Au coeur de la Côte d’Azur
Les mouillages nichés entre les caps Taillat et Bénat offrent en une journée de navigation un condensé de ce que la Côte d’Azur propose de meilleur. Comme un parfum de Méditerranée authentique...
En raison de leur situation géographique toute proche, les îles d’Or sont une destination toute indiquée à partir de Bormes- les- Mimosas. Moins fréquentée, offrant une nature préservée, la côte située entre le cap Bénat et le cap Taillat regorge pourtant de mouillages idylliques n’ayant rien à envier à leurs voisines insulaires. Cela tombe bien, une superbe journée se profile à l’horizon, sans le moindre vent et avec un ciel bleu azur de carte postale. Quoi de mieux pour réaliser ce type de navigation qu’un Pardo 43, un grand open méditerranéen doté d’un plan de pont de rêve, et un Say 31, un semi-rigide rapide comme une flèche ? Avec un temps pareil, le programme de la journée est vite vu : rejoindre le cap Taillat, distant d’une quinzaine de milles, puis revenir sur le cap Bénat en longeant la côte.
Des mouillages enchanteurs
À la sortie du port, en pointant les étraves vers le cap Taillat, pas question de naviguer à plus de 20 noeuds, histoire de prendre le temps d’admirer les côtes qui se dessinent aux premiers rayons du soleil. Vu du large, le littoral, vierge de toutes constructions, déploie un balai de couleurs primaires, bleu, vert et rouge. Les incendies de l’année dernière ont hélas fait par endroits des ravages, et laissent place à un spectacle désolant, même si la flore reprend doucement ses droits. En arrivant au cap Taillat – également connu sous le nom de cap Cartaya – nous décidons d’en explorer le côté est, où la baie de Bon Porte offre une eau cristalline, qui invite à la baignade. L’ancre est jetée, les moteurs coupés, un calme olympien règne sur la baie. Si l’endroit est très prisé en
saison, il n’est pas difficile de trouver une place en cette fin juin, période particulièrement propice pour profiter des lieux. Pour une escapade à terre, le « beachage » reste difficile. Ce côté du cap ne se prête pas à un débarquement en raison des nombreuses roches qui affleurent. A l’ouest en revanche, la baie de Briande offre une belle plage de sable beaucoup plus simple d’accès et bordée par le chemin des douaniers. Un lieu d’où se dégage une réelle sensation de calme et de sérénité. Cap ensuite sur Cavalaire-sur-Mer en longeant la plage de Cigaro sur la commune de la Croix-Valmer. Au port de Cavalaire, vous pourrez faire escale le temps d’un déjeuner, ou d’un marché local tout en flânant dans cette cité qui fut au Moyen Age l’un des principaux
ports de Provence. Il a été remplacé en 1470 par celui de SaintTropez, construit par les marins génois. Vous pouvez également prendre le temps d’aller visiter les jardins méditerranéens du domaine du Rayol. Accessible en bus depuis le port de Cavalaire, ce parc rassemble une multitude de variétés de plantes et de fleurs mais aussi un jardin marin qui se découvre avec un masque, des palmes et un tuba. Le programme de la journée étant particulièrement dense, nous repartons vers l’ouest.
Des navettes pour les plaisanciers
Sur le trajet, de multiples criques désertes bien protégées du mistral en eau peu profonde cohabitent avec de petites plages où l’on
trouve d’agréables restaurants. La plupart du temps, un service de navettes se propose de venir vous chercher au mouillage, à l’exemple de chez « Jo Le Layet ». Vous y découvrirez une cuisine simple à base de poissons, langoustines, viandes du jour grillées, ou de délicieuses omelettes, qui se dégustent quasiment les pieds dans l’eau, dans un cadre enchanteur.
Approcher au plus près des côtes
L’endroit est tout indiqué pour un après-midi de farniente mais il faut déjà remettre cap à l’ouest. Revenus du côté du Lavandou, nous approchons du cap Bénat. Le Say 31, avec son faible tirant d’eau, permet d’approcher au plus près des côtes mais également de couper entre certains rochers à fleur d’eau. La journée touchant presque à sa fin, nous poursuivons notre route vers le cap de Brégançon sans lésiner sur l’inclinaison des manettes de gaz. Aux abords du fort, la navigation est très réglementée et ne permet pas de s’en approcher au risque de se faire verbaliser. Retour vers Bormesles-Mimosas, au terme d’une navigation d’une cinquantaine de milles, qui nous aura révélé quelques joyaux du littoral provençal.