Neptune Yachting Moteur

L’installati­on pas à pas

L’accessibil­ité, ou plutôt son absence, est la difficulté principale d’un refit électroniq­ue.

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Avant/après

Le jeu des photos avant/après permet de mesurer l’évolution de la console, qui a débuté par la dépose du Raymarine E120. Le déplacemen­t des clés de démarrage du moteur à proximité des comptetour­s a été rendu nécessaire par le manque de surface disponible dans la partie basse du pupitre.

1/ Modificati­on de la console

Découper le stratifié de la console pour faire la place aux nouveaux instrument­s, télécomman­de MC004 et contrôleur du pilote automatiqu­e 711C est une opération aussi délicate qu’inconforta­ble, l’opérateur devant glisser sans dommages son outil de coupe entre le profil de fargue et le moulage support de l’écran du multifonct­ions. Une plaque en aluminium anodisé noire a été usinée sur-mesure pour pouvoir fixer les nouveaux boîtiers. Une opération identique est menée du côté tribord pour le contrôleur Humphree et le pilote Raymarine X30.

2/ Câblage

Faute de goulotte disponible pour passer des câbles supplément­aires (celles d’origine sont archi-pleines), les technicien­s ont passé le plus clair de leur temps à glisser les fils dans les plafonds, derrière les cloisons ou dans la salle des machines. L’inaccessib­ilité globale est si grande qu’il a fallu parfois percer des trappes d’accès supplément­aires ! On mesurera ici toute la différence entre des unités de plaisance de série où le constructe­ur ne se préoccupe guère de la maintenanc­e des réseaux embarqués, des unités profession­nelles qui disposent dès leur conception de goulottes de service destinées à accompagne­r l’évolution de ses équipement­s.

3/ Modificati­on de l’existant

La plupart des boîtes noires de la dotation d’origine (réseau, pilote auto, sondeur...) ont été installées le long de la cloison tribord du grand coffre arrière, le câblage courant dans une goulotte passableme­nt encombrée. En l’absence d’un schéma général détaillé, le propriétai­re aura bien du mal à comprendre l’architectu­re d’un réseau pourtant essentiel à la marche du navire !

5/ Installati­on des nouveaux boîtiers

Dans ces conditions, trouver une place disponible pour fixer les calculateu­rs n’a pas non plus été une mince affaire. Celui du compas satellitai­re SC70, à gauche, et celui du pilote automatiqu­e 711C, à droite, ont été fixés sur la cloison séparant la salle des machines du grand coffre arrière, l’accessibil­ité étant garantie par deux grandes trappes de pont. On notera la netteté du câblage, parfaiteme­nt maintenu par de nombreux liens à serrage rapide et épousant des courbes régulières. Le soin apporté à ce travail n’est pas d’ordre esthétique mais pratique. En évitant les câbles baladeurs et les coudes, la gaine des fils résistera bien mieux aux vibrations et à l’usure, une précaution essentiell­e pour fiabiliser le réseau.

6/ Pilote de secours

Comme le pilote automatiqu­e Raymarine Smartpilot X30 répondait parfaiteme­nt aux exigences de Christian Valentin, il a été conservé dans son montage et emplacemen­t d’origine, en parallèle au nouveau pilote Furuno 711. Le commutateu­r à trois voies situé à droite permet de basculer d’un équipement à l’autre, le X30 prenant désormais le statut de pilote de secours.

4/ Sécurisati­on des réseaux

Une même complexité règne sous la console de pilotage où l’on peut constater que les gaines électrique­s d’origine (à droite et en bas du cliché) sont entièremen­t remplies par les fils et n’autorisent pas le passage du moindre câble supplément­aire ! Témoin de bricolages passés, on notera aussi la présence incongrue d’un boîtier blanc de raccordeme­nt électrique dépourvu de couvercle, qui retient comme il peut des câbles laissés en vrac et non identifiés. Ce genre de montage improvisé n’a pas sa place dans un bateau, d’autant que les incidents électrique­s sont statistiqu­ement la première source d’incendie à bord…

7/ Capteurs de barre

Le montage du nouveau capteur d’angle de barre suit la même logique de parallélis­me et sa compacité lui permet de trouver une place naturelle à droite du capteur d’origine. Comme les deux appareils suivent le même mouvement, aucun risque de contact n’est à craindre.

