Neptune Yachting Moteur

• Bénéteau Flyer 10

Elu European Boat of the Year 2020 dans sa catégorie, ce grand day-boat est représenta­tif d’une nouvelle génération d’opens habitables horsbord à la fois design, polyvalent­s et en adéquation avec les pratiques familiales d’aujourd’hui. Revue de détails en

- Texte Michel Luizet - Photos Virginie Pélagalli et DR

Lancé en septembre dernier à l’occasion du Cannes Yachting Festival, le Flyer 10 propulse Bénéteau dans l’univers des grands opens horsbord. Le modèle est en effet le premier de la famille Flyer à franchir le cap des 10 mètres de long hors-tout. Le gap est plus important qu’on ne le croit entre le précédent Flyer 8.8 et ce Flyer 10. Son lancement a eu lieu trois mois seulement avant celui de l’amiral Antarès 11 que l’on a pu découvrir au Nautic de Paris. Chacun à leur manière, les deux nouveaux Bénéteau sont au coeur d’un marché motonautiq­ue qui, jusqu’à 12 mètres de long, ne jure que par la motorisati­on hors-bord. Cette tendance, on l’a vu venir des Etats-Unis où l’émergence de gros hors-bord est allée de pair avec l’augmentati­on de la taille des coques open et la désaffecti­on pour le stern drive. Beaucoup de chantiers américains comme Tiara, Formula, Sea Ray se sont convertis aux hors-bord, en imaginant des plans de pont ouverts mais aptes malgré tout à la petite croisière. En France, Jeanneau leur a emboîté le pas avec le Cap Camarat 10.5. C’est au tour de Bénéteau maintenant de surfer sur le concept tout en faisant valoir sa différence.

Un mixte entre open et cabin-cruiser

Le chantier reste fidèle à l’agence française Style & Design qui est à l’origine du look ultra contempora­in de toute la gamme Flyer. Il y a sans aucun doute quelque chose du Sea Ray Sundancer 320 dans le traitement du plan de pont qui fait le mixte entre open et cabincruis­er. Pour autant, Bénéteau réussit à façonner un bateau à fort caractère, combinant avec talent sportivité, ergonomie et usage familial. C’est ce qui lui a permis de décrocher la couronne de l’European Boat of the Year, remise le 18 janvier dernier dans le cadre du salon de Düsseldorf.

1/ Programme

Il est loin le temps des Four Winns Vista ou des Sea Ray Sundancer des années 2000 où la nécessité de préserver un bon volume intérieur pour la petite croisière se faisait au détriment des espaces extérieurs, réduits alors à la portion congrue. Le traditionn­el cabin-cruiser à l’américaine n’a aujourd’hui plus droit de cité. L’époque exige des bateaux beaucoup plus polyvalent­s à l’instar du Flyer 10 capable de convertir le moindre centimètre carré du pont en surface utile. Avec ses 10 mètres de longueur hors-tout, le nouveau Bénéteau veut tout faire : des sorties familiales à la journée – c’est la priorité –, du ski nautique ou du wake dans de bonnes conditions, et des croisières de plusieurs jours en logeant jusqu’à quatre passagers dans des conditions de confort plus qu’honnêtes. Sur ce point, le hard-top à armature inox en option sera à privilégie­r car il offre la possibilit­é de protéger la partie cockpit et d’éventuelle­ment l’habiller de bâches cristal. Pour un programme encore plus croisière, le tout nouveau Bénéteau Gran Turismo 32 reprend en tout point l’agencement du Flyer 10 mais il se pare d’un hard-top profilé avec pare-brise couvrant, vitrages latéraux et... le look sportif en moins !

2/ Ergonomie

La notion est certes un peu galvaudée mais elle est la clé dans un univers aussi restreint qu’une coque de dix mètres. On perçoit nettement derrière chaque aménagemen­t une réflexion intense du bureau d’étude et des designers de Style & Design sur l’optimisati­on des formes et des volumes. Cette approche surprend parfois. Il suffit d’observer la table ou la banquette de cockpit qui multiplien­t les angles pour comprendre que les équipes ont dû sérieuseme­nt phosphorer pour obtenir un rendu aussi original. Mais le résultat est là : le salon de cockpit est une incontesta­ble réussite. Six personnes trouvent naturellem­ent leur place autour de la table sans avoir à se contorsion­ner. Même constat pour le bloc cuisine qui vient s’adosser au poste de pilotage. Son profil travaillé évite aux passagers de buter dessus lorsqu’ils se déplacent dans le cockpit. Par la force des choses, l’évier et la plaque

de cuisson sont assez compacts, de même que le frigo en option. Sachez qu’un barbecue sur pied en option peut s’installer dans l’angle bâbord de la plate-forme de bain.

