Galeon 650 Skydeck
En présentant son 650 Skydeck, la marque polonaise frappe fort dans le segment des 20 mètres tout juste. La modularité, la lumière et la circulation à bord sont servies par la technique et l’innovation pour profiter de toutes les situations rencontrées.
En arrivant sur le ponton Galeon, au dernier salon de Cannes, force est de constater la montée en puissance et le dynamisme de la marque polonaise créée en 1982. Celle-ci compte au catalogue pas moins de 28 modèles de 30 à 78’. La 650 Skydeck, que nous venons essayer, illustre l’enthousiasme et la créativité du chantier. Ce coupé est un véritable concentré d’innovations qui ne sont pas forcément visibles au premier coup d’oeil. Son allure racée est à l’image de son rouf aérodynamique, trapu et taillé pour la navigation, y compris dans des conditions météo difficiles. En montant à bord, et au fur et à mesure de la visite, nous découvrons les dispositifs et options qui transforment ce coupé sport en un confortable et spacieux yacht, capable d’optimiser de nombreuses situations de vie à bord. Tout d’abord le fameux «beach mode» permettant, en abaissant électriquement les flancs de coque, d’élargir le pont de 2,50 mètres, créant ainsi un espace bar de six mètres linéaires ouvert sur l’extérieur de chaque bord et qui communique avec la cuisine intérieure par des baies coulissantes, elles aussi électriques.
Des dispositifs ingénieux
Le bain de soleil de la plage avant est lui aussi extensible. En repoussant les deux modules de banquettes vers l’extérieur à l’aide de compas en inox, on obtient un espace dînette spacieux doté d’un passage central pratique, menant vers la proue. Enfin, le cockpit arrière est réversible et la banquette peut faire face à la mer, mais, dans cette configuration, il faut se passer de la cabine de marin. Ces trois innovations sont apparues il y a trois ans sur la 500 Skydeck et équipent maintenant en option plusieurs modèles de la marque à partir de 46’. Mais le vrai plus est la porte dans le pare-brise frontal, qui coulisse grâce à une crémaillère électrique dans le rouf. Elle offre un accès direct sur la plage avant depuis le salon. L’aisance de déplacement ainsi obtenue est remarquable et permet, sans compter l’aération générée, d’utiliser pleinement l’accueillante plage avant. Enfin la dernière création est le hard-top carbone look qui
recouvre le skydeck. Il s’escamote électriquement pour découvrir le poste de pilotage et le mini fly comprenant un vaste bain de soleil et une dînette. Fini le fastidieux démontage d’une capote ; on appuie désormais sur un bouton et on profite immédiatement du niveau supérieur qui est resté propre, malgré les intempéries. Et, cerise sur le gâteau, ces deux équipements exclusifs sont livrés en standard. L’intérieur fait lui aussi preuve d’imagination. Un grand
open space est immédiatement accessible. La cuisine située sur le côté en entrant est pourvue de grands plans de travail servant aussi de bar et de passe-plat lorsque les baies vitrées sont ouvertes. En pénétrant dans le salon vers l’avant, la hauteur sous barrots très généreuse et les belles baies et toits vitrés procurent un espace vaste et lumineux digne d’un yacht bien plus grand. Les deux escaliers qui desservent les cabines au pont inférieur renforcent encore la sensation d’intimité. La VIP à l’avant possède sa descente privative tandis que la descente centrale dessert
L’eucalyptus cendré brillant participe à l’ambiance luxueuse et cosy.
La cabine VIP à l’avant est lumineuse et possède sa propre descente.
La plate-forme de bain hydraulique supporte jusqu’à 700 kg.
la master et, au choix, une cabine double invités ou deux cabines twin dans la partie centrale. Dans cette dernière version, la master n’occupe pas toute la largeur puisque sa salle de bain est replacée sur le flanc bâbord. Les menuiseries sont réalisées selon les souhaits du client et notre version d’essai était habillée d’un eucalyptus cendré brillant assez original. Les finitions sont d’un bon niveau et les capitonnages, moquettes et voilages participent à l’impression générale de luxe.
Un comportement marin efficace
En sortant du vieux port, une bonne brise a levé un clapot assez fort. D’une pression, nous actionnons le hard-top électrique et rejoignons la timonerie intérieure pour ne pas être trempés. Notre version est équipée, en option, d’une paire de Man V8 de 1 200 chevaux, que nous recommandons pour les reprises et la souplesse qu’elle procure. Le passage dans les vagues de 1,50 mètre est remarquable et nous devons atteindre les 18 noeuds avant de voir les qualités de déflection de la coque être prises en défaut. L’option de Trim « interceptor » à
stabilisation active apporte un bon contrôle. C’est rassurant et cela nous convainc, avec la houle de l’arrière, de pousser une pointe jusqu’à 31 noeuds. Cette motorisation est bien adaptée à la carène et la vitesse de croisière entre 20 et 24 noeuds, selon l’état de la mer, est confortable tout comme le sont les fauteuils du poste de pilotage. Seule ombre au tableau et rançon de la gloire, les montants de la porte de pare-brise sont assez épais et diminuent drastiquement la visibilité vers l’avant. Il faut donc être très attentif du fait de cette difficulté supplémentaire. Naviguer à 20 noeuds en croisière vous coûtera environ 200 litres/ heure, ce qui reste raisonnable dans cette catégorie. Pour le mouillage, on peut également faire monter un stabilisateur gyroscopique. De retour au port, il suffit de rouvrir le hard-top pour retrouver le poste de pilotage du fly aussi propre et sec qu’on l’avait laissé, ce qui est bien plus pratique pour manoeuvrer.
Le yacht à cinq pattes
Piloter du fly-bridge par beau temps les cheveux au vent, farnienter sur la plage avant ou y prendre un repas à la fraîche, regarder la TV depuis le cockpit arrière, convier de nombreux amis pour un apéritif festif... Oui, tout cela est possible avec ce coupé sport qui vous permettra de naviguer dans des conditions musclées, mais aussi de profiter de tous les plaisirs de la croisière dans le plus grand confort et sans effort.
Un coupé sport robuste qui cache bien son jeu et se transforme en yacht au mouillage.