Azimut S6
Testé en avant-première, le deuxième modèle de la nouvelle série S fait une nouvelle fois la preuve du savoir-faire du constructeur italien en matière de grande vedette sportive. Spectaculaire !
Le constructeur italien enrichit sa nouvelle série S d’un modèle de 18 mètres en phase avec l’esprit sportif de la série.
L’équation a beau avoir été posée depuis des lustres, celle-ci demeure toujours aussi difficile à résoudre... Offrir un maximum de volumes à bord d’un modèle affichant un profil tendu à l’extrême reste un cassetête pour tous les constructeurs. Deuxième opus de la nouvelle série S d’Azimut, la S6, un an après la S7, fait une nouvelle fois la démonstration de la parfaite maîtrise du chantier piémontais dans ce domaine. Découvrir une Azimut revient néanmoins à commencer par admirer sa silhouette générale. Amarrée dans le cadre majestueux du port de Monopoli dans les Pouilles, au sud-est de la Péninsule, à l’occasion du gala annuel du groupe Azimut-Benetti, la S6 ne déroge pas au code stylistique sur lequel la gamme a fondé sa réputation.
Toujours plus de carbone
On retrouve ainsi la désormais emblématique étrave en bec de canard dotée d’un brion naissant très haut, les angles vifs et ces lignes générales qui font amplement mériter à ce modèle son appellation de « coupé ». Au catalogue, cette unité de 18 mètres tout rond vient se glisser derrière la 77S et la S7 et devant la 55S, qui a lancé la gamme dès l’année 2012. Sorti, comme ses prédécesseurs, des carnets à dessin du designer Stefano Righini, le bateau arbore également des ouvertures de bordés très caractéristiques, avec notamment ces six damiers apportant une vue sur les flots depuis la cabine principale. Mais au-delà d’une simple approche stylistique, les éléments les plus spectaculaires sont certainement à aller chercher du côté de son mode de fabrication, le constructeur italien cherchant en effet à utiliser de plus en plus le carbone. Ceci afin d’alléger le bateau bien sûr, en lui faisant gagner plusieurs tonnes, mais aussi
et surtout afin de parvenir à abaisser autant que possible son centre de gravité. Une technique qui permet au chantier d’équiper la S6 d’une motorisation moins importante, et donc de réduire la consommation de carburant.
Des volumes intérieurs agrandis
Le carbone offre parallèlement au chantier italien la possibilité de proposer davantage de volumes intérieurs, en réduisant notamment les dimensions de ses renforts latéraux. « Plus que la vitesse du bateau ou même sa consommation, c’est l’espace à bord qui intéresse en priorité les gens », nous confirme
La disposition avancée des réservoirs offre une zone tampon entre la mastercabin et les trois IPS 700.
l’équipe technique en nous invitant à bord. Une affirmation que l’on peut vérifier depuis la plage arrière, le grand bain de soleil dissimulant un vaste garage à annexe pouvant accueillir une annexe de 3,30 mètres de longueur.
Aménagements lumineux et sobres
Dans le cockpit, la table dépliable en carbone témoigne une nouvelle fois de la volonté du chantier de limiter le poids sur la balance. Pourvu d’une grande banquette en C et d’une cuisine d’été, le cockpit est en grande partie abrité par la casquette du hard-top. La longue plage avant exploite elle aussi au maximum la surface disponible avec une large banquette située directement devant le parebrise, séparé du bain de soleil par un passage latéral central. Mais c’est en faisant coulisser les portes à vantaux fermant l’arrière de la timonerie que l’on prend toute la mesure de ce qui contribue à faire d’Azimut l’un des constructeurs les plus innovants du marché. Très clairement, le designer Francesco Guida est une nouvelle fois parvenu à distiller de nouvelles touches en matière stylistique, sans rien renier de ce qui fait la « patte » du chantier. L’élément le plus visible est à chercher au-dessus de la cuisine, avec un meuble
aux contours arrondis offrant non seulement des rangements supplémentaires, mais matérialisant également la séparation entre l’espace de vie et la cuisine. De façon plus générale, les aménagements font preuve d’une grande sobriété, et présentent de très généreuses entrées de lumière naturelle. Au niveau des boiseries, le chêne se décline dans les tons clairs au niveau du sol et du mobilier, mais aussi par endroits dans des teintes tabac. Francesco Guida a également utilisé, avec parcimonie, l’aluminium, afin de souligner les contours de nombreuses ouvertures. Pourvu de trois panneaux translucides, le toit ouvrant permet de faire largement respirer cet espace, qui bénéficie aussi d’une impressionnante largeur.
Une mastercabin originale
À droite de la descente, le poste de barre, avec ses deux grands écrans Raymarine, devance deux confortables fauteuils. La console, épurée avec ses quelques boutons pour seuls éléments de contrôle, s’intègre parfaitement au reste du bateau. Sans surprise, le designer a pu s’exprimer au moins aussi amplement au niveau inférieur. Dans la pointe avant, la cabine dédiée
aux invités offre un savant mélange entre classicisme et modernisme. Claire, en dépit d’ouvertures de bordés aux dimensions limitées, celle-ci intègre néanmoins de très spacieux rangements. Elle dispose naturellement de sa propre salle de bain. Sur tribord, une cabine latérale pourvue de lits jumeaux offre deux couchages supplémentaires. La mastercabin, d’un grand raffinement, fait indéniablement partie des élé- ments particulièrement réussis du bateau. Bénéficiant de la lumière apportée par les très larges ouvertures de bordés en damier, elle dispose d’un lit en biais venant casser l’image souvent trop rectiligne de ce type de cabine.
Une ambiance sonore maîtrisée
Mettre le pied à bord d’une Azimut donne néanmoins envie de rapidement savoir ce que donne le bateau en navigation. Cela tombe bien, un vent de nord de 4 à 5 Beaufort souffle au large des Pouilles en cette fin juin. Propulsée par trois pods IPS 700 développant chacun 550 chevaux, la S6 se joue de la houle avec une autorité déconcertante, le bateau enchaînant les virages et les accélé- rations sans à-coups. Surtout, compte tenu des conditions, l’absence totale de vibrations et de bruits parasites est absolument remarquable ! À plein régime, cette grande vedette atteint aisément 35 noeuds, une pointe à 38 noeuds étant même relevée par mer arrière... En adoptant une allure plus sage, elle navigue bien dans ses lignes à son régime de croisière aux alentours de 28 noeuds, vitesse à laquelle celuici offre l’un de ses meilleurs rendements. Le tout dans une ambiance sonore très maîtrisée. Essayé en exclusivité et en avant-première, ce modèle aussi sportif qu’habitable compte naturellement parmi les nouveautés les plus attendues du prochain salon de Cannes. Nul doute que la S6 fera tourner les têtes sur la Croisette !