Les joyaux de la Côte d’Azur
Cet été, Neptune se glisse dans la peau d’un plaisancier qui (re)découvre la Côte d’Azur, de Fréjus à Antibes. Entre rencontres insolites, escales gourmandes et mouillages de rêve, la région n’a pas encore livré tous ses secrets !
Le plaisancier qui découvrirait pour la première fois l’île d’Or et le cap Dramont aurait sous les yeux le même décor d’une carte postale des années vingt. Rien n’a changé ou presque : les roches rouges de la pointe Dramont, la tour du docteur Lutaud érigée sur l’île en 1911, la plage de galets où débarquèrent les troupes américaines le 15 août 1944. Même le sémaphore, qui culmine à 246 m, quoique détruit partiellement pendant la dernière guerre, a conservé sa silhouette du début du siècle. Sans aucun doute, ce point remarquable du massif de l’Estérel côté mer, a constitué la meilleure entame de notre périple au fil du littoral entre Port-Fréjus et la citadelle d’Antibes.
Quelques pépites encore préservées
Durant trois jours, nous nous sommes glissés dans la peau d’un plaisancier à moteur qui débarque sur cette partie de la Côte d’Azur que certains disent « défigurée » par un bétonnage en règle du bord de mer. Difficile de ne pas reconnaître en cabotant sur place que les promoteurs n’y sont pas allés de main morte ces trente dernières années. Il faudra l’accepter et se consoler en pensant que nos voisins espagnols de la Costa Brava ont fait pire. Pour autant, le plai- sancier peut facilement jeter son ancre au coeur de quelques pépites intactes préservées de la pression immobilière. Les abords du cap Dramont en sont un bon exemple mais l’on pourrait tout aussi bien citer les îles de Lérins et le Cap d’Antibes, où la nature semble avoir conservé tous ses droits. Entre mouillages idylliques, escales paillettes et navigations au soleil sur une mer bleu azur plate comme la main, la Côte d’Azur a tellement d’autres atouts à faire valoir ! Évidemment, vous n’êtes pas seul. On se trouve entre Fréjus et Antibes sur la portion du littoral qui héberge la plus forte concentration de bateaux d’Europe. Sur les 30 milles de trait de côte qui sépare les deux stations balnéaires, on ne compte pas moins de dixhuit marinas, soit une tous les trois kilomètres ! Et encore, on ne
comptabilise pas les mouillages payants comme celui de la baie d’Agay. Si l’on se fie au Bloc Marine, la région dispose très exactement de 10 785 places de port dont un tiers est implanté dans les seules marinas de Santa-Lucia à Saint-Raphaël et Antibes, cette dernière revendiquant le titre de plus grand port de plaisance d’Europe... Non pas en nombre d’anneaux mais de tonnage. Par la force des choses, de juillet à août, au plus fort de la saison, les mouillages sont surfréquentés. Il y a cependant toujours moyen de se faire une place au soleil et dénicher un carré d’eau turquoise entre les îles de Lérins ou à proximité de la plage de la Garoupe. Les plus hardis se faufileront entre les roches rouges du massif de l’Estérel, plus sauvage, tout en veillant aux trains de vagues provoqués par les yachts
qui croisent au large. Notre vagabondage le long de la côte nous a permis de découvrir des lieux d’une beauté que nous ne soupçonnions pas. Du port de La Rague à Figueirette, le plaisancier est aux premières loges pour admirer les plus belles résidences de la Côte d’Azur, souvent perchées en équilibre sur une pointe rocheuse.
Avec les moines de Saint-Honorat
Après Théoule et la Corniche d’Or, nous avons mis le cap entre les deux îles de Lérins, le mouillage le plus prisé par les plaisanciers qui ne se lassent pas de ses dégradés de fonds turquoise. N’hésitez pas à jeter l’ancre à proximité de SaintHonorat et filez jusqu’au port aux Moines pour arpenter l’île du silence, propriété des moines sisterciens depuis le VI siècle. Suiveznous enfin jusqu’à Antibes où la marina s’apprête à faire peau neuve. Enfin, notre cabotage s’achève, comme en préambule, par la découverte des mouillages s’étirant du cap Dramont au cap Roux. Bonne navigation !