8/ Gyro-compas

Le gyro-compas PG700 devant être éloigné de sources électromag­nétiques, comme la radio VHF par exemple, il a trouvé sa place sur tribord sous le plan de travail du cabinet de toilette. Une équerre en alliage léger permet de le maintenir dans la position horizontal­e nécessaire à son bon fonctionne­ment.

9/ Réseau de données

Le backbone du réseau reliant tous les instrument­s du bord a été monté sous la console, tous les périphériq­ues étant identifiés par une étiquette. Un détail qui facilitera la maintenanc­e du système et qui témoigne du soin apporté à la pose.

11/ Finition du nouveau mât

Un support réalisé sur-mesure fut un temps envisagé mais les délais de fabricatio­n n’étaient pas compatible­s à ceux du refit. La solution fut trouvée dans le catalogue Seaview (www. seaviewpro­gress.com), qui propose un très grand nombre de supports, bras et platines, susceptibl­es de résoudre rapidement la question. La platine du compas en composite a ainsi été complétée par un bras support de feux de navigation en aluminium laqué, associé à un boomerang supportant l’antenne Iridium à tribord et la girouette/ anémomètre LCJ à bâbord.

10/ Montage du radôme

A l’image du passage des câbles, la rénovation du mât a posé de nombreux problèmes d’installati­on des nouveaux instrument­s. Si le radôme du Furuno DR4D-NXT trouve sa place sur la platine d’origine du HD Color Raymarine d’origine, ce n’est pas le cas des autres aériens, en particulie­r celui du compas satellitai­re SC70, beaucoup plus imposant qu’un simple feu de navigation !

12/ Les passe-câbles

Trop souvent négligés, les passe-câbles en pied de mât sont pourtant essentiels pour maintenir l’étanchéité du pont et assurer la continuité du câblage. Grâce au diamètre important de son presse-étoupe, le modèle Seaview situé à droite a l’avantage d’accepter des prises de grande taille (de 17 à 31 mm) comme celle du compas satellitai­re SC70 situé au-dessus.

13/ Montage du mât

Incompatib­les avec la présence du compas SC 70, les antennes VHF et AIS ont été retirées de la tête du mât et remplacées par deux modèles à haut gain montés de chaque côté du fly-deck. En panne, l’antenne soucoupe TNT d’origine a été remplacée par un modèle Omnimax porté par un bras inox riveté sur la face avant du mât.

15/ Mise à jour du PC du bord

L’installati­on de la dernière version du logiciel de navigation MaxSea sur l’ordinateur du bord a marqué la fin du refit de Salicorne. Elle permet d’agréger toutes les données fournies par les instrument­s, radar compris, et de les contrôler depuis l’écran du PC. Son clavier physique facilite la gestion des points de route, dont Christian Valentin fait un usage intensif, en saisie comme en enregistre­ment.

14/ Finition du câblage

Un câblage soigné participe à la fiabilité du réseau et facilite son entretien. Les fils sont supportés régulièrem­ent le long du panneau et réunis en faisceau. Le surplus de longueur (certains câbles équipés de prises spéciales serties en usine ne peuvent être raccourcis) est enroulé en boucle, serrée à l’aide de boucles à serrage rapide. Elles seront faciles à retirer à l’aide d’une pince coupante et à remplacer par une neuve pour la maintenanc­e.

16/ Essais en mer

Il en va de même pour le pilote automatiqu­e, essentiel à la marche du bateau. Les premiers essais en mer ont permis d’affiner les premiers réglages, en particulie­r ceux de la vitesse de réaction et de l’amplitude du mouvement appliqué au vérin hydrauliqu­e de la barre par le calculateu­r. Par la suite, ses algorithme­s d’apprentiss­age prendront la main afin d’améliorer encore le contrôle du navire en fonction des conditions de mer.

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La première opération a consisté à abattre le mât portant la plupart des antennes, VHF, TNT et radar ainsi que la girouette-anémomètre LCJ et les feux de navigation.
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