• Premier 310 Escalante
Le Pontoon avec fly existe, nous l’avons rencontré ! Ce drôle d’oiseau est le symbole d’une plaisance américaine décomplexée qui ose tout.
Quand on lui dit que le pontoon n’est même pas un marché de niche en Europe, le directeur des ventes de la marque Premier n’en revient pas. Aux Etats-Unis, la production de ces drôles de plate-formes montées sur des flotteurs en aluminium représente environ 30% du marché. Une réalité confirmée par des motoristes comme Yamaha qui admet que les grands chantiers de pontoon boats sont les plus gros clients de la firme japonaise. Premier fait partie de ceux-là même si l’enseigne du Minnesota ne vend que 1 200 bateaux par an, un chiffre modeste comparé au leader Bennington qui en fabrique... dix fois plus ! Pour exister, il faut innover, et c’est ce que fait Premier avec son modèle Escalante. Lancé en 2016, ce pontoon faisait ses grands débuts au salon de Miami où le chantier exposait pour la première fois. La différence avec les autres sautent évidemment aux yeux. Le bateau est coiffé d’un pont supérieur soutenu par une armature métallique. L’aménagement permet d’augmenter d’un bon tiers la surface utile au plancher. L’intérêt ne saute pas aux yeux compte tenu des nombreux espaces de détente délivrés par le pont principal. La présence d’un toboggan ajoute au côté fun du bateau mais compromet un peu plus une silhouette déjà mise à mal par la structure supérieure. Qu’importe, l’efficacité prône ici sur le design. Toute considération esthétique est hors de propos, tout au moins pour la clientèle américaine. Issu de la série dite « Executive », le Premier Escalante joue en priorité la carte du confort en multipliant les fauteuils et canapés aux formes rebondies. Au client ensuite de compléter l’équipement du bord (frigo, glacière électrique, plancha, cave à vin) en piochant dans l’impressionnante liste des options. Il y a même la possibilité d’opter pour des porte-gobelets réfrigérés. Pour ce modèle luxe, la navigation est presque anecdotique. Avec un unique moteur Evinrude de 300 ch, nous avons atteint les 26 noeuds mais le bateau pousse beaucoup d’eau. A 13 noeuds, c’est déjà mieux. La conso est sous les 40 l/h. On navigue tranquille jusqu’au mouillage choisi. La vitesse, ce n’est vraiment pas son truc.
Créée par le chantier MasterCraft, spécialiste du bateau de ski, la marque Aviara a fait ses débuts à Miami avec un joli look et quelques idées neuves.
Non, le style day-boat sportif avec motorisation in board n’est pas tout à fait mort à Miami. L’Aviara 32 faisait un peu figure de dernier des Mohicans au milieu des coques open à horsbord multiples qui scandaient les pontons du Boat Show 2020. George Steinberger, responsable du développement avec qui nous avons réalisé l’essai, s’est malgré tout empressé de nous informer qu’une version avec 2 x 350 ch Mercury est aussi proposée à la clientèle, en option il est vrai... Pour l’heure, notre Aviara est bien équipé d’une paire d‘Ilmor 380 ch essence de 6,2 litres de cylindrées montée en Z-drive. Le motoriste anglo-américain est quasi inconnu en France mais s’est bâti depuis sa création au milieu des années 80 une belle réputation dans le milieu des courses d’endurance américaine tel que l’Indycar. Ilmor est à l’origine un préparateur de moteur custom puis conçoit plusieurs blocs marinisés issus de General Motor Marine pour le compte de MasterCraft qui en a fait son fournisseur exclusif depuis 2011. Le chantier leader du bateau de ski aux Etats-Unis est aussi le fondateur des bateaux Aviara qui sont construits sur le même site de production. Ceci explique cela. Trois modèles ont vu le jour en moins d’un an : un 32, 35 et 40 pieds. Dans cette entreprise, MasterCraft a le soutien logistique de MarineMax, l’un des plus gros distributeurs de bateaux aux USA, à la tête d’un réseau colossal. Les équipes de MasterCraft et MarineMax sont parties d’une feuille blanche en se posant une seule question : comment les plaisanciers utilisent-ils leur bateau ? La réponse est un bow rider avec hard-top en forme de « T » et un tableau arrière tronqué ouvert sur la plate-forme de bain. Le traitement de la partie arrière du cockpit est de loin le plus original. Les designers d’Aviara ont imaginé un espace d’interaction où ceux qui sont sur le bateau observent et communiquent avec ceux qui se baignent autour de la
plage de bain. La partie arrière offre des solutions d’aménagements multiples. Elle se décline en bain de soleil, ou en banquette les pieds dans l’eau. Les dossiers peuvent être relevés de 80 centimètres pour se transformer en cale reins à l’usage de ceux qui évoluent debout. Le dispositif est un peu curieux mais force est de reconnaître qu’il y a de l’idée. Pour le reste, le plan de circulation dans le cockpit est bien aéré, avec un plancher de plainpied jusqu’au bow rider. L’Aviara est proposé avec un écran Garmin intégrant un ordinateur de bord personnalisé. Un joystick en option facilitera les manoeuvres au port. Let’s go ! Le bateau est une petite bombe sur l’eau, bien équilibré et très agréable à piloter. La vitesse de pointe tutoie les 48 noeuds. A 30 noeuds, la conso s’établit à 95 l/h. Aux Etats-Unis, le prix de base tourne autour de 350 000 USD, une jolie somme, certes, mais que l'on peut considérer comme le prix de l'originalité et du travail bien fait. Bien implanté en Europe, MasterCraft devrait lancer prochainement la distribution de sa gamme de ce côté-ci de l’Atlantique. Gare toutefois à la concurrence locale !