Dessine-moi un trawler !
Dans le cadre de ce Spécial Trawlers, Neptune a demandé à l’équipe de Style & Design de plancher sur le concept d’un bateau de voyage du futur. Un projet dont on suivra le développement tout au long de l’année 2018.
Partir d’une feuille blanche et imaginer le bateau de voyage de demain, tel est le point de départ du projet mis en place pour ce numéro Spécial Trawlers avec la société Style & Design. Suivre pas à pas le travail de réflexion du designer, voir le concept se préciser au fil des mois à travers des ma- quettes et des dessins 3D, comprendre en somme les différentes phases d’un processus de création et les partager avec vous, voilà ce qu’on espère de cette collaboration inédite. Lorsque nous avons évoqué cette idée avec Romain Chareyre, le responsable du bureau design, celui-ci n’a pas mis longtemps à accepter de relever le défi. Modeste start-up créée en 2009 dans l’ouest parisien, Style & Design a rapidement pris du galon en décrochant des clients prestigieux à l’instar de Mini, Renault ou encore Airbus Helicopters. En 2012, l’entreprise met pour la première fois un pied dans l’univers du bateau en décrochant l’appel d’offres lancé par Bénéteau pour concevoir la nouvelle gamme Flyer. Un coup de maître pour cette « boîte » de design dont le secteur automobile était jusqu’à présent au coeur de ses activités.
Un bateau de voyage habitable
La proue élargie façon calandre de voiture, le dessin de coque ultradynamique et la nouvelle ergonomie des aménagements, ce sont eux ! Style & Design a travaillé sur tous les modèles de la gamme qui se décline aujourd’hui en quatre longueurs de coque et trois plans de pont différents. Forcément, un
tel contrat donne de l’assurance et des velléités de poursuivre dans la même direction. D’où sans doute l’intérêt pour S&D de se tester sur la conception d’un bateau de voyage habitable, même si celui-ci ne restera qu’à l’état virtuel. Dans notre brief de départ, il a été convenu que le projet ne devait en aucune manière ressembler de près ou de loin à ce que les grandes marques sont capables de produire sur ce marché. Pour le reste, notre cahier des charges se contentait de limiter la longueur à 15/ 16 mètres. Avec si peu de garde-
fous, les designers maison, souvent contraints par le cadre très balisé, imposé par le client, ont pu phosphorer en toute liberté. Il a fallu néanmoins cerner au préalable l’idée même du bateau de voyage et tout ce qu’elle implique. Pour ce faire, Neptune a organisé avec le président du Club Trawler, Gilles Guichaoua, et deux de ses membres les plus éminents, une discussion à bâtons rompus autour d’un bon repas, à l’occasion du Nautic de Paris.
Vitesse de croisière et autonomie
Ces propriétaires de trawlers, habitués comme Christian Valentin, à des croisières au long cours ont joué le jeu des questions-réponses. avec entrain. Force est de reconnaître que les avis de nos trois intervenants étaient souvent divergents, mais qu’importe ! C’est de cette manière que l’on nourrit le débat. Nous avons eu droit à quelques digressions techniques sur le fait de posséder un seul mo- teur avec un bloc de secours, ou bien deux moteurs... La vitesse de croisière a été également au centre des échanges. Peut-on encore aujourd’hui se contenter de naviguer à 8 noeuds quand les carènes modernes permettent de dépasser les 20 noeuds ? « A 8 noeuds, j’ai 500 milles d’autonomie, à 15 noeuds, je n’en ai plus que la moitié », précise Christian Valentin. Débat engagé encore sur le catamaran. « En Méditerranée, la formule fonctionne à merveille, admet Gilles Guichaoua. En revanche, en Bretagne, où l’on passe plus de temps au port qu’au mouillage forain, ce n’est plus pertinent. » De retour au