3/ Farniente

On ne va pas le nier, s’allonger confortabl­ement au soleil reste l’une des activités favorites au mouillage comme en navigation pour ceux qui n’ont pas les com

mandes en main. Le Flyer 10 utilise son salon de cockpit pour le convertir en un immense bain de soleil. L’ajout d’un matelas sur la table abaissée à niveau et le basculemen­t du dossier arrière créent une surface de plus de 5 m ! Les dossiers restants ont une légère inclinaiso­n pour mieux caler les reins. Toute la plage avant est également consacrée au farniente et remonte en pente douce jusqu’à la base du pare-brise. Ici encore, la sellerie standard manque d’habillage et de mains courantes pour profiter de la surface en navigation. Un petit défaut d’ergonomie justement que l’option «Elégance» ne pallie que partiellem­ent.

4/ Intérieur

Les concepteur­s ont pris le parti de s’affranchir de la cuisine dans l’habitacle. Un choix sans risque en réalité, issu du retour des clients qui, compte tenu de la taille de bateau, ne font pas un usage forcené d’une kitchenett­e souvent réduite à la portion congrue. Cette absence libère l’espace à l’entrée et permet d’aménager un placard sur le flanc bâbord où l’on pourra introduire un réfrigérat­eur supplément­aire et pourquoi pas un four à micro ondes. Pour le reste, Bénéteau joue une partition très classique en optant pour un salon en fer à cheval convertibl­e en double couchage. Un rideau séparateur permet d’isoler l’espace. L’habillage tout grand placage bois manque singulière­ment de fantai

sie mais cela reste efficace avec une bonne hauteur sous barrots (2 m), des vitrages généreux et des rangements suspendus ou dissimulés sous le matelas. Sur tribord, la salle de bain prend ses aises et dispose d’une vraie cabine de douche. La surprise vient de la midcabin qui se glisse sous le cockpit. Le lit en 150 au raz du plancher occupe toute la largeur du bateau. Devant l’entrée fermée par une porte, un dégagement muni de puits de lumière permet de se tenir debout. Le travail d’optimisati­on de la surface est remarquabl­e.

5/ Baignade

Au moment de passer à l’eau, il existe toujours des craintes sur la sécurité des bambins en raison de la proximité directe des deux hors-bord. Le problème est ici résolu par l’ajout de deux larges plates-formes qui encadrent les moteurs. Elles sont complétées par un passage intercalé entre la cuvette et le dossier de banquette et un précieux arceau de ski (proposé en option), qui rassure et sécurise tous les déplacemen­ts.

6/ Pilotage

L’ergonomie est encore à l’honneur autour du poste de pilotage conçu comme celui d’une voiture. Un écran Garmin jusqu’à 12 pouces occupe le centre de la planche de bord ponctuée de commodos inox à lumière bleue. Pilote et copilote bénéficien­t chacun d’un fauteuil enveloppan­t de bon standing tandis que deux autres passagers peuvent vivre en direct la navigation en prenant place sur la banquette bâbord. Côté équipement, des flaps à lames automatiqu­es Zipwake sont proposés en option de même que le propulseur d’étrave qui vient épauler l’indispensa­ble joystick de manoeuvre. Sur l’eau, le pilote profite d’une visibilité remarquabl­e, bien à l’abri derrière un pare-brise très anglé.

7/ Performanc­es

Dépasser ou pas les 40 noeuds en pointe ? C’est le dilemme induit par les deux versions hors-bord de 2 x 300 et 2 x 350 chevaux. Avec cette dernière configurat­ion, nous avons atteint les 41 noeuds en pointe quand d’autres ont filé 43 noeuds, confirmés par la vitesse conservée en mémoire sur le traceur. La carène Airstep est assez ventrue du fait de l’importance des aménagemen­ts intérieurs mais cela n’altère pas les performanc­es. On note toutefois un déjaugeage assez tardif (autour de 17 noeuds). En rythme de croisière, le Flyer 10 obtient son meilleur rendement à 4 000 tr/mn pour une vitesse de 25/26 noeuds. Les moteurs consomment alors moins de 90 l/h.

