Le statut du Commander
Ce Chris-Craft de 38 pieds bien nommé arrive par surprise sur le marché en 1964 pour prendre le commandement d’une ère nouvelle dans la production du plus grand constructeur mondial de l’industrie nautique de l’époque.
Le début des années 1960 est marqué, chez Chris-Craft, par une série de bouleversements. Le légendaire chantier familial d’Algonac, Michigan, a installé son siège en Floride et vient d’être acheté par le conglomérat National Automotive Fibers Industries (NAFI), pionnier de la fabrication de pièces en fibre de verre pour des géants de Détroit comme General Motors. Les mots clés de fibre et d’automobile sont déjà dans la raison sociale du nouveau propriétaire et, pourtant, le géant du nautisme semble vouloir maintenir encore la prééminence de son matériau fétiche, le bois. Mais la vague du plastique a déjà commencé à submerger la concurrence. Pas à pas, Chris-Craft tente donc de changer d’ère en se faisant la main, en 1963, sur une petite série de voiliers de 35 pieds qui va aider les techniciens du chantier à se familiariser avec la technologie nouvelle. La même année, le centre de recherche Chris-Craft de Floride, avec son département spécialisé dans les techniques avancées et les outillages de Holland (Michigan), travaille sans relâche pour mettre au point la construction d’une toute nouvelle vedette entièrement en fibre de verre, le Commander 38, une dimension qui représente un réel défi à l’époque. L’ingénieur en chef « historique » de l’âge d’or de Chris-Craft, Bill Mackerer, réalise là son dernier plan avant de prendre sa retraite et joue un coup de maître. Pour ne rien laisser au hasard, la firme a recruté à Détroit, dans un grand centre de design automobile, un responsable du style, Dick Avery, qui ne se fait pas prier pour quitter le gris du Nord et rejoindre les palmiers de Pompano Beach. Les plans du nouveau 38 pieds sont nets, efficaces et dotés de nombreux raffinements dans les détails. Le bateau est fait à partir de trois moules d’un poids colossal, entièrement poncés à la main dans le Michigan et descendus dans le Sud sur un train spécial. En janvier 1964, au Salon nautique de New York, le public, mais aussi et surtout les concessionnaires de la marque, découvrent la superbe vedette qui crée la surprise générale. Même le grand designer Raymond Loewy vient féliciter chaudement ses collègues sur le stand. Le premier grand Chris-Craft en plastique ne décevra pas. Il faut dire que la maison n’a pas lésiné sur la qualité des matériaux et les échantillonnages comme s’en souvient encore Dick Avery : « Bill Mackerer avait l’habitude de faire les fonds de ses grandes coques en acajou en 19 millimètres et il n’a rien voulu changer pour ceux du Commander, qui est donc robuste comme un cuirassé .» ● Long. 10,86 m ● Larg. 3,96 m ● Poids 8,7 t ● Motorisation 2 x 200 ch GM V8 essence ● Contact commanderclub.com
découvrir «leur» rivière sous un autre angle. Parisien de naissance et Saint-Mauriens depuis plus de vingt ans, Nicolas est une véritable mine d’informations, quelle que soit la destination choisie.
Des berges verdoyantes
Des navigations sur la Seine ayant déjà été relatées dans nos colonnes (voir Neptune n°161 notamment), c’est donc sur la Marne que Neptune est cette fois-ci aller naviguer, histoire d’en savoir davantage sur l’un des secrets les mieux gardés du Val-de-Marne. La rivière a beau ne pas être très large et les safrans du bateau peu efficaces à basse vitesse, Nicolas n’éprouve aucune difficulté à effectuer un demi-tourmi tour avec sa vedette ette de 10,86 m en manoeuvrant aux inverseurs. Et si nécessaire, le propulseur d’étrave peut aider en cas de courant capricieux. La Maline glisse doucemen doucement au fil de la rivière, le long de berges à la quiétude insole lente. Tant la nature règne encore en maître sur certaines portions le long d de Saint-Maur que l’on pourrait aisémen aisément oublier, sans exagérer, que l’on se trouve toujours en Ile-d Ile-de-France. La richesse de la flore et de la faune, ainsi que le nombre de pratiquants de sports nautiques, témoignent aussi de la propreté de l’eau. Guide passionné et passionnant, Nicolas connaît évidemment tout du lieu. À commencer par son histoire, indissociable de la construction de la ligne de la Bastille au milieu du XIX e siècle, qui reliait la ville à Paris et offrait la possibilité aux habitants de la capitale de s’échapper le week-end pour aller se divertir dans les guinguettes. Le RER a désormais remplacé le train, mais la ville conserve plus que jamais son attrait, comme en témoigne le nombre de célébrités, de Charles Trenet hier, à Patrick Bruel au-