Fairline F33
Le retour du runabout ! A l’image de Riva dans les années 1960, le chantier anglais renoue avec la mode des opens de prestige, où le luxe est de rigueur.
L’année 2019 restera dans les annales du motonautisme britannique comme celle où les grands constructeurs nationaux sont arrivés en même temps sur le segment du petit open sportif. Après Princess et Sunseeker, Fairline dévoilait à l’automne un modèle aussi esthétique que performant. Signé du designer italien Alberto Mancini, en charge du style maison depuis le renouveau de la marque, la F33 illustre la volonté du chantier de se tailler une place sur un marché en plein renouveau. Une stratégie qui vise également à rajeunir son image de marque, histoire de faire les yeux doux à un nouveau type de clientèle. « Ce fut un sacré challenge car ce n’est pas la même chose de livrer un bateau flirtant avec les 50 noeuds qu’une vedette naviguant à l’allure de 25 noeuds », explique Miles Moorhouse, en charge de la communication de la firme. Pour y parvenir, les concepteurs maison ont commencé à faire la chasse au poids.
Un cockpit dépouillé mais confortable
La coque a ainsi été entièrement réalisée en infusion et les aménagements du cockpit ont été aussi dépouillés que possible. Le cockpit n’en demeure pas moins accueillant et confortable. La banquette arrière dispose ainsi d’un dossier réversible de façon à pouvoir orienter les assises dans le sens de la marche ou vers la plateforme arrière. En abaissant électriquement la table en teck, il est également possible de mettre en place un bain de soleil présentant une belle surface. Au centre du cockpit, le meuble central abrite une petite cuisine. Avec son évier, ses plaques électriques et son réfrigérateur, celle-ci dispose du nécessaire pour la préparation des repas lors de sorties à la journée. Des deux côtés du bateau, deux portes habilement intégrées aux retours du pare-brise enveloppant permettent d’accéder facilement et en toute sécurité aux passavants menant au solarium situé devant le pare-brise. La version essayée à l’automne dernier était pourvue d’une banquette double, dont l’assise repliable permettait au pilote de se caler plus aisément à vive allure. La discrétion du parebrise ne l’empêche pas d’offrir une
excellente protection au barreur. Le poste de barre, à l’aspect très contemporain, est déporté sur tribord.
Conçu pour de courtes croisières
La disposition des instruments a été pensée avec soin afin d’offrir une lisibilité optimale. Si cet open glamour se destine avant tout à faire office de day-boat ou de tender, celui-ci abrite néanmoins des aménagements intérieurs permettant de passer une nuit à bord. La pointe avant du bateau accueille ainsi un élégant salon en U, dont la table centrale s’abaisse afin de pouvoir mettre en place un cou
chage double. On trouve aussi au pied de la descente un meuble offrant un plan de travail et quelques rangements. La salle d’eau présente de son côté des dimensions tout à fait acceptables, compte tenu de la taille du bateau. La midcabin, enfin, affiche une allure presque futuriste et, même s’il faut se baisse pour s’y déplacer, dispose d’un couchage de belle dimension. Accueillant, confortable, ce séduisant modèle n’en reste pas moins un véritable petit bolide prêt à faire parler la poudre en poussant la manette de gaz. Logés sous le plancher du cockpit, ses deux Volvo V8 essence développant chacun 430 chevaux, couplés à des transmissions sterndrive, lui offrent un rapport poids/puissance qui donnera instantanément le sourire aux amateurs de sensations fortes. Soulignons toutefois que le bateau est également proposé avec deux Volvo D3 et deux Volvo V6 de respectivement 220 et 240 chevaux.
Un comportement marin sécurisant
Testé avec sa cavalerie la plus puissante, nous avons dépassé les 47 noeuds lors de notre essai réalisé devant Mandelieu, avec quatre personnes à bord et le plein d’eau et de carburant. En navigation,
la F/Line 33 se montre sans surprise, extrêmement précise barre en main. Si le pilote doit relever la tête pour conserver une visibilité optimale lors du déjaugeage, celuici se trouve en revanche mieux assis pour profiter de la protection offerte par le pare-brise. Le bateau accuse un angle de gîte serré en virage mais sa carène accroche avec une constance remarquable et apporte un vrai sentiment de sécurité à bord. En croisière, le bateau navigue bien dans ses lignes entre 35 et 37 noeuds, allure à laquelle il semble glisser avec délicatesse à la surface de l’eau. De quoi satisfaire une nouvelle clientèle en quête de glamour et de performances de haut vol.