Paradis perdu
Impossible en préambule de ce nouveau numéro de Neptune de ne pas avoir une pensée pour les victimes des cyclones Irma et Maria. On peine depuis la métropole à concevoir le déchaînement de violence qui a frappé les îles de Saint-Martin, Saint-Barthélémy mais également Barbuda, la Dominique et l’archipel des îles Vierges britanniques. Pour obtenir un semblant d’échelle de la puissance du cyclone Irma, il faut avoir en mémoire la tempête Lothar qui a balayé la France et l’Allemagne le 26 décembre 1999. Celle-ci, la plupart d’entre vous s’en souviennent. Météo France avait relevé ce jour-là des rafales à 162 km/h au sémaphore de l’île de Groix comme au cap de La Hague, et jusqu’à 169 km/h à la station météorologique du parc de Montsouris, à Paris. Deux jours plus tard, la tempête Martin faisait des siennes à l’île d’Oléron (198 km/h en rafale) et même 205 km/h à Mandelieu, triste record absolu enregistré durant ce phénomène exceptionnel. Dans le cas du super-cyclone du 6 septembre dernier, le vent soufflait à plus de 250 km/h de moyenne avec des pointes à 360 km/h, soit
«Pour juger de la puissance du cyclone Irma et ses pointes de vent à 360 km/h, il faut se remémorer la tempête Lothar qui avait frappé l’Europe en 1999, où les rafales avaient atteint les 170 km/h.»
deux fois plus fortes que lors de la tempête qui a ravagé l’Europe à la fin du millénaire. Les dégâts sont évidemment considérables pour les populations et pour toute la vie économique de la région qui vit essentiellement du tourisme. Chez le leader de la location Moorings, c’est la consternation. Sur les 450 voiliers et catamarans à voile et à moteur que l’on croyait à l’abri dans le trou à cyclone de Paraquita sur l’île de Tortola aux îles Vierges, une grande majorité sont totalement détruits ou hors d’usage. Et ne parlons pas de la société française Dream Yacht Charter, dont une partie de la flotte de location était basée à Saint-Martin. Pour la plupart des loueurs, la saison de charter est fichue mais c’est un moindre mal comparé à la détresse des habitants des îles touchées. Il faudra de toutes les façons revenir un jour à Saint-Barth et Saint-Martin, une fois les plaies pansées. C’est presque un devoir.