L’offensive du hors-bord
Véloce, doté d’un plan de pont toujours aussi réussi, le Fjord 36 passe avec facilité l’examen de la version hors-bord. Avec, pour ne rien gâcher, une capacité déconcertante à atteindre 50 noeuds.
Nombreux sont les chantiers à proposer des grands modèles en hors-bord. Enquête sur une tendance en plein essor.
Une configuration hors-bord qui sied bien à ce petit open sportif. Le vaste espace de rangement disponible sous le cockpit. Des finitions de très belle facture. Des matériaux de qualité.
Nombreuses, les options sont aussi onéreuses. Le poste de pilotage ne dispose pas de véritable position assise.
Au début de la décennie, l’arrivée sur le marché du Fjord 36, trois ans après son grand frère de 40 pieds, avait permis d’imposer la marque allemande sur le créneau de l’open méditerranéen. Surfant sur le développement de moteurs de plus en plus puissants, Fjord décline désormais le plus petit modèle de son catalogue en une séduisante version hors-bord. Une alternative qui permet au constructeur de disposer d’une corde supplémentaire à son arc en allant se poser en concurrent frontal des chantiers proposant des semi-rigides et day-boats haut de gamme propulsés par ce type d’engins.
Une différence de prix appréciable
Naviguant donc sur la même carène que le 36 Open d’origine, ce 36 Xpress – dont la longueur hors-tout dépasse de 50 cm celle de la version in-board – fait valoir de nombreux atouts dans ce nouveau type de configuration. À commencer, et ce n’est pas là le moindre des arguments, une facture moins élevée... Car, avec un tarif de base avoisinant 240 000 € (en version 2 x 300 ch), le Xpress se positionne tout de même 75 000 € en dessous de la version in-board propulsée par deux
Volvo D4 développant chacun 300 ch. Une différence de prix qui peut permettre aux propriétaires d’opter pour une ou plusieurs options figurant au catalogue.
Vélocité et douceur en navigation
Mais venons-en au fait. Que vaut en matière de performances cette version par rapport au modèle in- board ? Sans surprise, ce 36 Fjord XPress gagne nettement en vélocité. Doté de deux hors-bord Mercury Verado de 350 ch, le bateau atteint les 50 noeuds en poussant les manettes de gaz à fond, alors que le 36 Open ne dépasse pas 42 noeuds dans sa configuration la plus musclée, soit deux Volvo D4 de 300 ch chacun. Sans surprise, cette version accusant une tonne de moins sur la balance se montre nettement plus nerveuse en navigation, en conférant au barreur de bonnes sensations en optimisant l’assiette du bateau à l’aide du trim. Soulignons que, de manière générale, le bateau offre un comportement général
convaincant. Après un léger cabrage au démarrage, la 36 XPress trouve rapidement son équilibre et passe en douceur dans le clapot en défléchissant efficacement les embruns.
Une circulation fluide et aisée
Précisons au passage que le modèle essayé à l’occasion du dernier Cannes Yachting Festival était équipé d’une instrumentation de pointe Vessel View, combinée à une cartographie Raymarine, d’un joystick de manoeuvre, d’un système de trim automatique et de commandes électroniques. Autant dire de quoi contrôler parfaitement le bateau... Certains éléments sont néanmoins à revoir, comme l’ergonomie de la banquette dédiée au pilote, qui n’offre pas de véritable position assise. Sans surprise, les aménagements n’ont pas évolué par rapport à la version in-board. La 36 XPress conserve un plan de pont de plainpied et dégage de grands couloirs de circulation dans le sens de la longueur et de la largeur du bateau. Dans sa version optionnelle, le cockpit se transforme en un confortable bain de soleil. Outre le ressenti en navigation, la différence la plus notable entre les
deux versions est en fait à aller chercher sous le cockpit, la cale moteur de la version in-board devenant, pour le modèle horsbord, une vaste soute de rangement.
Profiter de la vie au mouillage
On trouve à l’avant du bateau un deuxième salon de pont. En forme de U, celui-ci encadre une seconde table. Pensé et conçu pour profiter prioritairement de la vie au mouillage, cet open méditerranéen abrite également des aménagements intérieurs permettant d’envisager de véritables petites croisières en couple. On trouve ainsi, au pied de la descente, une salle d’eau présentant de belles dimensions, compte tenu de la taille du bateau. Douche, toilettes, lavabo, rangement, elle dispose de tout le nécessaire. Le couchage double, qui prend place dans la pointe avant, offre de belles dimensions. Un mot tout de même sur le bon niveau de finition du bateau et la qualité élevée des matériaux. Comme en témoignent les nombreuses touches de teck, le positionnement des mains courantes à l’intérieur des pavois, les logements dédiés aux pare-battages. Un ensemble de qualité pour ce séduisant hors-bord.