Un feu d’artifice !
Pour son quarantième anniversaire, le Cannes Yachting Festival affiche un bulletin de santé insolent. Il y avait bien longtemps que l’on n’avait pas vu un tel optimisme aux abords de la Croisette. Les grandes marques de bateaux alignent les nouveautés et
Une poignée d’exposants se souvient encore du premier salon nautique de Cannes en 1977. C’était une foire aux bateaux plus qu’un boat show ! Une trentaine d’unités neuves étaient amarrées le long du quai Max Laubeuf. Parmi les professionnels présents, le concessionnaire Arie de Boom, Villanova de Saint-Tropez et l’équipementier Euromed. Quarante ans plus tard, ils sont toujours là, noyés au milieu de plus de 600 bateaux et presque autant d’exposants. Le Cannes Yachting Festival a bien grandi ! Il est aujourd’hui le plus grand salon international à flot d’Europe. L’édition 2017, qui s’est tenue du 12 au 17 septembre dernier, confirme l’embellissement de ces deux dernières années en termes de transactions. Beaucoup disent que ce fut le meilleur Boat Show de la décennie juste après celui de 2008, qui précéda la grande crise économique. Les chantiers européens importants ont tous annoncé des ventes en forte hausse durant le salon, mais bien peu étaient disposés à dévoiler des chiffres précis. Quelques indiscrétions ont permis de savoir que Sanlorenzo avait déjà vendu trois unités de son nouveau modèle, le SX88, probablement le yacht de moins de 30 m le plus innovant de l’année (lire pages 32/33).
Croissance à deux chiffres
Azimut de son côté aurait vendu vingt 60 Fly avant le salon. Pour se convaincre de la bonne santé du secteur, il suffisait de se rendre aux présentations du premier jour organisées par les principales marques. Ce n’était pas l’euphorie mais presque. Tous ont annoncé une croissance à deux chiffres pour l’exercice 2016-2017. Plus 13 % pour Sanlorenzo, l’un des trois leaders sur le marché du plus de 24 m, plus 15 % pour le groupe Azimut-Benetti, plus 10 % pour
Ferretti, plus 11 % pour le groupe Bénéteau... Ces excellents résultats illustrent le dynamisme d’un marché devenu planétaire. Pour la France, les chiffres de ventes communiqués par la Fédération des industries nautiques vont néanmoins dans le même sens : plus 13% cette année en nombre de bateaux neufs immatriculés, voile et moteur confondus. Voilà des signaux très encourageants qui ne doivent pas pour autant occulter le fait qu’il reste du chemin à parcourir pour retrouver le niveau d’avant crise. On immatricule dans l’Hexagone encore deux fois moins de bateaux qu’en 2008. 10 000 cette année contre 22 000 !
Un renouvellement très rapide
Les résultats en hausse des chantiers européens vont de pair avec des investissements qui prouvent une certaine confiance dans l’avenir. Exemple parmi tant d’autres, Azimut a présenté un plan de 35 millions d’euros sur quatre ans pour moderniser son outil de production. Le Cannes Yachting Festival fut aussi celui des nouveautés. Avant même le début du salon,
plus de vingt essais étaient programmés avec les grands chantiers. Le renouvellement n’a jamais été si rapide. Chez Azimut, la moyenne d’âge des 22 modèles de 12 à 35 m composant la gamme est d’à peine deux ans et quatre mois !
Un succès incontestable
Quels sont les bateaux qui marqueront l’édition 2017 ? A n’en pas douter, le Sanlorenzo SX88, évoqué plus haut, qui a bluffé le public et les journalistes par sa ligne à la fois originale et tendance. Les aménagements intérieurs de l’Azimut 60 ont aussi beaucoup plu. Ils sont signés Achille Salvagni, un designer star plus habitué à décorer des yachts de 40 m ou des résidences de prestige qu’une vedette à fly de 18 m de long. Dans la catégorie des petits bateaux (moins de 12 m), c'est le Gozzo d'Apreamare, énième version revisitée du pointu napolitain, qui nous a tapés dans l’oeil. Force est de constater que la plaisance de luxe se porte bien à Cannes. Pour faire face à ce nouveau boom, les organisateurs envisagent d’agrandir le salon en déplaçant le secteur voile à Port Canto, la marina voisine, afin de libérer de la place pour le moteur. Car c’est bien lui qui a le vent en poupe !