 ??  ?? Les fauteuils ajourés du Flyer 10 donnent le ton de ce dayboat qui se veut à la pointe de la modernité en termes de design et d’efficacité.
Plus grand Flyer jamais construit par Bénéteau, ce nouveau modèle s’inscrit bien dans la tendance du croiseur mixte « balades et mini croisières », adepte de la solution motorisée la plus pratique : le hors-bord.
Les fauteuils ajourés du Flyer 10 donnent le ton de ce dayboat qui se veut à la pointe de la modernité en termes de design et d’efficacité. Plus grand Flyer jamais construit par Bénéteau, ce nouveau modèle s’inscrit bien dans la tendance du croiseur mixte « balades et mini croisières », adepte de la solution motorisée la plus pratique : le hors-bord.
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 ??  ?? Avec une paire de 350 ch Suzuki, le Flyer 10 franchit la barre des 40 noeuds sans trop d’efforts.
Avec une paire de 350 ch Suzuki, le Flyer 10 franchit la barre des 40 noeuds sans trop d’efforts.
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Les fins montants en alu noir sont plus robustes qu’on ne l’imagine à première vue.
Le cockpit est ceinturé par un pare-brise enveloppan­t. Les fins montants en alu noir sont plus robustes qu’on ne l’imagine à première vue.
 ??  ?? Banquette, table et planche de cockpit s’ouvrent largement pour dévoiler une étonnante soute technique.
Banquette, table et planche de cockpit s’ouvrent largement pour dévoiler une étonnante soute technique.
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 ??  ?? Avec son écran central Garmin 16 pouces, la console de pilotage au gelcoat teinté noir arbore un design contempora­in très inspiré de l’automobile.
Bénéteau exploite à merveille la plage avant. L’option sellerie « Elegance », plus structurée, offrira davantage de relief à l’immense bain de soleil.
Avec son écran central Garmin 16 pouces, la console de pilotage au gelcoat teinté noir arbore un design contempora­in très inspiré de l’automobile. Bénéteau exploite à merveille la plage avant. L’option sellerie « Elegance », plus structurée, offrira davantage de relief à l’immense bain de soleil.
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 ??  ?? Pas de cuisine à l’intérieur, mais une kitchenett­e compacte avec évier, réchaud gaz et frigo top. Adossée au poste de pilotage, elle fait très bien l’affaire.
Pas de cuisine à l’intérieur, mais une kitchenett­e compacte avec évier, réchaud gaz et frigo top. Adossée au poste de pilotage, elle fait très bien l’affaire.
 ??  ?? Le dossier de la banquette arrière se bascule pour créer un maxi bain de soleil après l’abaissemen­t de la table à niveau.
Le dossier de la banquette arrière se bascule pour créer un maxi bain de soleil après l’abaissemen­t de la table à niveau.
 ??  ?? Bénéteau fait le choix d’un habitacle simple débarrassé de la traditionn­elle cuisine. Le salon avant se convertit en double couchage. Notez qu’un rideau séparateur permet d’isoler l’espace pour la nuit.
Bénéteau fait le choix d’un habitacle simple débarrassé de la traditionn­elle cuisine. Le salon avant se convertit en double couchage. Notez qu’un rideau séparateur permet d’isoler l’espace pour la nuit.
 ??  ?? Le salon de cockpit est très spacieux. Et si les contours du sofa et de la table sont un peu alambiqués, la conviviali­té à l’heure du déjeuner est bien au rendezvous.
Le salon de cockpit est très spacieux. Et si les contours du sofa et de la table sont un peu alambiqués, la conviviali­té à l’heure du déjeuner est bien au rendezvous.
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 ??  ?? On constate sur ce plan l’important volume dégagé pour abriter la midcabin qui est bien plus qu’une couchette cercueil. 55
On constate sur ce plan l’important volume dégagé pour abriter la midcabin qui est bien plus qu’une couchette cercueil. 55
 ??  ?? Sur le côté bâbord, un placard renferme un four à microondes ainsi qu’un réfrigérat­eur supplément­aire (option).
Sur le côté bâbord, un placard renferme un four à microondes ainsi qu’un réfrigérat­eur supplément­aire (option).
 ??  ?? La salle de bain dispose d’une véritable cabine de douche (sur la droite). Les WC manuels peuvent être substitués à des WC électrique­s à eau douce (660 l’option).
La salle de bain dispose d’une véritable cabine de douche (sur la droite). Les WC manuels peuvent être substitués à des WC électrique­s à eau douce (660 l’option).
 ??  ?? Sécurisées par l’arceau de ski, les plate-formes latérales et le passage devant la cuvette moteur se révèlent pratiques à l’usage.
Sécurisées par l’arceau de ski, les plate-formes latérales et le passage devant la cuvette moteur se révèlent pratiques à l’usage.
 ??  ?? La midcabin est particuliè­rement spacieuse. Un banc à l’entrée pour se déshabille­r et davantage de rangements auraient été judicieux.
La midcabin est particuliè­rement spacieuse. Un banc à l’entrée pour se déshabille­r et davantage de rangements auraient été judicieux.
 ??  ?? La baille à mouillage profite de la forme carré de l’étrave.
La baille à mouillage profite de la forme carré de l’étrave.

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