L’alliance italienne
Chris-Craft effectue un retour réussi vers le cabincruiser avec ce lobster de 13 m réalisé en collaboration avec Austin Parker. Un modèle inaugurant une nouvelle gamme, entre modernité et classicisme.
Pour un retour, voilà un retour remarqué ! Incarnation mythique et intemporelle du dayboat sous toutes ses formes, Chris-Craft revient sur le marché du cabin-cruiser avec une élégante vedette d’un peu plus de 13 mètres déclinant le style si caractéristique des lobsters de Nouvelle-Angleterre. Le Commander 42 – les fins connaisseurs de la marque américaine auront noté le clin d’oeil à la gamme emblématique des sixties – inaugure une nouvelle famille au sein du catalogue maison, un modèle de 36 pieds devant en effet être présenté cette année, en attendant un futur 52 pieds. Ce bateau, pensé pour séduire autant outre-Atlantique que sur le Vieux Continent, a été rendu possible par la mise en place d’un joint-venture avec Austin Parker. Spécialiste du lobster «à l’italienne», le chantier transalpin n’a pas été choisi au hasard et est donc en charge de la construction, Chris-Craft gardant la main sur le design. Le résultat donne un bateau à la fois fidèle au style «Downeast» avec sa silhouette galbée et sa tonture marquée, tout en présentant une allure puissante, avec de larges épaules et une étrave musclée. Les superstructures du navire apparaissent d’ailleurs très ramassées par rapport à une coque, il est vrai, assez massive.
De beaux espaces de rangements
Côté d’aménagements, le constructeur de Sarasota, sur la côte ouest floridienne, joue en revanche la carte de la simplicité, ce qui sied parfaitement à l’esprit de cette unité. Prolongé par une plage de bain, le cockpit fermé dispose d’une grande banquette en L, qui abrite de beaux volumes de rangements. L’espace y est suffisant pour accueillir une cuisine extérieure, bien abritée par la casquette de la timonerie. Dissimulés derrière les retours de timonerie
arrondis, l’une des marques distinctives des lobsters, on rejoint les passavants symétriques qui mènent à la grande plage de bain avant et son bain de soleil. Pratiques et sécurisantes, les mains courantes en teck verni présentes à l’avant, de part et d’autre de la timonerie et sur les hiloires, sont également très esthétiques et, associées aux boiseries des listons, contribuent pour beaucoup à l’esprit néo-rétro du bateau.
Un parti pris esthétique
Autre élément très réussi, la baie vitrée séparant le cockpit de la timonerie est du plus bel effet avec ses formes convexes et ses montants en acier inoxydable. Compte tenu de la dimension moyenne des ouvertures latérales présentes dans la plupart des modèles récents, certains ne manqueront pas de noter leur faible hauteur à bord de ce modèle. Il s’agit évidemment là des conséquences d’un parti pris esthétique, les ouvertures biseautées comptant parmi les éléments incontournables de tout lobster boat digne de ce nom. L’arrière de
la timonerie accueille deux confortables banquettes en vis-à-vis, qui encadrent une table dépliable en acajou du plus bel effet. Devant, un petit meuble de cuisine fait face au poste de pilotage, déporté sur bâbord. Devançant deux confortables fauteuils, la console assure l’essentiel en offrant une bonne prise en main au pilote ainsi qu’un champ de vision tout à fait correct, mais qui aurait gagné à présenter une allure et des finitions un peu plus travaillées...
Version ouverte ou fermée au choix
Le modèle présenté à l’occasion du dernier Cannes Yachting Festival comportait un type d’agencement en phase avec les demandes de la clientèle américaine, à savoir une grande mid-cabin ouverte dotée d’un lit double et d’un lit simple. Chris-Craft propose aussi une version fermée, qui conviendra certainement davantage aux aspirations des plaisanciers européens. Un cabinet de toilette occupe le flanc droit du bateau, tandis qu’une belle douche prend place de l’autre côté. La pointe avant abrite une cabine double sans grande originalité mais présentant de beaux volumes et un
aspect cosy. Si la seule motorisation proposée à bord de ce modèle est composée de deux Volvo D6 de 435 chevaux, le chantier floridien laisse le choix entre des transmissions en ligne d’arbre ou des pods IPS Volvo.
Souple et réactif en navigation
Testé dans cette dernière configuration entre Cannes et Mandelieu, le bateau se montre parfaitement équipé en termes de puissance pour affronter la belle houle résiduelle matinale qui anime le plan d’eau. La carène parvient à se montrer autoritaire dans les phases de franchissement, tout en offrant une accroche des plus convaincantes en enchaînant les virages. Le bateau atteint les 34,5 noeuds en poussant les manettes de gaz à fond, ce qui laisse augurer une vitesse maxi de 36 ou 37 noeuds sur mer plate. En croisière, soit aux alentours de 25 noeuds, le Chris-Craft Commander 42 ne se montre pas outrageusement gourmand en affichant un niveau de consommation somme toute maîtrisé d’un peu plus de 100 litres à l’heure. Barre en main, le bateau se révèle souple et réactif, de quoi séduire les plaisanciers attirés par le premier cabin-cruiser nouvelle génération du constructeur américain.