Sirena 58
Le bateau de voyage nouvelle génération
Si la marque Sirena Marine est encore peu connue des plaisanciers européens, le chantier turc est loin d’être un débutant dans le yachting. Adossé à un groupe industriel d’envergure, Sirena a été un important soustraitant d’Azimut, et continue à produire les Magellano 43. Sirena Marine s’est aussi fait connaître pour ses gammes de voiliers Azurée et Euphoria. Depuis sa fondation en 2006, 350 unités sont sorties de l’usine moderne, située dans la région d’Istanbul. Habitué à solliciter le célèbre yacht designer argentin German Frers pour ses luxueux voiliers, Sirena Marine a fait de même pour concevoir ses propres motoryachts, les Sirena 64 et 58, lancés sous la bannière de la nouvelle marque Sirena Yachts. L’inspiration Magellano est évidente quand on découvre les lignes puissantes et musclées du Sirena 58, bateau de voyage bien né et bien conçu.
Un baroudeur haut de gamme
Fonctionnalité, volumes généreux et hautes prestations règnent à bord de ce baroudeur à la silhouette équilibrée et à la haute carène caractérisée par une étrave droite prolongée par son ancre à poste, façon rostre. Compact, le Sirena 58 est intelligemment pensé. Il est vrai qu’un beau duo s’est formé pour concevoir ce bateau de voyage haut de gamme. Le concept, la ligne extérieure et la carène sont signés par Frers Naval Architecture & Engineering, tandis que les aménagements et la décoration intérieure ont été confiés au designer italien Tommaso Spadolini. Le savoir-faire de German Frers est attesté par l’efficacité et la douceur de la carène. Equipé de sa motorisation maximale de 2 x 850 ch CAT, le pilotage du Sirena 58 se montre assez réactif. Le bateau joue avant tout la sécurité et le confort en naviga- tion, avec une gîte très maîtrisée en virage serré. Selon les données constructeur, l’autonomie est portée à 850 milles à une allure de 10 noeuds, en croisière douce. Ce qui fait dire à German Frers que « cette autonomie donne à ce mini explorer yacht la possibilité de naviguer sur toutes les surfaces du globe ».
Côté performances, nous avons compté 27 secondes pour atteindre la vitesse maximum en partant du point mort. Une durée qui se réduit à 12 secondes de 0 à 19 noeuds. Les 28 noeuds sont frôlés en vitesse de pointe (la consommation culminant alors à 326 l/h), la vitesse de croisière oscillant autour des 15/16 noeuds (soit 120/130 litres à l’heure pour les deux moteurs).
La « patte » du design italien
Quant aux aménagements intérieurs, signés Spadolini, ils jouent sur la luminosité, une élégance sobre et une judicieuse compréhension des volumes. Le carré est traité en espace ouvert, avec une cuisine positionnée, avec justesse, à l’arrière tribord, à proximité immédiate de la baie vitrée coulissante. Ce qui permet de libérer la circulation avec le cockpit arrière. Le visiteur notera que l’espace cuisine n’est pas au même niveau que celui du salon. Et que, si la vision panoramique est assurée par les grandes ouvertures rectangulaires qui ajourent toutes les parois, leur hauteur est techniquement limitée, en partie basse, par les struc- tures de l’habitacle, ceinturé par un joli pont en walkaround, très bien protégé. La timonerie située à l’avant bâbord offre une bonne visibilité, cependant gênée par le montant gauche du pare-brise arrondi, et les balais en inox des essuie-glace, mal placés. A l’instar du
Sirena 64, la descente est déportée sur tribord, à proximité de la porte d’accès latérale vers les passavants. Très au goût du jour, la décoration suit les canons actuels fédérateurs des bateaux de voyage contemporains : huisseries et vaigrages clairs, mobilier fonctionnel, équipement high-tech de rigueur. Le bateau essayé – coque numéro deux – suivait les choix esthétiques très « zen » de sa propriétaire, Ipek Kirac, également dirigeante du chantier. Et c’est la configuration deux cabines que cette passionnée de motoryachting a choisie pour son navire personnel. Sur un bateau de 18 mètres de long, un tel choix permet de dégager de très beaux volumes pour les espaces privés, naturellement pourvus de leur salle d’eau privée. Sans surprise, la suite de l’armateur est placée au centre, et profite de larges ouvertures rectangulaires. Si les prestations sont ici au rendezvous, l’un des grands attraits du Sirena 58 est l’organisation de la cabine VIP, en pointe. Plusieurs éléments originaux lui permettent de se démarquer franchement de ses concurrents.
Les atouts de la cabine avant
Tout d’abord, un escalier d’accès lui donne un aspect mezzanine des plus sympathiques. Sur tribord, un autre escalier, assez discret, offre un accès indépendant au pont avant. Un élément de confort bienvenu, signé Tommaso Spadolini. « Cet aspect pratique est intégré dans une démarche de design réfléchi», explique le designer italien. «Nous avons construit des renforts dans la structure derrière le lit
et les avons recouverts de panneaux de chêne. Fondamentalement, le propriétaire peut sortir de sa cabine, faire sept pas et sortir sur le pont avant sans avoir à passer par le salon principal, comme c’est habituellement le cas. » Enfin, grâce aux précieux volumes dégagés par la proue droite du bateau, un petit salon est installé à la pointe. Parmi les touches originales et fonctionnelles qui agrémentent la vie à bord de ce bateau sophistiqué, saluons également sur le fly-bridge (doté de tous les équipements de confort de rigueur comme le salon, la grande table, le solarium, la cuisine extérieure...), la douche intégrée à la structure du mât en carbone. Un vrai plus !