigantisme a diminué d’intensité. Il y a bien la sortie d’un 57 pieds MTI, mais elle ne suscite plus guère d’émotion auprès des visiteurs.
Des plans de pont plus polyvalents
Les temps sont plutôt à la consolidation de gamme : nouveau Boston Whaler 380 Outrage, nouveau Scout 380 LXF, nouveau Mako 414 (lire les essais express dans les pages suivantes). Des opens ultra haut de gamme dont le prix de départ avoisine les 650 000 €. Ils témoignent tous d’un basculement de la coque dédiée à la pêche vers des plans de pont plus polyvalents comprenant barbecue électrique, sofas bain de soleil, cabinet de toilette, double couchage, etc. On peut faire le parallèle avec le tout dernier Sea Ray SLX 400 qui semble réaliser la synthèse de toutes les tendances du moment. Cet immense bow rider dispose de pavois ouvrants qui permettent d’augmenter la surface du cockpit et de communiquer directement avec la mer, ce merveilleux espace de liberté et de loisir. La cible commerciale est toute trouvée : les jeunes urbains, adeptes des nouveaux loisirs sur l’eau tels que le wakeboard, paddle et Seabob... Les constructeurs se mettent eux aussi à la page.