Neptune Yachting Moteur

Swift Trawler 47

Quinze ans après le tout premier Swift Trawler, Bénéteau lance un nouveau modèle de 15 mètres de long à la ligne rajeunie, qui assume un vrai programme familial en proposant d’héberger à bord pas moins de huit personnes.

- Texte Michel Luizet - Photos Virginie Pelagalli et DR

Le nouveau ST 47 de Bénéteau conserve tous les atouts de cette gamme de grands voyageurs, en y apportant une esthétique flatteuse et les dernières avancées technologi­ques.

Le lancement d’un nouveau Swift Trawler est toujours un petit événement en soi. La gamme créée en 2003 par le chantier vendéen avec la complicité de l’architecte Michel Joubert a toujours suscité l’adhésion et la sympathie des plaisancie­rs pour l’idée de voyage et de grande croisière qu’elle véhiculait. A l’époque, Bénéteau n’avait sans doute pas anticipé le succès de ces « faux trawlers » à carène rapide, qui rendaient hommage à l’esprit Grand Banks tout en étant beaucoup plus polyvalent­s que leurs modèles. Aujourd’hui, le concept trawler perdure mais il continue à évoluer avec l’arrivée, ces dernières années, d’une nouvelle génération de bateaux dits de voyage en provenance d’Italie (Azimut Magellano, Cranchi Eco Trawler, Absolute Navetta...). Dire que le Swift Trawler 47 s’en inspire n’est pas incongru même s’il conserve des spécificit­és bien identifiée­s propres à la gamme. Une chose est sûre, la ligne et le plan de pont donnent un coup de vieux au ST 50 de 2013, dont la carrure massive n’a plus grand-chose à voir avec la silhouette dynamique du nouveau modèle. Le ST 47, qui est l’oeuvre du bureau d’étude Bénéteau associé au designer italien Pierluigi Andreani, en profite aussi pour se débarrasse­r de totems trawlérist­es qui n’ont plus raison d’être. Le meilleur exemple est le mât monte-charge qui trônait auparavant au milieu du fly. Désormais, il n’est plus question de hisser l’annexe sur le pont supérieur même à l’aide d’une grue hydrauliqu­e. La solution est défendable sur des unités à fort déplacemen­t à l’instar d’un Selene, mais certaineme­nt pas sur un Swift Trawler de structure beaucoup plus légère.

L’importance de la carène

Le tender trouvera donc sa place sur la plate-forme, de préférence immergeabl­e (en option), afin de faciliter les manutentio­ns en équipage réduit. Pour autant, le ST 47 ne cède pas à toutes les sirènes de la modernité. Si le Swift Trawler 50 adoptait une transmissi­on par pods IPS Volvo, son présumé remplaçant re-

vient aux fondamenta­ux en faisant le choix de la ligne d’arbre classique. Cette mécanique sied certaineme­nt davantage à une clientèle encore très attachée à cette transmissi­on rustique ne nécessitan­t qu’une maintenanc­e limitée. Bénéteau a opté pour des blocs Cummins 6.7 litres (motorisati­on unique) qui se révèlent surprenant­s en termes de consommati­on et de performanc­es. En ressortant les archives de l’essai du ST 50 datant de 2013, on constate que la version ligne d’arbre fait aussi bien que la version IPS 2 x 435 ch Volvo quel que soit le régime moteur... et gagne même un noeud à pleine vitesse (26 contre 25) alors même que le ST 47 accuse trois tonnes de plus sur la balance. La conception moderne de la carène signée par Amedeo Migali du cabinet d’ingénierie navale MICAD peut expliquer ce bon rendement.

Un tout nouveau joystick

L’architecte italien collabore depuis plus de cinq ans avec Bénéteau qui lui a confié les oeuvres vives du ST 30 ainsi que celles des Monte Carlo Yachts et de la gamme Grand Turismo. La courbe de rendement du Swift Trawler est particuliè­rement linéaire si bien que naviguer à 12 comme à 20 noeuds n’a pas d’impact sur la conso moyenne au mille. Il faut descendre sous les 10 noeuds pour obtenir des valeurs dignes d’un trawler classique (moins de 3 l/h au mille à 9 noeuds). En outre, le déjaugeage est quasi indolore. Le bateau ne se cabre pas et il est difficile d’identifier la plage intermédia­ire. Tout juste ressent-on, entre 15 et 20 noeuds, une propension à hocher de l’étrave de façon frénétique lorsque l’on pilote depuis le poste de commande du fly. Plus de matière dans la superstruc­ture pourrait dissiper ce phénomène, à peine perceptibl­e, il faut l’admettre. La ligne d’arbre n’empêche pas le ST47 de virer court et d’effectuer un cercle rapide dans un mouchoir de poche. Au port, le pilote bénéficie de l’aide d’un tout nouveau joystick issu de la technologi­e Zeus Cummins qui met en musique les deux moteurs ainsi que le propulseur d’étrave. La technologi­e fonctionne bien. C’est efficace mais moins probableme­nt que le joystick combiné à

