SPECIAL TRAWLERS & bateaux de voyage
Le trawler séduit toujours autant, et les chantiers qui se sont emparés du phénomène offrent des gammes qui couvrent tous les besoins. Des tendances s’affirment parmi les nouveaux modèles : trawlers de poche, explorateurs new look et catamarans...
C’est un monde à part que celui des trawlers, d’abord dominé par Grand Banks, le leader incontesté jusqu’aux années 2000, outrageusement copié et cloné, qui depuis a cédé sa place, mais semble vouloir relever la tête. En parallèle, de nombreux autres chantiers, à travers le monde, ont produit et produisent encore des trawlers, pour ne citer que le Taïwanais Selene, ou les Asiatico-Américains Nordhavn et Fleming. Tous ces constructeurs (plus de douze pour l’Asie, onze pour les Pays-Bas et huit pour l’Amérique du Nord) perpétuent une vision traditionnelle du trawler, des navires à déplacement, modestement motorisés mais avec une grande autonomie et de vraies qualités marines, faits pour vivre à bord et naviguer loin.
Bénéteau révolutionne le genre
Le portrait-robot d’un trawler classique pourrait être une étrave puissante, des superstructures hautes et rectangulaires occupant la majeure partie du pont avec de beaux volumes, complétées par un long fly et des passavants en coursives, un style auquel beaucoup de plaisanciers sont toujours très attachés. En France, les trawlers sont restés longtemps un courant marginal jusqu’au séisme Bénéteau en 2003 et la sortie du Swift Trawler 42. Le dessin de l’architecte Michel Joubert et la puissance industrielle du chantier ont provoqué un vrai choc culturel. Désormais, les trawlers sont rapides, fortement motorisés, et adoptent des carènes semi-planantes à bouchains. L’intelligence du constructeur vendéen a été de conserver les principaux codes du trawler traditionnel, comme les
passavants en coursive, le long fly et les volumineuses superstructures. Aujourd’hui, la famille Swift Trawler compte quatre modèles : ST 30, ST 44, ST 50 et le tout nouveau ST 35 qui remplace le 34. N’oublions pas Rhéa Marine qui prépare un trawler de 34’ pour l’automne prochain. Dans le sillage de Bénéteau, d’autres chantiers importants ont repris le concept du trawler rapide, que les Italiens appellent Navetta. C’est le cas d’Azimut avec ses Magellano, de Cranchi avec quatre modèles T53, T43, T40 et le petit dernier T 36 Crossover. Absolute, également italien, développe une gamme de trois Navetta, 52’, 58’, et 79’, de même que la marque Sundeck avec deux modèles, les 450 et 550. Dans un autre style, Bavaria explore également cette catégorie avec la gamme E, deux vedettes mixtes mer/rivière, les E34 et E40, acceptant plusieurs motorisations (par exemple de 75 ch à 300 ch pour le E40).
L’engouement pour les catamarans
Les Hollandais sont fidèles aux trawlers métalliques, majoritairement en acier parfois en aluminium, pratiquement tous construits sur le même modèle. Ce sont des bateaux à déplacement avec une faible puissance et une vitesse dépassant rarement les dix noeuds. Les catamarans sont une nouvelle branche de la famille trawler, représentée en France par Lagoon, Fountaine-Pajot, Bali Catamarans et Bavaria-Nautitech. En Pologne, Sunreef endosse ce rôle alors qu’en Afrique du Sud, Robertson & Caine, et ses Leopard/Moorings, se hisse sur les plus hautes marches. Le catamaran est peut-être l’avenir du trawler, stable, large, très habitable, doté d’un tirant d’eau ridicule. Il se faufile partout, se manoeuvre du bout des doigts et les puissances requises sont raisonnables. La main mise des grands chantiers a fait évoluer les trawlers vers des unités rapides et confortables voire luxueuses pour certaines Navetta italiennes, mais la production en série a aussi permis des tarifs alléchants, une compétition qui laisse peu de chance aux petits chantiers artisanaux… Signe des temps, désormais la référence populaire des trawlers se nomme Swift Trawler et non plus Grand Banks.