Neptune Yachting Moteur

La plaisance face au Covid-19

Le tsunami Covid-19 n’a pas épargné l’industrie du nautisme, comment en serait-il autrement ? Toutes les strates sont affectées. Ce secteur très dépendant du « moral » ambiant tente de faire face.

- Texte Antoine Berteloot - Photos DR

Depuis le début de cette crise mondiale, il ne se passe pas un jour sans qu’une info, bonne (rarement) ou mauvaise, ne nous parvienne tous azimuts dont voici un bref florilège : Grand Banks en Malaisie a fermé le 17 mars, tout comme Robertson & Caine en Afrique du Sud. La Croatie interdit toute activité touristiqu­e et nautique, en Allemagne Hanse et Bavaria continuent leur production alors que le motoriste Yamaha, aussi bien aux Etats-Unis qu’au Japon, a stoppé sa production. La Pologne est le mauvais élève européen, avec la majorité de ses chantiers ouverts. En Angleterre, les trois grands constructe­urs sont à l’arrêt, Sunseeker, Fairline et Princess, mais ce dernier s’engage à conserver son outil de production et ses salariés alors qu’aujourd’hui les Etats-Unis payent lourdement leur tribut en termes de chômage sec et de fermeture d’entreprise­s. En parallèle, les manifestat­ions nautiques, comme les salons, sont annulées ou reportées partout. En Europe, 18 fédération­s nautiques, regroupées au sein de l’EBI (Europan Boating Industrie), unissent leurs efforts pour demander conjointem­ent à l’Europe et à leurs gouverneme­nts respectifs de soutenir leurs activités et rappellent que l’industrie nautique européenne représente 32 000 entreprise­s et 280 000 emplois, dont beaucoup sont de petites PME.

Une lente reprise en Italie

En Italie, qui est un acteur majeur de la plaisance motonautiq­ue, les mesures se sont progressiv­ement durcies et tous les secteurs non essentiels ont fermé, mais la législatio­n italienne est compliquée et dépend de chaque région. Par exemple en Ligurie (Gênes), le chantier Otam est ouvert mais Tankoa est fermé, comme la grande majorité des autres chantiers navals. Mais l’Italie entre dans une nouvelle phase et l’on constate une réouvertur­e progressiv­e des activités comme en Toscane (Viareggio), avec à la clef la perte possible de 5 000 emplois. En Es

pagne, les grands chantiers de refit à Barcelone et Palma de Majorque ont rouvert de même que ceux en Grèce. En France, l’industrie nautique dénombre 5 000 entreprise­s, 42 000 emplois directs et 100 000 emplois indirects. Le plus important d’entre eux, le groupe Bénéteau, est à l’arrêt de même que ses filiales en Pologne, tout comme Dufour, Catana et Fountaine Pajot, alors que certains petits constructe­urs navals faisant de la réparation et de l’entretien ou de la fabricatio­n à l’unité fonctionne­nt toujours, mais en capacité réduite.

La FIN, en soutien à la plaisance

En France, nous sommes confinés officielle­ment jusqu’au 11 mai et si personne ne peut jauger encore des conséquenc­es de cette pandémie sur l’économie de la plaisance, tous s’accordent à prévoir des jours sombres. Dans cette période de forte incertitud­e, la FIN (Fédération des industries nautiques) met tout son poids dans la balance pour organiser ce chaos. En attendant des jours meilleurs.

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En France, environ 85% des constructe­urs sont à l’arrêt. Un chiffre que l’on retrouve dans presque tous les pays.
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Les salons nautiques sont très impactés, partout sur la planète. Ils sont soit reportés, soit annulés. Le cas du salon de Cannes est encore incertain.

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