Première escale parisienne
C’est parti ! Le catamaran de 30 m fonctionnant en totale autonomie énergétique a quitté Saint-Malo pour entamer un tour du monde.
Le 25 juin dernier, soit un gros mois après sa mise à l’eau, Energy Observer, le catamaran propulsé à l’hydrogène et aux énergies renouvelables (voir Neptune n°249), quittait son port d’attache de Saint-Malo en direction de Paris, escale inaugurale d’un tour du monde devant s’achever en 2022. Une première navigation de près de 350 milles, réalisée à une moyenne de 8 noeuds, déjà riche d’enseignements et qui a permis à l’équipage de prendre toute la mesure de ce bateau hors norme. « C’est une sensation unique, presque magique, de glisser sur l’eau de la sorte, sans bruit » confirme avec des étoiles dans les yeux Victorien Erussard, capitaine du bateau et co-initiateur du projet, en nous recevant à bord. L’escale parisienne a aussi été l’occasion de faire baptiser par Nicolas Hulot, ministre de la Transition Écologique et Solidaire, cet ancien catamaran de course reconditionné en navire d’exploration et recouvert de 120 m 2 de panneaux photovoltaïques. L’objectif principal de l’expédition étant de « tester les énergies du futur », le navire expérimentera notamment, lors de son tour du monde, des panneaux bifaces à « hétérojonction », qui offrent un rendement de 23%, contre 17% concernant les panneaux actuels. Côté navigation, Victorien Erussard reconnaît être excité à l’idée de chercher de nouvelles routes. « Il ne s’agira plus seulement de tenir compte de l’orthodromie ni des cartes des vents, mais également de données telles que la nébulosité et l’ensoleillement. C’est quelque chose de très nouveau » s’enthousiasme l’ancien coureur au large. Après l’été, Energy Observer débutera son long périple par un tour de France, avec un premier galop réel de 1 800 milles entre Bordeaux et Toulon prévu à l’automne. Une étape au cours de laquelle « l’aile de traction intelligente » de 50 m 2 livrée lors de l’escale parisienne devrait également démontrer toute son utilité : tracter le catamaran lorsque le vent sera favorable, mais aussi produire de l’énergie par hydrogénération par le biais des hélices. Suivront un tour de Méditerranée et un tour d’Europe, une centaine d’escales dans une cinquantaine de pays au total étant prévue. Les habitants de chaque ville visitée sont invités à découvrir ce cata du futur dans le village retraçant le projet situé à proximité du bateau. ● Infos www.energy-observer.org