FAIRLINE SQUADRON 68 Nouveau fer de lance
Signé Alberto Mancini, le dernier navire amiral de Fairline abrite de beaux volumes et un agencement soigné. De quoi faire étalage des ambitions du chantier britannique.
Au sein d’un catalogue, le navire amiral fait toujour office de témoignage du savoir-faire maison. Avec sa dernière Squadron 68, Fairline démontre avec brio sa maîtrise en matière de grande vedette fly-bridge haut de gamme. Premier modèle sorti de l’usine de Hythe, sur la côte sud de l’Angleterre, ce bateau de plus de 20 mètres de longueur horstout porte aussi les ambitions de la marque britannique sur un nouveau segment... Un segment où la concurrence fait rage avec la présence des Prestige, Princess, Sunseeker, Galeon, Ferretti, Absolute et autres Azimut... Bien décidé à jouer crânement sa chance, le chantier passé sous capitaux russes en 2017 livre un modèle très abouti, en termes de confort comme de design.
Des innovations astucieuses
Il faut dire qu’en la matière, Fairline se conjugue désormais avec Alberto Mancini. En quelques années, le prolifique designer italien est parvenu à insuffler un nouveau dynamisme à la marque, tout en parvenant à conserver son légendaire classicisme. La vedette présente ainsi une silhouette particulièrement élancée, en dépit de ses grands volumes. Un tour de force qui s’explique notamment par les formes de ses ouvertures latérales ainsi que par le dessin soigné de la casquette du fly-bridge, qui présente des dimensions gigantesques. Accessible par le biais d’un véritable escalier, ce fly peut disposer d’un vrai salon arrière, là où la plupart des chantiers installent des bains de soleil. En plus du retour de commande, qui compte pas moins de trois écrans tactiles Garmin, on trouve à ce niveau un wet bar ainsi que deux confortables salons. Le plus grand des deux, situé au centre, est entièrement protégé par le long hardtop qui présente la particularité d’être doté d’une ingénieuse ouverture à persienne. Au niveau du pont principal, l’autre belle innovation extérieure est à aller chercher du côté de la plage de bain arrière. Conçue à la façon d’un beach-club, on y trouve une banquette ainsi qu’une véritable douche, idéale après la baignade. Mentionnons également l’agence
ment de la plage avant, qui inclut un très agréable salon, en plus d’un bain de soleil. Entièrement protégé par la casquette du flybridge, le cockpit est situé au même niveau que la timonerie. Les deux portes vitrées et la fenêtre qui le sépare de la timonerie s’effacent totalement, tandis que la situation de la cuisine a été pensée pour faire office de trait d’union entre les espaces de vie extérieur et intérieur. Une vraie réussite ! L’élégance sobre et contemporaine des aménagements de la timonerie est mise en valeur par la luminosité naturelle issue des larges ouvertures latérales, en plus de la grande baie vitrée arrière.
Détails soignés et finitions de qualité
La cuisine qui, en fonction de la configuration retenue, peut également prendre place au niveau du pont inférieur, s’intègre avec réussite à l’ensemble. Le grand réfrigérateur et ses nombreux rangements sont en effet habilement
dissimulés derrière des boiseries. À noter que le constructeur laisse le choix entre du chêne et du noyer, et des finitions laquées ou satinées. Mention spéciale pour la cave à vin intégrée au bar et aux dimensions king size des plans de travail. Un must pour les cuisiniers amateurs ! La partie avant de la timonerie est occupée par un confortable espace dédié aux repas. Là, comme dans le reste du bateau, on note le soin apporté aux détails et aux finitions, notamment en ce qui concerne les formes du mobilier et les matières, ainsi que le niveau irréprochable des finitions. Surélevé et déporté sur tribord, le poste de pilotage devance deux sièges Bensenzoni. On retrouve ici également trois écrans tactiles Garmin, ainsi qu’un écran de contrôle moteur spécialement développé par le chantier. Au
niveau du pont inférieur, la Squadron 68 est proposée avec trois ou quatre cabines, la cuisine venant prendre place au pied de la descente si la première configuration est retenue. Les propriétaires peuvent également opter, en lieu et place d’une quatrième cabine, pour un espace plus aéré au pied de la descente, accompagné d’un cabinet de toilette facilement accessible.
Une insonorisation remarquable
Naviguant sur une carène signée du cabinet d’architecture hollandais Vripack, la Squadron 68 est proposée en ligne d’arbre avec deux Caterpillar C18 développant chacun 1 150 ch ou deux moteurs MAN V8 de 1 200 ch. Essayé avec la première version, le bateau a atteint 30 noeuds lors de l’essai, mais le constructeur fait état d’une vitesse de pointe de 33 noeuds dans des conditions optimales. En croisière, la vedette est à son aise aux alentours de 21-22 noeuds en se calant à 2000 tr/m. Élément important lors de longues navigations, l’insonorisation est remarquable dans la timonerie. Un argument de plus pour le nouveau fer de lance du chantier anglais, prêt à montrer les muscles pour se tailler une place au soleil sur le marché des grands fly.