• Keizer 42
Doté d’un plan de pont conçu pour profiter de la vie au mouillage et d’une carène performante signée Vripack, cet élégant hollandais au prix attractif a tout pour s’imposer sur le marché de l’open méditerranéen.
Le printemps se sera décidemment fait attendre cette année sur la Côte d’Azur... Fin mars, les coups de vents continuent de succéder aux jours de pluie... La météo finira-t-elle par se montrer clémente ? Enfin, une journée d’accalmie est annoncée. Il ne nous en faut pas davantage pour filer vers Mandelieu, impatients d’essayer ce joli open aperçu à l’automne dernier à l’occasion du Cannes Yachting Festival. Avec son étrave galbée, sa plage avant sans aspérité, son pare-brise en rondeur et son tableau arrière biseauté, le Keizer 42 aurait bien du mal à renier ses origines hollandaises... Naviguant sur une carène du célèbre cabinet Vripack, le bateau est en revanche construit en Allemagne. Et pas n’importe où puisque cette vedette de treize mètres présente la particularité de sortir des ateliers du géant Bavaria.
Un plan de pont bien conçu
Une sous-traitance de la part du constructeur bavarois qui offre de sérieuses références à la marque hollandaise en matière de fiabilité, ainsi que l’assurance de pouvoir produire à grande échelle si les commandes continuent de croître. Pour le moment, sept modèles ont été construits. Mais le prix pour le moins attractif du bateau - un peu plus de 400 000 euros - laisse penser que ce modèle met toutes les chances de son côté pour s’imposer sur un marché de l’open méditerranéen, certes très concurrentiel, mais où le ticket d’entrée s’élève généralement aux alentours de 600-700 000 euros... Un tel
tour de force doit forcément dissimuler quelque chose... En mettant pied à bord, difficile de trouver pourtant quoi que ce soit à redire. Il s’agirait même plutôt du contraire. À commencer par le plan de pont, à l’agencement particulièrement bien adapté au programme du bateau. Prolongée par une plage de bain, la partie arrière du cockpit est occupée par un immense bain de soleil. Ses dossiers, facilement amovibles, offrent différents types de configurations (voir encadré). La banquette, qui se prolonge sur bâbord, offre un nombre significatif de places assises autour d’une table dépliable, qui compte parmi les équipements optionnels. En face, la cuisine en L est suffisamment spacieuse pour recevoir deux plaques de cuisson, un micro-ondes, un grill et un congélateur. Notez que la configuration du plan de travail peut changer en fonction des demandes des acheteurs. Juste derrière celle-ci, deux marches contremoulées donnent accès à un passavant qu’il convient d’emprunter avec prudence compte tenu de son étroitesse. Si la vocation de cet open est avant tout de faire profiter à ses passagers de
la vie au mouillage, celui-ci n’est pas en reste concernant le confort intérieur. Le pont inférieur, qui affiche une hauteur sous barrots de 1,90 m, abrite ainsi deux confortables espaces de couchage distincts. Le premier se situe dans la pointe avant, où le dossier de la banquette bascule de façon à agrandir la taille du lit. Le second se trouve à l’arrière de la vedette, où se trouvent deux grands lits jumeaux. Notez que la version essayée était dotée de matelas optionnels au confort assez bluffant ! La visite ne serait pas complète sans passer par la salle de bain, fonctionnelle et présentant une belle surface avec sa douche séparée. Mentionnons aussi le fait que
Une carène signée Vripack qui démontre tout son potentiel à haut régime.
la marque laisse le choix entre différentes essences au niveau des vaigrages (acajou, chêne ou teck), du sol et de la cuisine. En remontant pour prendre place au poste de pilotage, on note que la console est peut-être l’élément le moins réussi du bateau. Non que celle-ci souffre d’un quelconque manque d’ergonomie, mais son aspect aurait gagné à être plus élaboré, compte tenu du niveau général des aménagements. Debout ou assis sur la banquette dépliable, le pilote est bien installé pour prendre en main les deux manettes de gaz. En les poussant à bloc, le bateau de notre essai, équipé de sa moto- risation la plus importante, soit 2 x 400 chevaux, flirte rapidement avec les 40 noeuds, en déjaugeant à peine lors de la phase d’accélération. Une fois encore, les qualités marines d’une carène signée Vripack ne sont pas longues à faire leurs preuves ! D’autant que nous naviguons aujourd’hui sur une importante houle résiduelle, renforcée par un vent d’est... Des conditions qui mettraient à mal bien des bateaux, mais certainement pas cet open, qui enchaîne les virages serrés sans sourciller.
D’une élégance efficace
En matière de consommation, les courbes demeurent tout à fait raisonnables, avec moins de 70 litres par heure brûlés à 25 noeuds. De quoi voir venir avant de devoir passer à la pompe. Une qualité supplémentaire à mettre au compte de cet open élégant, marin et bien construit, et qui se paye le luxe d’arriver sur le marché avec un prix défiant toute concurrence. Que demander de plus ?