• Azimut Atlantis 51
Atlantis revient dans l’arène par la grande porte. Le plan de pont innovant du 51, le hardtop ultra lumineux et des aménagements réfléchis redonnent ses lettres de noblesse à un genre purement méditerranéen.
Lorsqu’en 2001, Azimut rachète le chantier Gobbi, la tendance vers de grands modèles open était déjà amorcée avec le 425 SC que le nouveau propriétaire baptisera Atlantis 42. Au début de la fusion, les noms de Gobbi et d’Azimut restent imbriqués, mais, en 2003, Azimut imposera rapidement celui d’Atlantis, et l’ex-chantier Gobbi, précédemment très généraliste, ne va plus fabriquer qu’une seule gamme d’opens, les Atlantis. Il s’en suivra une montée en puissance phénoménale et plus de mille unités vendues en trois ans avec seulement quatre modèles au catalogue. Il y a eu ensuite une période plus flottante, et une première remise à plat en 2011 avec l’Atlantis 48, suivie d’une 44. Aujourd’hui, la gamme de trois bateaux (34’, 43’ et 50’ en deux versions, plus le Verve destiné au marché américain) se voit enrichie du tout nouvel Atlantis 51 dévoilé à Düsseldorf en janvier, et qui annonce, de fait, la fin du «vieux» 50’.
Fidèle au cabinet Neo Design
Ce sont les designers de Neo Design, Biaggi et Salvetti, à la manoeuvre depuis 2011, qui sont en charge du style intérieur et extérieur, alors que les architectes slovènes J&J Design ont pris l’ingénierie et l’architecture navale. A regarder le profil de l’Atlantis 51, il ne fait plus de doute que cet open fait partie intégrante de la famille Azimut, à commencer par cette fameuse étrave droite et courte au brion très haut (le brion est la jonction entre l’étrave et la quille d’un navire), qui personnalise les derniers modèles d’Azimut. Il en est de même pour les ailerons de Cadillac, discrets et stylisés, sur les bords de fuite du hard-top, qui signent l’identité du chantier italien. Les designers ont réussi un bateau très équilibré aux proportions harmonieuses, auquel ils ont apporté toute la modernité du moment, comme les bordés percés d’un immense hublot d’un seul tenant, élancé comme un sabre. Sur le pont, le hard-top profilé est posé, semblable à une coiffe de verre, tant la transparence s’impose. Le pare-brise d’une seule pièce et les vitrages latéraux soutenus par un fin châssis apportent une légèreté inédite. Les amateurs remarque-
ront leur ancrage presque au niveau du pont qui agrandit ces ouvertures, et leurs bases dessinées en Z comme celui du hublot de coque (l’art comme le diable se cache dans les détails). Sur l’avant, le pont surélevé accueille un solarium situé dans un emplacement moulé en creux et un cabriolet repliable permettra aux occupants de se protéger des ardeurs du soleil comme de certains regards indiscrets.
Le teck synthétique fait son apparition
Circuler à bord de l’Atlantis 51 est facile et sécurisant. Les rambardes en tube d’inox sont solides et hautes, les passavants sont larges et des mains courantes moulées dans
le rebord du toit offrent une bonne prise. Il n’y a pas à proprement parler de cockpit dans un open, les aménagements du hard-top, ouverts sur l’extérieur, en tiennent lieu, d’autant que le toit de la 51 s’ouvre très largement. Ce ne doit pas être chose facile pour des designers de répondre à la commande d’un chantier qui demande « du moderne, du neuf, du nouveau » alors que le thème de l’open a été très largement décliné sous toutes ses formes. Pourtant Biaggi et Salvetti se sont parfaitement acquittés de la tâche.
Un plan de pont simple et sobre
Ils ont choisi de faire sobre et simple, sans pour autant négliger le confort, l’ergonomie et la sophistication. La partie arrière, à l’air libre, comporte un vaste solarium situé sur le garage, capable d’abriter le tender jet Pirelli/Azimut de 3,30 m ou un Williams de 3,25 m. Il est encadré par deux escaliers menant à la plage arrière hydraulique et au barbecue dissi- mulé dans l’épaisseur du tableau. L’accès à bord s’effectue depuis l’arrière tribord, via la passerelle télescopique, et conduit sous le hard-top, avec, sur tribord, un premier petit meuble de service prolongé d’un canapé dont l’assise est faite de deux chaises mobiles qui s’installent autour de la table, complété par un second meuble de service. Un grand canapé en U occupe le flanc bâbord, capable d’accueillir au moins six convives autour d’une table au plateau repliable. Il est prolongé sur l’avant par une sorte de méridienne double, face à la marche. Sur l’autre bord, le poste de pilotage est équipé de deux fauteuils individuels et d’une console mate, qui reçoit les écrans de navigation, la barre, les commandes des moteurs et le joystick de manoeuvre. Pour ce nouvel Atlantis 51, Azimut a
innové en proposant un revêtement de pont en Estech (option), un teck synthétique décliné dans les tons gris avec des joints blancs, ce qui simplifie énormément l’entretien courant par rapport à un teck naturel, tout en étant agréable au toucher et peu sensible à la chaleur.
La cabine principale à l’avant
Le pont inférieur regroupe les cabines, la cuisine et un petit salon. Les designers ont fait le choix de privilégier l’espace sur le pont supérieur en reléguant la cuisine en bas. Cette dernière est située à gauche contre le bordé. Elle comporte tout l’équipement nécessaire dont un grand four encastré, une plaque de cuisson, un évier, un
frigo vertical et de nombreux ran- gements. En vis-à-vis, sur la droite, un salon en U sera utilisé comme coin repas autour de la table dépliable. L’ambiance est plus intime que sur le pont supérieur, avec des teintes foncées, dont le plancher en chêne teinté soutenu par des vaigrages gris clair et par un grand miroir qui agrandit l’espace. La cabine principale se situe à l’avant, avec un lit double en appui contre la cloison avant. Si cette cabine bénéfice de la même ambiance chaude et feutrée que le salon, elle est baignée par la lumière des
hublots latéraux et par un puits de lumière vertical, venu du pont avant. Elle comporte une salle de bain individuelle avec une douche indépendante. Les deux autres cabines comptent deux lits simples et une salle de bain commune. Pour l’une d’elles, les lits sont superposés, pour l’autre, ils peuvent se réunir en un seul. Celle-ci dispose également de plus d’espace et d’une coiffeuse-bureau le long de la cloison centrale.
De très bonnes performances
Pour la mécanique, un seul choix possible, une paire d’IPS 800 de 600 ch chacun, montée sur une carène adaptée à ces transmissions, avec, comme nous en avons désormais l’habitude, une maniabilité sans pareil, des manoeuvres simplifiées grâce au joystick, un encombrement réduit et des performances intéressantes qui flirtent avec les 35 noeuds. En navigation, le bateau affiche un comportement très sain, presque ludique, avec un excellent niveau sonore, surtout lorsque l’on navigue en 2000 et 2400 tr/mn soit entre 17 et 25 noeuds. Un régime qui permet de faire la route et de contrô- ler sa consommation. L’Atlantis 51 a vraiment trouvé sa place dans la famille Azimut, dans une gamme volontairement plus accessible que d’autres modèles de la marque, sans pour autant sacrifier aux performances ni au sérieux de la construction.