Miami Boat Show
LA PLAISANCE AMéRICAINE AU FIRMAMENT La soixante-dix-neuvième édition du Miami Boat Show s’est tenue du 13 au 17 février dernier dans une ambiance toujours aussi optimiste. Le business du secteur ne s’est jamais aussi bien porté. Jusqu’à quand ?
En France, le salon nautique de Paris a gravement été affecté par une fréquentation en chute de 30% à cause de la grève des transports. En Floride, c’est une belle tempête tropicale qui a nui au bon déroulement du Miami Boat Show millésime 2020. Durant presque 48 heures, le salon a subi des pluies parfois diluviennes. Résultat : une baisse de fréquentation de 10% par rapport à l’année dernière avec un total de 82 171 visiteurs revendiqués.
Pléthore d’opens à vocation pêche
Pour autant, le business autour du bateau se maintient à des niveaux élevés après une année record en 2018. L’Association américaine des industries nautiques (NMMA) a enregistré un léger tassement des ventes (-1%) aux Etats-Unis, mais l’année 2019 a fini en fanfare avec une hausse de 4% au deuxième semestre par rapport à 2018. « On est au plus haut depuis douze ans et la crise économique de 2008. Jamais le marché n’a vécu une telle croissance » , explique le patron du NMMA qui est en charge de l’organisation la Boat show de Miami. Dans les travées du salon, l’ambiance était donc au beau fixe, tout au moins les deux premiers jours. La primeur est toujours
donnée aux constructeurs de coques open qui doivent représenter facilement les deux tiers des exposants côté bateaux. Les Floridiens sont très mono activité dans la pratique de la plaisance, d'où ces cohortes entières d'opens à vocation pêche qui n'en finissent pas et qui étonnent toujours les motonautes européens moins portés sur la chose.
La suprématie du hors-bord
L'édition 2020 a en outre confirmé une tendance qui était particulièrement vive l'année dernière : la quasi disparition, sous les 12/ 13 mètres, de la transmission in board au profit du hors-bord. Ce phénomène tourne presque à l'obsession pour certains chantiers où seul le moteur à embase avait droit de cité. En 2020, les conversions aux hors-bord s'accélèrent.
Témoin le plus emblématique, la marque Chris Craft, grand spécialiste du runabout façon vintage. Sur dix bateaux exposés à flot, neuf étaient équipés de hors-bord. La fameuse gamme Launch se décline désormais invariablement en version in board ou hors-bord, et tant pis si la ligne racée en prend un coup. Cet engouement n'est pas sans conséquence sur le comportement des bateaux qui n'ont pas toujours une carène adaptée à
recevoir un tel poids déporté sur l'arrière. Sans parler de la consommation qui, à vitesse égale, explose littéralement comparé à celle d'un
stern-drive diesel. « C’est parfois contre nature mais c’est ce que veut le client », explique le directeur des ventes de MJM qui a été contraint de convertir ses superbes bateaux de style « downeast » aux hors-bord. Malgré les efforts et les récentes améliorations réalisés par les motoristes pour rebooster le in board, un retournement de situation est peu probable. Même Volvo semble s'y mettre. Le gros hors-bord Seven racheté par le motoriste suédois il y a trois ans était siglé Volvo sur le salon. Tout un symbole !