Ferretti 670
La nouvelle génération des grandes vedettes à fly du chantier italien a fait le choix de la haute technologie pour tous les aspects de la vie à bord et de la navigation.
Présentée en avant-première à Venise pour le cinquantième anniversaire de la marque, la très contemporaine Ferretti 670 est promise à un bel avenir commercial. Nous sommes allés essayer la numéro dix (déjà !), non pas à Venise, mais à Cesenatico, sur les bords de l’Adriatique, près du fief historique du chantier.
Un dîner de gala dans le Palais des Doges, une soirée dansante à l’Arsenal, plus de deux cents clients venus du monde entier... Alberto Galassi, le directeur général de Ferretti, a le sens de la fête quand il s’agit de célébrer le cinquantième anniversaire du chantier italien. Pour couronner le tout, Ferretti a présenté devant le Grand Canal de Venise à ses invités le dernier-né de sa collection fly-bridge. La 670, puisqu’il s’agit bien d’elle, est une vedette à fly-bridge d’un peu plus de 20 m, qui vient prendre la place de la
650 lancée cinq ans plus tôt. Nous sommes sur une échelle de bateaux qui peuvent être encore menés par le propriétaire bien que l’assistance et le soutien d’un marin à bord sont vivement recommandés. C’est non pas à Venise mais sur le site de production historique de Forli que nous découvrons la nouvelle vedette à fly. C’est ici que la 670 est réalisée aux côtés des Ferretti entrée de gamme (450, 500 et 550).
Une ligne reconnaissable
Trois modèles étaient en cours de construction au moment de notre visite et près de dix devront être livrés lors des premiers mois d’exploitation. Un beau succès pour une vedette au look contemporain qui tente d’intégrer dans ses gênes tous les attributs d’un yacht moderne de taille supérieure. Rien d’étonnant dès lors à ce que l’on retrouve une ligne empruntée aux modèles 780 et 920, les fleurons de la gamme Ferretti sortis l’année dernière. Le style extérieur a pourtant été confié à une étoile montante du design, Filippo Salvetti, et non pas au studio Zuccon comme c’est le cas pour la plupart des modèles Ferretti. Le co-fondateur du cabinet NeoDesign signe en effet pour la première fois une Ferretti, mais en son nom propre, peut-être pour ne pas heurter la susceptibilité du concurrent d’Azimut avec qui le designer réalise la gamme Atlantis. Après une trentaine de kilomètres parcourus au milieu des vignes de Sangiovese di Romagna, nous voilà à Cesenatico, grand port de plaisance au nord de Rimini, où Ferretti a ses habitudes. Le bateau nous attend en bout de panne prêt à partir. Le style de la maison se reconnaît au premier coup d’oeil. Les lignes sont tendues et épurées, sans effets de manches. Pas ou peu de courbes. Les contours des hublots de coque sont nets avec un angle qui suit l’inclinaison du T-top. En termes de design pour ce type de grandes vedettes à fly, Ferretti se hisse, selon nous, sur la plus haute marche du podium. Avant de monter à bord, le project manager, Stefano Amici, procède à l’immersion de
la plate-forme de bain. Le système est particulier et a déjà fait ses preuves sur d’autres modèles récents comme la 550. Ferretti a conçu un tableau arrière inversé qui permet de faire coulisser la plate-forme le long de deux rails intégrés. Il n’y a pas d’espace entre la coque et la plage de bain. C’est une question de sécurité pour les enfants et pour celui qui met l’annexe à l’eau. Aujourd’hui, Ferretti est le seul sur ce créneau à proposer un dispositif aussi abouti. Le propriétaire pourra y installer un tender de jet de 3,45 m de longueur ainsi qu’un Seabob, rangé dans l’astucieuse soute dissimulée dans l’épaisseur du tableau arrière. Comme nous le précisions en préambule, le marin a toute sa place
à bord. Il est plutôt choyé, bénéficiant d’un accès confortable à sa cabine via une porte située près de l’entrée de la timonerie, à l’opposé de l’escalier de fly.
Une réactivité quasi immédiate
L’espace comprenant une salle de bain fermée et une buanderie (machine à laver le linge) communique avec la salle des machines qui héberge les deux blocs V8 Man de 1 000 ch (standard) ou 1 200 ch pour notre bateau d’essai. Une puissante mécanique allemande montée sur des lignes d’arbre classiques comme les aime le constructeur transalpin qui a souhaité faire de la Ferretti 670
une vitrine technologique en matière de navigation. Prendre la barre du bateau est une expérience assez bluffante. Les commandes électro-hydrauliques sont identiques à celles utilisées à bord de la Ferretti 780. Elles ont été développées en coopération avec le spécialiste italien Xenta, qui fut le premier voici une demi-douzaine d’années à mettre au point un joystick de manoeuvre mettant à contribution moteurs et propulseurs. Dans le cas de la 670, la direction totalement assistée réagit à la moindre sollicitation du pilote. Inutile de tourner plusieurs fois
la barre pour entamer une courbe serrée. La réactivité est quasi immédiate. Une fois le cap désiré atteint, il suffit de relâcher la barre qui revient au neutre automatiquement. Xenta a développé également son joystick qui, outre la fonction ancre virtuelle (une première pour une transmission ligne d’arbre), peut se substituer à la barre, aux manettes de gaz ou aux deux simultanément. On dirige alors le bateau depuis le bouton articulé. Pour des raisons de sécurité, la vitesse est alors plafonnée à 28 noeuds. Drôle de sensation tout de même ! Pour les manoeuvres, le pilote bénéficie d’un propulseur d’étrave survitaminé (48 V) et réglable avec témoin de puissance. Le must !
L’avantage des gyrostabilisateurs
Enfin, deux gyrostabilisateurs Seakeeper complètent la panoplie du parfait capitaine. Sous la timonerie, Ferretti abandonne le principe de la cuisine à l’entrée pour aménager un splendide salon traversant. L’espace est très nettement divisé en deux zones distinctes matérialisées par une différence de niveau de plancher conséquente. La cuisine sur le flanc tribord fait