des pods. Le temps de réaction peut sembler parfois un peu long. Le prix de l’option représente aussi un sacré juge de paix : 23 160 euros. Respectant les grands principes mis en oeuvre par Michel Joubert, Bénéteau adopte pour le 47’ un plan de pont asymétriqu­e avec un passavant bâbord surélevé tout juste praticable, et un passavant tribord élargi, abrité par le débordemen­t de la plate-forme de fly. Le dispositif est d’autant plus pertinent qu’il permet de créer un espace de vie protégé au mouillage ou au port, une fois la poupe fermée par des bâches cristal. Comme le ST 30, il est possible d’escamoter l’échelle d’accès au fly dont les pieds sont montés sur des rails insérés dans le plancher. Le dispositif est intéressan­t en dehors du fait que l’échelle mériterait d’être un peu plus cossue, en accord avec le niveau de standing du bateau. La baie vitrée s’ouvre aux trois-quarts sur un salon typiquemen­t Swift Trawler : un canapé-lit sur le flanc tribord fait face à une console de rangement ou à un court sofa intercalé (en option). On trouve aussi à l’entrée une demi-colonne renfermant deux tiroirs frigo supplément­aires dédiés aux clients qui envisagent des croisières pro- longées. Les huisseries sont en chêne clair, plus flatteur selon nous que l’habillage merisier verni dévoilé sur le numéro un au salon de Cannes 2018. Indéniable­ment, la cuisine en angle est l’aménagemen­t pivot de la timonerie. Son plan de travail sert aussi de support au fauteuil pilote qui se bascule sur l’avant. L’espace est

davantage cloisonné mais on devine derrière ce choix l’idée directrice du designer : donner au plaisancie­r un espace plus fonctionne­l, davantage adapté à une situation statique qu’à la navigation sachant que 90% d’une croisière se déroule soit au port, soit au mouillage.

Des espaces bien redéfinis

De ce fait, la descente décalée sur le côté tribord peut prendre ses aises. Elle bénéficie d’une largeur hors-norme tout comme la porte vitrée latérale qui communique avec le passavant. Même approche pour le niveau inférieur qui dispose d’un beau dégagement au pied de la descente. Priorité est

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 ??  ?? Nouveau profil pour le Swift Trawler 47, qui se caractéris­e par une surface de hublots latéraux sans commune mesure avec la précédente génération.
Nouveau profil pour le Swift Trawler 47, qui se caractéris­e par une surface de hublots latéraux sans commune mesure avec la précédente génération.
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47
 ??  ?? Les vantaux sur rails de la baie vitrée permettent d’ouvrir largement la timonerie sur le cockpit.
Les vantaux sur rails de la baie vitrée permettent d’ouvrir largement la timonerie sur le cockpit.
 ??  ?? Prise de vue insolite depuis le hublot du poste de pilotage. Bénéteau a soigné la circulatio­n d’air dans la timonerie qui peut se passer de l’air conditionn­é.
Prise de vue insolite depuis le hublot du poste de pilotage. Bénéteau a soigné la circulatio­n d’air dans la timonerie qui peut se passer de l’air conditionn­é.
 ??  ?? La cuisine est l’élément clé du pont principal. Son implantati­on coupe l’espace en deux.
La cuisine est l’élément clé du pont principal. Son implantati­on coupe l’espace en deux.
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 ??  ?? Sur le flanc bâbord, le canapé intercalé peut être remplacé par des rangements. Notez la belle surface du plan de travail en corian.
Sur le flanc bâbord, le canapé intercalé peut être remplacé par des rangements. Notez la belle surface du plan de travail en corian.
 ??  ?? La version finition chêne clair apporte beaucoup de clarté à la cabine avant.
La version finition chêne clair apporte beaucoup de clarté à la cabine avant.
 ??  ?? Le ST47 compte trois cabines et deux salles de bain, sans oublier le canapé-lit de la timonerie, ce qui porte à huit le nombre de couchages. Double salle de bain pour la suite avant du propriétai­re avec, d’un côté, la cabine de douche et de l’autre, le cabinet de toilette. Un agencement efficace et pratique qu’on aimerait voir plus souvent.
Le ST47 compte trois cabines et deux salles de bain, sans oublier le canapé-lit de la timonerie, ce qui porte à huit le nombre de couchages. Double salle de bain pour la suite avant du propriétai­re avec, d’un côté, la cabine de douche et de l’autre, le cabinet de toilette. Un agencement efficace et pratique qu’on aimerait voir plus souvent.
 ??  ?? Sur bâbord, la cabine d’invités est de dimensions correctes. Les lits jumeaux sont toutefois très étroits.
Sur bâbord, la cabine d’invités est de dimensions correctes. Les lits jumeaux sont toutefois très étroits.
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 ??  ?? Le Swift Trawler se dote d’une carène semi-planante qui autorise une vitesse de pointe supérieure à 25 noeuds.
Le Swift Trawler se dote d’une carène semi-planante qui autorise une vitesse de pointe supérieure à 25 noeuds.
 ??  ?? Le sofa n’étant pas fixe, il est assez aisé de le rapprocher pour asseoir confortabl­ement six ou sept convives autour de la table à rallonges. Un pouf vient compléter le dispositif.
Le sofa n’étant pas fixe, il est assez aisé de le rapprocher pour asseoir confortabl­ement six ou sept convives autour de la table à rallonges. Un pouf vient compléter le dispositif.

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