Un Chris Craft entre Seine et Marne
Quoi de mieux qu’un Chris-Craft Commander 38 de 1967 pour découvrir les boucles verdoyantes de la Marne ou les monuments parisiens ? Neptune s’est invité à bord pour une navigation dépaysante.
Les bords de Marne ont beau compter parmi ces lieux qui peuplent l’imaginaire des Franciliens, rares sont ces derniers à connaître la réalité de ces paysages immortalisés par Paul Cézanne et Camille Pissaro. À moins d’habiter à proximité du plus important affluent de la Seine, ce patrimoine extraordinairement préservé en plein coeur de la mégalopole reste réservé à quelques initiés. Il est bien sûr possible de découvrir la rivière depuis les chemins de halage qui longent ses berges, mais il est bien plus dépaysant de le découvrir en bateau. Justement, le propriétaire d’un Chris-Craft Commander 38 amarré au port de Nogent-surMarne propose depuis peu de s’évader au fil de l’eau pour s’offrir une escapade bucolique à moins de 15 minutes du centre de Paris. Des navigations sur la Seine ou sur le canal Saint-Martin sont également au programme, offrant la possibilité de découvrir autrement les merveilles de la capitale. «Je prends mes passagers où cela les arrange», explique Nicolas Vasseur, en nous laissant le devancer à bord de son Cabin Cruiser datant de 1967. «Depuis le port de Nogent bien sûr, mais il est également possible de s’arrêter aux escales des bateaux-bus sans déranger le trafic, ou à d’autres endroits, comme le musée d’Orsay »,
poursuit ce voileux passionné d’un dériveur 505, en admettant «avoir hésité entre ce Chris-Craft et une vedette hollandaise construite dans les années 50». Mais la «gueule» de ce bateau révolutionnaire, tant en matière de design que de matériaux – il s’agit du premier ChrisCraft en fibre de verre – et le fait que ce Commander 38 ait reçu un refit complet de la part du propriétaire précédent, a fini par faire pencher la balance en faveur de ce modèle réalisé à 284 exemplaires...
Réaménagements pour plus de confort
Nicolas reconnaît aussi avoir été séduit par le plan de pont largement modifié du bateau, et son cockpit devenu ainsi beaucoup plus agréable à vivre qu’à bord de la version originale. Deux longues banquettes ont en effet été mises
en place le long de chaque bordé, tandis qu’une véritable cuisine a poussé sur tribord sous la timonerie. Notez d’autres modifications, comme l’ajout d’une passerelle hydraulique sur le tableau arrière, ou de vérins permettant d’ouvrir les deux panneaux du pare-brise. La salle des machines a aussi connu des changements, les deux V8 GM Essence de 200 ch des origines ayant été remplacés en 2004 par une paire de Yanmar Diesel développant chacun 300 ch.
Découvrir la rivière sous un autre angle
Basé à Mandelieu depuis 2004, «où il ne naviguait quasiment jamais», le bateau remonte vers le Val-de-Marne en camion à l’automne 2014 et rejoint en deux jours son nouvel emplacement dans le port de Nogent. Quelques formalités administratives plus tard, Nicolas commence à embarquer occasionnellement des passagers à bord de La Maline, «une contraction des prénoms de mes trois enfants». La clientèle se partage entre des touristes attirés par les innombrables attraits de la ville lumière et les habitants de Nogent et de ses environs qui souhaitent