Les étapes d’un refit total
Bien connu de nos lecteurs après ses escapades en Ecosse et au Portugal, Salicorne, un Swift Trawler 44, vient de subir un refit électronique particulièrement complet. Neptune a suivi en détail les différentes étapes de cette remise à neuf de l’instrumentation du bord.
Au fil de plusieurs milliers de milles, Christian a poussé l’instrumentation d’origine jusqu’à ses limites, au point sans doute de dépasser le cahier de charges fixé en 2012 par Bénéteau pour son pack électronique. Il était composé autour de deux multifonctions Raymarine E120 à la timonerie et E90 au poste de conduite du fly, d’un radar Raymarine HD Color avec antenne radôme 4 kW et d’un pilote automatique Smartpilot X30. Pilote d’avion qualifié IFR à ses heures, Christian fait un usage intensif de son instrumentation, avant, pendant et après la navigation, et il se montre particulièrement intransigeant vis-à-vis des performances du radar dont il a constaté les limites à plusieurs reprises, avec, en particulier des informations ARPA erro- nées. Utilisateur depuis 15 ans du logiciel de navigation Maxsea qui équipe le PC du bord, il a aussi rencontré des difficultés jamais résolues de liaison avec les multifonctions via le réseau Seatalk d’origine. Dans ce contexte, les échanges de données ne se faisaient que dans une seule direction, du traceur au PC mais pas dans le sens inverse. Dans la pra- tique, l’écran de l’ordinateur servait bien de répétiteur en affichant la position, la trace et les données de navigation du bateau fournies par le multifonctions mais il lui était impossible de transférer automatiquement la route et les waypoints saisis confortablement sous Maxsea. Seule solution, préparer la route avec le clavier physique du PC et ressaisir tous les points avec le clavier virtuel du traceur, une
opération superflue et susceptible de générer des erreurs de coordonnées dans la route. Le port d’attache de Salicorne se trouve au Guilvinec, dont la marina voisine le port de pêche, au premier rang de la pêche artisanale française avec plus de 200 navires et 800 marins professionnels. Dans ce cadre, Christian a pu remarquer qu’une large partie de la flotte était équipée de matériel Furuno.
Un refit ambitieux du matériel d’origine
Après discussion avec des utilisateurs, il prend la décision de renouveler entièrement la dotation d’origine du trawler et de trouver un prestataire à même de réaliser les travaux de refit. L’opération commence sur place avec l’installation de stabilisateurs Humphree, en préalable à celle de l’électronique. Comme souvent dans ce genre de projet, les délais théoriques dépassent ceux réels et
Salicorne quittera les eaux du Guilvinec pour celles des pertuis rochelais avec deux bonnes semaines de retard par rapport au planning prévu. Des difficultés de pose et de réglage du système de stabilisation en sont principalement la cause. Elles pèseront d’autant plus lourds sur la suite des travaux qu’à la même période, la plaisance rochelaise tourne à plein régime, les sociétés de services et les autorités portuaires devant gérer simultanément un nombre très élevé de mises à l’eau de grandes unités.
Privilégier la basse saison
Sans oublier bien sûr les nombreux ponts du mois de mai qui allongent les délais de livraison et les inévitables surprises de compatibilité réseau. Résultat, Salicorne restera à quai trois fois plus longtemps que prévu... De quoi compliquer la tâche du coordinateur des travaux, des techniciens chargés de leur mise en oeuvre et, in fine, du propriétaire qui ne songe qu’à reprendre le fil de ses croisières vers le Nord. Conclusion : les candidats au refit gagneront à éviter la haute saison, de mars à septembre, au profit, si possible, de la période creuse...